Pour la nouvelle traduction du Missel romain qui doit entrer en vigueur
le 28 Novembre prochain, le premier Dimanche de l’Avent, la Rédaction web du
Centre Diocésain de Communication de Bujumbura (CEDICOM) aimerait revenir en
détail sur les principaux changements qui vont affecter les fidèles.
Les
principaux changements dans le nouveau Missel
1. La
salutation du prĂŞtre
Au début de la célébration, le prêtre
accueille les fidèles en leur souhaitant la présence du Ressuscité. La
nouvelle traduction souligne cela en utilisant le mot «Christ».
La grâce de Jésus, le Christ,
notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père, et la communion de l’Esprit Saint
soient toujours avec vous.
2. L’acte pénitentiel
Le rite pénitentiel démarre désormais avec
la mention «Frères et sœurs». Une mention que l’on retrouvait déjà dans le
missel latin. «Nous avons péché» remplace «nous sommes pécheurs», l’accent est
donc mis sur l’acte plus que sur la personne. La Vierge Marie gagne le vocable
de bienheureuse.
Frères et sĹ“urs, prĂ©parons-nous Ă
célébrer le mystère de l’eucharistie,
en reconnaissant que nous avons péché.
Je confesse Ă Dieu tout-puissant, Je
reconnais devant vous, frères et sœurs, que j’ai péché en pensée, en parole, par action et
par omission. Oui, j’ai vraiment péché. C’est pourquoi je supplie la bienheureuse Vierge
Marie, les anges et tous les saints, et vous aussi, frères et sœurs,
de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.
3. Gloire Ă Dieu
Attention, dans le Gloire Ă Dieu, la
nouvelle traduction privilégie le pluriel «les péchés» au singulier.
Gloire Ă Dieu, au plus haut des cieux,
Et paix sur la terre aux hommes qu’il
aime.
Nous te louons, nous te bénissons,
nous t’adorons,
Nous te glorifions, nous te rendons grâce,
pour ton immense gloire,
Seigneur Dieu, Roi du ciel,
Dieu le Père tout-puissant.
Seigneur, Fils unique, JĂ©sus Christ,
Seigneur Dieu, Agneau de Dieu,
le Fils du Père.
Toi qui enlèves les péchés du monde,
prends pitié de nous
Toi qui enlèves les péchés du monde,
reçois notre prière ;
Toi qui es assis à la droite du Père,
prends pitié de nous.
Car toi seul es saint,
Toi seul es Seigneur,
Toi seul es le Très-Haut,
JĂ©sus Christ, avec le Saint-Esprit
Dans la gloire de Dieu le Père.
Amen.
4. Je crois en Dieu
Dès les années 1970, le philosophe Jacques
Maritain dénonçait déjà la traduction française du Je crois en Dieu qui
affirme que le Christ est «de même nature que le Père»: «La traduction
française de la messe met dans la bouche des fidèles, au Credo, une
formule qui est erronée de soi, et même, à strictement parler, hérétique»,
critiquait-il. «Je suis de même nature que Monsieur Pompidou, je ne lui suis
pas consubstantiel».
Il se serait donc réjoui car désormais,
dans le symbole de Nicée-Constantinople, le terme «Consubstantiel» remplace «de
même nature», exprimant par-là l’identité de substance entre le Père et le
Fils. Le symbole des Apôtres n’a, quant à lui, pas été modifié.
Je crois en un seul Dieu, le Père tout
puissant,
créateur du ciel et de la terre, de
l’univers visible et invisible,
Je crois en un seul Seigneur, JĂ©sus
Christ,
le Fils unique de Dieu, né du Père avant
tous les siècles :
Il est Dieu, né de Dieu,
lumière, née de la lumière,
vrai Dieu, né du vrai Dieu
Engendré non pas créé, consubstantiel au
Père,
et par lui tout a été fait.
Pour nous les hommes, et pour notre salut,
il descendit du ciel;
Par l’Esprit Saint, il a pris chair de la
Vierge Marie, et s’est fait homme.
Crucifié pour nous sous Ponce Pilate,
Il souffrit sa passion et fut mis au
tombeau.
Il ressuscita le troisième jour,
conformément aux Ecritures, et il monta au
ciel;
il est assis à la droite du Père.
Il reviendra dans la gloire, pour juger
les vivants et les morts
et son règne n’aura pas de fin.
Je crois en l’Esprit Saint, qui est
Seigneur et qui donne la vie;
il procède du Père et du Fils.
Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration
et mĂŞme gloire;
il a parlé par les prophètes.
Je crois en l’Eglise, une, sainte,
catholique et apostolique.
