Feu Rose SINDAKIRA a été inhumée Mardi 19 Novembre 2019, à Rushubi, dans sa province natale et de résidence, Bujumbura dite rural. Les cérémonies de funérailles ont débuté par une messe de requiem célébrée à l'Eglise de la Paroisse dont la curie est assurée par son fils cadet, l'Abbé Innocent Thibaut NDORERAHO, donc la Paroisse Sainte Famille de Kinama, en mairie de Bujumbura. Cette messe était présidée par S.E Mgr Gervais Banshimiyubusa, Archevêque de l'Archidiocèse de Bujumbura.
Cette célébration eucharistique avait vu la participation de plusieurs prêtres venus se joindre au fils de Feu Rose SINDAKIRA, avec qui ils exercent la mission pastorale dans l'Archidiocèse de Bujumbura. Il y avait aussi un bon nombre de religieux et de religieuses de l'Archidiocèse, des membres de la famille de la regrettée et du Curé, des amis et connaissances, ainsi que des chrétiens fidèles de la Paroisse Sainte Famille de Kinama.
La biographie de la Mère du Curé paroissial de Kinama a été présentée par l'Abbé Adalbert NIYONZIMA, Curé de la paroisse de Bukeye, natif de Rushubi. Il a indiqué que Rose SINDAKIRA est né le 22 Septembre 1939, à la Colline Nyarumpongo, Commune Isare, Paroisse Rushubi. Son père était Zacharie Shitagu, sa mère Madeleine NIZIGIYE. Chrétienne fidèle de l'Eglise Catholique, elle avait été baptisée 12 jours après sa naissance, en date du 2 Octobre 1939. Elle a reçu le sacrement de Confirmation à l'age de 8 ans, le 7 Août 1947.
Selon ses proches, elle aurai hérité les valeurs chrétiennes de son père qui avait un rang notable dans l'Eglise Catholique dans sa paroisse, car il faisait partie du Conseil paroissial de Buhonga, et plus tard, celui de la paroisse-fille de cette dernière, la Paroisse Rushubi. D'une famille donc instruite, ce papa assurera d'ailleurs la scolarité de sa fille en lui faisant inscrire dans un établissement scolaire proche, à l'école primaire de Rushubi, une grâce qui n'était pas partagée par les filles de sa génération.
Plus tard, elle fera aussi l'école secondaire dans l'enseignement pédagogique, à Bukeye. Diplômée en 1959, elle va embrasser la carrière pédagogique pour devenir Enseignante à l'Ecole Notre Dame au Saint Michel, une fonction avec laquelle elle va rompre après le mariage pour une raison justifiée.
Et à propos de sa vocation chrétienne, tandis que la jeune Rose SINDAKIRA avait aspiré à la vie religieuse, précisément dans la Congrégation des Soeurs Bene Tereziya qui l'avaient inspirée, le destin divin lui prouvera une vie différente: en 1963, elle conclura les voeux de mariage avec son bien aimé, Cher Monsieur Balthazar NDORERAHO. Toutefois, de son rêve non accompli de se vouer au Seigneur par une vie religieuse, elle en fera une prière orientée vers ses descendants, une prière qui se traduira, par la grâce du Tout Puissant, dans la personne de son cadet, l'Abbé Innocent Thibaut NDORERAHO, aujourd'hui Curé de la Paroisse Sainte Famille de Kinama.
Oui, le foyer de Madame Rose SINDAKIRA et Monsieur Balthazar NDORERAHO aura été incontestablement béni du Seigneur, et du fruit de leurs entrailles naîtront quatre enfants. Ici et là dans les différentes provinces de résidence qu'ils vont occuper, dans chacune d'elles ils vont y bénéficier d'au moins un enfant par province: de l'aîné au cadet, on aura Claude Jean Bosco NDORERAHO à Bururi (1964), René Pascal Marie José NDORERAHO à Ngozi (1966), Willy NDORERAHO (1968) et Innocent Thibaut NDORERAHO (1970), tous les deux à Gitega.
Pourquoi alors cette situation de province en province? Parce que le responsable de la famille était chaque fois nommé et mandaté pour gouverner ces provinces. Voila d'ailleurs la justification évoquée ci-haut de la jeune mariée
Avec l'instauration de la République comme régime de gouvernance, le jeune couple n'aura qu'à retourner chez soi, à Rushubi. Malheureusement, la chance de ce monde ne va pas lui sourire, car un mal va lui percer au coeur: quelques années plus tard, la dame sera veuve, encore très jeune, à l'âge de 33 ans; son mari sera victime des événements tragiques que le pays va connaître à l'an 1972. C'est aussi un malheur sans nom dans la famille, car personne ne va connaître où on aura jeté son corps. Par conséquent, pas d'inhumation, pas de cérémonies funéraires, encore moins de deuil et de levée de deuil. On comprendra donc pourquoi la messe de requiem de ce mardi incluait aussi la prière eucharistique pour ce père de famille.
Et les descendants de Feu Madame et Mère Rose
SINDAKIRA auront quoi retenir et hériter spécialement de leur maman: l'humilité, d'autant plus qu'aucune femme du rang gouvernemental, également aisée, n'aurait pu oser prendre une houe comme elle qui parcourait des kilomètres de trajet pour aller cultiver ses champs. Aussi, on retiendra son bon caractère de faire des actions de bonté et de miséricorde, au nom de l'amour du Seigneur et de ses prochains. S'agissant de la vie de foi, on notera qu'elle était l'amie de la messe, du Rosaire et des saintes lectures de la Bibles, actions qu'elle pratiquait dans son quotidien, pour ne pas aussi ajouter l'amour qu'elle avait de la Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus.
Et en ses derniers jours, la vieille mère Rose SINDAKIRA, elle ne sera pas découragée par sa santé détériorée. Une dernière idée lui viendra plutôt en tête: aller adresser ses adieux à ses enfants en petits enfants. Rien qu'en ses deux derniers jours de vie sur Terre, elle s'était rendue même très loin de son domicile, car elle aura quitté Rushubi pour la Province Ruyigi, dire adieu à son fils aîné, et partager ses joies avec ses petits enfants dont deux célébraient l'obtention de leurs diplômes. Ces derniers se souviendront surtout du dernier mot qu'elle leur a adressé, à trois reprises: «Bientôt on vient me prendre, et je pars! Et vous, êtes vous prêts à partir avec moi?» Que ce n'était difficile à saisir le sens qu'après l'expiration de son souffle, ce mardi le 12 Novembre 2019. Que le Seigneur ait son âme, et qu'elle repose en paix!
Michel NIBITANGA, CEDICOM