Le
dimanche 12 mai était, dans l'Église, une journée mondiale dédiée à la
prière pour les vocations. Dans l'Archidiocèse de Bujumbura, la célébration de
cette journée de Jésus le Bon Berger a vu la participation d'un bon nombre de
jeunes réunis dans les groupes vocationnels, ainsi que de diverses communautés
des consacrés venus de différentes paroisses de l'Archidiocèse. Les cérémonies
ont été rehaussées par l'Archevêque de l'Archidiocèse, Mgr Gervais
Banshimiyubusa qui a présidé la messe, et se sont déroulées dans la Paroisse
Kanyosha. Le Père Ruben MACIAS, l'un des missionnaires de longue date exerçant
leur mission au Burundi, s'était joint aux consacrés.
La
célébration proprement-dite de la journée avait d'ailleurs débuté la veille du
Dimanche de Jésus le Bon Berger; les jeunes réunis dans le groupe vocationnel
avaient donc reçu un enseignements de
deux jours: le samedi 11 Mai, c'était la
présentation du document du synode, les travaux de groupes sur ce document, et
la présentation des congrégations exerçant leur apostolat dans l'Archidiocèse,
l'animation et l'adoration. Le dimanche, alors, c'est là que le message du pape
a été présenté, suivi de la célébration eucharistique.
La
rédaction du CEDICOM s'est entretenue avec certains jeunes venus dans la
célébration de cette journée. Olivier NSENGIMANA, paroisse Munanira, nous a
confié: «La participation à cette célébration a été pour moi d'une très grande
importance; j'ai compris comment réfléchir sur ma vocation en ce que tout
d'abord j'ai été appelé pour la sainteté comme mon Père céleste est Saint,
mais et surtout, pour répondre "Oui" à la mission d'évangélisation,
que ce soit à travers la vie consacrée ou par le mariage, en bâtissant une
famille sainte fondée sur la volonté divine».
Ces
jeunes ont par ailleurs indiqué que la rencontre des membres diocésains du
groupe vocationnel à cette journée était nécessaire. Il a été pour eux, une
occasion de gagner de nouvelles connaissances trans-paroissiales et de familles
hôtes qui les ont accueillis durant leur séjour à Kanyosha. Tout cela leur a
réconforté et a ravivé leur morale. Ils nous ont informé qu'ils sont rassurés
que leur vocation n'est pas une illusion, car ils sont soutenus. Ils nous ont,
par ailleurs, confié que les enseignements reçus, ils vont les partager avec
leurs confrères et consoeurs qui n'ont pas pu se joindre à eux.
D'autres
témoignages ne tardaient pas à parvenir aux reporteurs du CEDICOM; cette fois-ci
c'est avec ceux qui ont déjà répondu "Oui" à leur appel pour vivre leur vocation.
C'est Frère Elvis HAKIZIMANA de la Congrégation des Frères Bene Paulo, et Soeur
Alice NDIZEYE de la Congrégation des Soeurs Bene Bernadette; ils nous ont parlé
de leur vécu dans la mission apostolique. Ils ont d'abord indiqué que pour
toute réponse à l'appel du Seigneur, l'on doit d'abord faire tous les contours
de méditation possibles, car la mission d'évangélisation est pleine de confusions si l'on n'a pas su faire l'examen de conscience. Selon eux, certains jeunes
confondent leurs rêves et l'appel du Seigneur.
Frère Elvis HAKIZIMANA indique que ce qui apporte souvent des illusions dans la méditation de la vocation c'est que celui qui reçois la voix du Seigneur ne comprend pas immédiatement ce qu'il est appelé à faire comme mission dans le champ du Seigneur. Quant à Soeur Alice NDIZEYE, elle nous a confié qu'elle a commencé à méditer sur sa vocation quand elle était encore très jeune, en 5ème année de l'école primaire. Pour elle, la vocation a besoin d'être mûrie, et cela à travers une prière et une écoute d'un parent spirituel parmi ceux qui ont déjà une certaine expérience pour pouvoir en comprendre de mieux à mieux le fondement.
Que
ce soit les consacrés contactés, que ce soit l'Archevêque, tous étaient
unanimes sur la part de la famille dans l'accompagnement spirituel des jeunes Ã
leur inculquer des valeurs chrétiennes, à leur faire aimer la Parole de Dieu et
la prière, et à leur aider à méditer sur leur vocation. Mgr Gervais Banshimiyubusa,
lui, a indiqué que la progéniture est un patrimoine commun entre Dieu et les
parents, raison pour laquelle ces derniers n'ont aucune raison de résister à la
volonté divine quand Dieu veut envoyer l'un ou l'autre de leurs enfants dans sa
moisson; au cas échéant, ce serait L'empêcher de sauver tout un monde qui est
en situation de besoin de salut.
Aux
jeunes, il leur a signalé que chacun d'entre eux a une mission spécifique qui l'attend,
car: «aucun être humain ne naît sous l'effet du hasard; Dieu connaît tout le
monde, et lui réserve une mission spécifique aussitôt à la création». L'Archevêque a insisté sur le phénomène horrible des personnes qui ôtent la vie de leurs
prochains. Pour lui, une telle abomination ne fait que s'en prendre à Dieu Lui-même
qui les avaient créées dans le but de leur attribuer une mission. À ces autres
qui hésitent de répondre à l'appel du Seigneur sous prétexte d'incapacité
physique, il leur a réconforté en ce qu'ils ont un Bon Berger, Jésus Christ, qui
connaît la faiblesse de tout un chacun, mais qui en même temps sait valoriser
ses talents.
Signalons
que l'Eglise de Bujumbura, aussi bien que celle du monde entier, célèbre la 56
journée de prière pour les vocations au moment où l'un des missionnaires qui a suffisamment
évangélisé le peuple de Dieu comme missionnaire, le Père Ruben MACIAS, s'apprête
à être muté pour aller se charger d'autres brebis du Seigneur. Ce missionnaire xavérien
qui vient de fêter son jubilé d'argent dans le service sacerdotal, avait passé 18
ans de mission évangélisatrice au Burundi. À la veille de son départ, il demande
aux burundais de rester fermes dans leur foi chrétienne, et en particulier aux jeunes
de d'abord bien méditer sur leur vocation avant de prendre tout engagement.
Michel
NIBITANGA, CEDICOM