Deux présentations étaient au podium, coanimées par deux prêtres, l'Abbé Dieudonné Niyibizi, Docteur en Sciences de la Communication Sociale, et Directeur du CEDICOM, avec une expérience avérée dans la gestion de l'apostolat de la Commission Diocésaine
«Justice et Paix», et l'Abbé Lambert Riyazimana, Docteur en Communication Institutionnelle et Politique, et chargé de la Communication dans le Diocèse de Ngozi, avec la modération de l'Abbé Olivier Ndayisaba, lui aussi du domaine de la Communication, Etudiant.
Dans la première présentation, qui portait sur le Journalisme Politique au service de la Cohésion sociale et la Réconciliation, l'Abbé Lambert Riyazimana, après avoir défini le Caractère inductif qu'il y a entre les concepts de
«Communication» et de
«Communion», il a insisté sur le fait que la Communication devrait créer la Communauté,
«les Coeurs ensembles». Il a dit:
«La Communication doit viser la Communion».
Il a demandé à tout Journaliste de questionner sa conscience pour savoir si, en Communiquant il participe à promouvoir la Communauté et à renforcer la Cohésion sociale par ce qu'il publie. Car pour lui, ce qu'un Journaliste publie peut contribuer au renforcement de la Cohésion sociale, tout comme il peut y avoir désagrégation de la Communauté, et que les gens se rentrent dedans!
«[En tant que Journalistes], le choix des mots que nous utilisons doit être guidé par cette attitude de promouvoir la Cohésion sociale et la Communion, parce qu'avec les mots nous pouvons bénir, encourager et réconforter les gens, tout comme nous pouvons diviser les gens par des mots que nous utilisons!» a-t-il martelé ce Spécialiste en Communication Institutionnelle et Politique.
Quant au deuxième Conférencier, Monsieur l'Abbé Dieudonné Niyibizi, de par son expertise en Communication et son expérience professionnelle avéré dans le domaine de la Cohésion sociale et de la promotion de la Paix, il a présenté le sujet de Journalisme de Paix qu'il opposait au Journalisme de guerre, incitant les médias à oeuvrer plutôt au service de la consolidation de la Paix.
L'Abbé Dieudonné Niyibizi a d'abord rappelé le poids imposé sur le peuple par les péripéties d'un passé imparfait, et que le pays cherche à booster une résilience dans tous les domaines pour que les citoyens se lèvent et se défassent, au pas décisif, de ces péripéties du passé. Pour lui, aujourd'hui c'est donc le moment opportun de voir aussi les professionnels des médias apporter leur contribution. Il a signalé:
«Le métier de journalisme est l'un des joyaux au service de la Nation pour construire au quotidien un futur plus ou moins parfait.»
Il s'est indigné toutefois de constater qu'un bon nombre de prétendant Journalistes professionnels font encore des
«Guerres dans les médias», notamment par le choix déplacé de leurs mots, la création des événements médiatiques incitatifs, la spectacularisation et la théâtralisation des informations qu'ils diffusent, ainsi que la recherche du sensationnalisme destiné à donner plus de poids et de portée à un fait qui n'en avait pas réellement au départ. Pour lui,
«Tous ces comportements [médiatiques] aggravent les conflits politiques et freinent la Cohésion sociale!»
Il a plutôt interpellé la reconversion des médias en instruments de la Paix. Et quelques points peuvent résumer son enseignement: Un bon Journaliste canalise tous les camps, il donne de bonnes instructions sur les caractéristiques du camp adverse, il aide à la consolidation d'une confiance mutuelle et à la diminution des suspicions, il corrige les perceptions erronées que chaque camp peut avoir sur l'autre, il humanise les conflits, il identifie les intérêts sous-jacents, il fournit un exutoire aux émotions des gens blessés - y compris les acteurs politiques - qui viennent y déposer leurs venins et rentrent déchargés et calmes.
Et enfin, il a proposé de redéfinir plutôt tout conflit en encourageant les négociations par une information impartiale et équilibrée. Et au-dessus tout, il a demandé de tacher toujours à trouver des solutions à tout problème:
«Le métier de Journalisme, aujourd'hui appelé "Mission du Journalisme" doit être une mission, non pas seulement d'information, mais qui a pour objet de ramener les Burundais à être une Communauté; [...] un "Journalisme de solutions, d'alternatives", qui ne cherche pas à approfondir la description des conflits, mais qui cherche à ramener les protagonistes vers une voie de sortie; des journalistes qui sont des humains et qui s'adressent à des humains!»
Une occasion d'échanger a été donnée, et comme l'on pouvait le remarquer à travers différentes interventions, ces Journalistes manifestaient vraiment un intérêt cuisant à suivre ces présentations. Ils auront même arrivé à formuler des recommandations parmi lesquelles la multiplication, par le CEDICOM, de telles occasions d'échanges sur cette fois-ci des sujets plus développés sur le même thème, plutôt que de rester superficiel.
Ils auront même appris que ce n'était pas pour la première fois que le CEDICOM organisait des rencontres pour les Journalistes, mais qu'auparavant ces rencontres étaient réservées uniquement aux Journalistes Catholiques. Ils ont alors sollicité à ce que ce cadre soit élargi et ouvert à tous les Journalistes, cette fois-ci sans distinction de religions.
Rappelons que l'Archidiocèse a déjà confié au CEDICOM, ce service diocésain spécialisé en Communications sociales et pastorales, la mission d'encadrer les Journalistes Catholiques, afin qu'ils agissent avant tout en personnes fiers d'être Enfants de Dieu et soucieux de la sainteté.
Dans ce sens, des rencontres de récollections leurs sont organisées notamment pendant des périodes de l'Avent et de Carême, mais aussi des moments de réflexion et d'échange sur des thèmes choisis par l'Eglise, à l'occasion de la célébration de la solennité du saint patron des Journalistes, en Février, de la journée mondiale des Communications, en Mai, et lors des célébrations Eucharistiques dédiées aux Journalistes.
Michel Nibitanga, CEDICOM