Par exemple, les Tissages de Charlieu, qui sont d'ordinaire spécialisés dans la fabrication de tissus pour la mode, l'ameublement et l'aéronautique, le site estime, avec ses 80 métiers à tisser jacquard, pouvoir produire 30.000 à 50.000 masques par jour, une fois la chaîne de production revue
Pour venir en soutien au personnel soignant, les Tissages de Charlieu en Auvergne-Rhône-Alpes viennent de lancer la production de masques lavables, lit-on dans l'article de Paul Malo de ce 20 Mars 2020, Rédacteur du ConsoGlobe, un média français en ligne de l'écologie. C'est donc l'industrie textile qui réoriente sa production pour faire face au problème de pénurie de masques.
Des industriels de la mode sont à la rescousse
Plusieurs sites de production textile ont déjà revu leurs chaînes de fabrication, afin de produire des dizaines de milliers de masques de protection par jour. Parmi ces entreprises du "made in France", on trouve ainsi tant "l'Atelier Tuffery", spécialiste de la toile de jean en Occitanie, que "les Tissages de Charlieu" en Auvergne-Rhône-Alpes. Elles se lancent ainsi dans la production de modèles de masques lavables.
Les Tissages de Charlieu sont d'ordinaire spécialisés dans la fabrication de tissus pour la mode, l'ameublement et l'aéronautique. Le site estime, avec ses 80 métiers à tisser jacquard, pouvoir produire 30.000 à 50.000 masques par jour, une fois la chaîne de production revue. Ces masques lavables sont destinés en priorité à être distribués aux professionnels de la santé, mais aussi aux particuliers en situation de confinement. Eric Boël, gérant des Tissages de Charlieu, est prêt à communiquer à ses confrères le protocole de fabrication, le patron, le grammage et la composition des fils nécessaires à la production de ces masques.
Les Tissages de Charlieu ont très rapidement mis au point un prototype en coton et polyester, inspiré de ce qu'avait imaginé "le CHU de Grenoble". Il a été soumis immédiatement à l'approbation de la Direction générale de l'armement et aux autorités de santé. Ce masque fabriqué en 3D sans confection peut se substituer aux masques chirurgicaux en papier. Composé de tissu en coton bio, il est fait de couches de polycoton recyclé, de polyester texturé, d'une bande élastique sur les côtés, et d'une poche supérieure pour glisser une tige métallique. Lavable et réutilisable, il est entré en production le 16 mars, dans un temps record. D'ores et déjà , les premiers masques produits sont partis dès le 17 mars vers le service de cancérologie d'un hôpital lyonnais.
Un fabricant de masques, basé près de Toulouse (Haute-Garonne), photo tirée du site web de Franceinfo de la Radio France
En des temps incertains, il appartient à chacun de penser à tous. Comme en temps de guerre jadis, l'industrie, elle aussi, apporte sa pierre à l'édifice. En sus des usines de produits de beauté de LVMH, telle Christian Dior, qui se mettent à produire du gel hydroalcoolique, l'industrie textile, elle aussi, réoriente quand elle le peut son activité pour fabriquer des masques de protection. Une aide essentielle, alors que ces masques manquent à tant de professionnels de la santé en première ligne face à l'épidémie de Covid-19. Y a-t-il de quoi à inspirer à l'industrie textile Africaine, voire Burundaise, à penser déjà à cette reconversion de services?
Lu pour vous par Michel Nibitanga, CEDICOM