Je reconnais un seul baptĂŞme pour le
pardon des péchés.
J’attends la résurrection des morts, et la
vie du monde Ă venir.
Amen
5. Liturgie Eucharistique
Le renouvellement des formules de la
prĂ©paration des dons et de la prière sur les offrandes manifeste que Dieu est Ă
la source de ce que nous lui offrons sous la forme du pain et du vin.
Préparation des dons
Tu es béni, Seigneur,
Dieu de l’univers : nous avons reçu de ta
bonté le pain que nous te présentons,
fruit de la terre et du travail des hommes ; il deviendra pour nous le
pain de la vie.
Tu es béni, Seigneur,
Dieu de l’univers : nous avons reçu de ta
bonté le vin que nous te présentons,
fruit de la vigne et du travail des hommes ; il deviendra pour nous le
vin du Royaume Ă©ternel.
Nouvelle prière sur les offrandes
Priez, frères et sœurs: que mon
sacrifice, qui est aussi le vôtre, soit agréable à Dieu le Père tout puissant.
Que le Seigneur reçoive de vos mains ce
sacrifice Ă la louange et Ă la gloire de son nom, pour notre bien et celui de
toute l’Eglise.
Anamnèse
Il est grand, le mystère de la
foi : Nous annonçons ta mort, Seigneur Jésus, nous proclamons ta
résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire.
Acclamons le mystère de la foi: Quand nous mangeons ce pain et buvons à cette coupe,
nous annonçons ta mort, Seigneur ressuscité, et nous attendons que tu
viennes.
Qu’il soit loué, le mystère de la foi : Sauveur du monde, sauve-nous! Par ta croix et ta
résurrection, tu nous as libérés.
6. Agneau
de Dieu
Outre le pluriel réitéré des «péchés»,
l’Agneau de Dieu se clôt désormais par «Heureux les invités au repas des noces
de l’Agneau» au lieu de «Heureux les invités au repas du Seigneur». Une
invitation à la communion permettant d’exprimer le mystère de l’Alliance avec
Dieu.
Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du
monde, prends pitié de nous.
Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, prends pitié de nous.
Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, donne-nous la paix.
Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui
enlève les péchés du monde.
Heureux les invités au repas des noces
de l’Agneau !
7. Rite
de conclusion
Jusqu’à présent, le prêtre renvoyait les
fidèles en disant : « Allez, dans la paix du Christ ». La nouvelle
traduction offre trois autres formules possibles (au choix) :
Allez porter l’Evangile du Seigneur.
Allez en paix, glorifiez le Seigneur par
votre vie.
Allez en paix.
8. La place du silence
«Une des nouveautés de cette traduction
est la place importante laissée au silence», remarque Bernadette Mélois. Comme
le rappelle la Présentation Générale du Missel
Romain (PGMR), «le silence sacré fait partie de la célébration».
«Pendant l’acte pénitentiel et après l’invitation à prier, chacun se recueille;
après une lecture ou l’homélie, on médite brièvement ce qu’on a entendu; après
la communion, le silence permet la louange et la prière intérieure».
Le silence fait donc partie de l’action
liturgique et offre la possibilité d’un accueil de la Parole de Dieu. Le
nouveau missel indique ainsi un nouveau temps de silence après le Gloire
à Dieu : «Tous prient en silence quelques instants, en même temps que
le prêtre. Puis, le prêtre, les mains étendues, dit la prière d’ouverture ou de
collecte».
9. La mise en avant du chant
La nouvelle traduction rappelle Ă©galement
que la prière liturgique est une prière chantée. Elle accorde ainsi une
certaine place au latin, en proposant de chanter dans cette langue le Gloria,
le Credo ou encore le Pater Noster. Les préfaces
chantées seront aussi publiées avec la nouvelle traduction.
10. L’importance de la gestuelle
Ă€ plusieurs endroits, le nouveau texte
précise les gestes du prêtre et ceux de l’assemblée. Il vient par exemple
renforcer l’invitation à s’incliner lors de l’évocation du mystère de
l’incarnation dans le Je crois en Dieu, ainsi que dans le symbole
de Nicée-Constantinople et le symbole des Apôtres.
Dans ce dernier, il est demandé de
s’incliner de «Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur» à «né de la
Vierge Marie».
Dans le symbole de Nicée-Constantinople,
l’assemblée est priée de s’incliner pendant la phrase: «Par l’Esprit Saint, il
a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme». «Dans la liturgie, le
corps participe à la prière de l’Église», explique Bernadette Mélois. «Ce n’est
pas une prière intellectuelle, elle fait participer tout l’être et les gestes
sont donc importants».
Lu par Michel Nibitanga, CEDICOM