«C'est sans doute l'une des traces du péché originel, car cela - agresser le faible - a été la tâche de Satan au début: il l'a fait avec Jésus et il le fait avec nous, avec nos faiblesses» (Pape François).
Agresser et mépriserune personne plus faible, parce qu'elle est étrangère ou porteuse de handicap,est une «trace du péché originel» et de l'«oeuvre de Satan». Il estimpressionnant de constater qu'aujourd'hui de graves épisodes de harcèlementont lieu également dans les écoles, et que leurs protagonistes sont des enfantset des jeunes.
Le Pape François ademandé de ne pas céder à la cruauté et à la méchanceté de s'en prendre auxplus faibles, dont il faut au contraire être proche avec une authentiquecompassion. Il a également voulu partager un souvenir personnel touchant delorsqu'il était enfant à Buenos Aires. Il commence avec l'histoire de Samuel(1, 1-8). Samuel, dont le père aura deux femmes, Peninna avec deux enfants, etAnne qui deviendra la mère de Samuel, était alors stérile. Mais Peninna, aulieu de l'aider ou de la consoler, la traitait avec dureté. Elle la maltraitaitet l'humiliait: "Tu es stérile".Elle se moquait. La même chose se produit avec Agar et Sara, les femmes d'Abraham,l'esclave et l'épouse.
Devant cette réalité,le Pape François se demande: «Qu'y a-t-ilen nous, qui nous conduit à mépriser, à maltraiter, à nous moquer des plusfaibles?». Il s'agit de «quelque chose d'habituel, comme si j'avais besoin demépriser l'autre pour me sentir sûr de moi, comme une nécessité...».
A cet égard, le Pape Françoisveut partager un épisode de sa vie. Il se rappelle - cela se produit aussiparmi les enfants - quand il était enfant, à sept ans, que dans le quartier ily avait une femme, seule, un peu folle. Et toute la journée, elle marchait dansle quartier, elle saluait, elle disait des sottises et personne ne comprenaitce qu'elle disait, elle ne faisait de mal à personne. Les femmes du quartierlui donnaient à manger, certaines lui donnaient aussi quelques vêtements. Ellevivait seule. Elle se promenait toute la journée et ensuite elle rentrait chezelle. Elle vivait dans un pauvre logis, là -bas. Cette femme s'appelaitAngiolina et eux, les enfants, ils se moquaient d'elle.
«L'un des jeux que nous faisions était: "Allonschercher Angiolina pour nous amuser un peu", se rappelle le pape. Aprésent, quand je pense à cela, je me dis: "Mais combien de méchancetéaussi chez les enfants! S'en prendre au plus faible!"»
«Et aujourd'hui, continue le Pape, nous le voyonssans cesse dans les écoles [et ailleurs], avec le phénomène du harcèlement:agresser celui qui est faible, parce que tu es gros ou parce que tu es commeça, ou que tu es étranger ou que tu es [...], agresser pour cela, agresser. Lesenfants, les jeunes, [les adultes]... Donc ce n'est pas seulement Peninnà ouAgar qui s'en sont prises aux plus faibles; les [autres] aussi le font.»
Et d'ajouter que celasignifie qu'il y a quelque chose en nous qui nous conduit à cela, à l'agressiondu faible. «C'est sans doute l'une destraces du péché originel, car cela - agresser le faible - a été la tâche deSatan au début: il l'a fait avec Jésus et il le fait avec nous, avec nosfaiblesses. Même nous, nous le faisons avec les autres. Il y a toujours ce besoinde salir l'autre. Quand nous nous apercevons que nous avons en nous ce désird'agresser cette personne parce qu'elle est faible, n'ayons pas de doute: lediable est là . Car c'est là l'oeuvre du diable que d'agresser le faible».
Le Pape suggère enfinde demander au Seigneur qu'il nous aide à vaincre cette «cruauté», conscients quenous avons tous la possibilité de la commettre, «nous tous!». Et il a égalementsouhaité que le Seigneur nous donne la grâce de la compassion, car celle-civient de Dieu.
(Source: site web deVatican <http://w2.vatican.va>, Messagede Pape François du lundi 8 janvier 2018, lors de la Méditation matinale en laChapelle de la maison Sainte-Marthe)