S.E Mgr Gervais Banshimiyubusa, Archevêque de l’Archidiocèse de Bujumbura, s’est joint aux fidèles de la paroisse Regina Pacis de Kinindo lors de son jubilé de 25 ans d’existence célébré en ce Samedi 18 Décembre 2021. À cette occasion, les chrétiens de cette Paroisse se sont engagés à aider d’autres paroisses les moins développées de l’Archidiocèse, dans la réalisation de leurs projets.

Les cérémonies ont débuté par une messe d’action de grâce présidée par cet Archevêque et concélébrée avec S.E Mgr Evariste Ngoyagoye, Archevêque émérite de l’Archidiocèse, et S.E Mgr Salvator Niciteretse, Évêque du Diocèse de Bururi, et bien d’autres prêtres invités venus de différentes paroisses.

En célébrant ce jubilé, les chrétiens de la paroisse Kinindo ont présenté les différentes réalisations durant ces 25 ans, et des grâces acquises. En signe de rendre grâce au Seigneur pour toutes les merveilles qu’il leur a faites, ils se sont, par-là engagés à aider d’autres paroisses dans la réalisation de leurs projets. Cela est ressorti des propos de Mme Martine Kabugubugu, Secrétaire du Conseil Pastoral Paroissial.

Elle a indiqué: «Nous souhaitons partager avec l’une des paroisses de l’Archidiocèse les merveilles que le Seigneur nous a données durant ces 25 ans, et Excellence Monseigneur ici présent, veuillez nous indiquer une paroisse que vous estimez avoir plus de besoins auxquels nous pourrions répondre. Soyez rassuré, cette idée a déjà été mûrie et approuvée par tout le Conseil Pastoral Paroissial.»

En réponse à cette préoccupation, l’Archevêque a signalé être heureux de cette initiative, et il a plutôt proposé deux paroisses qu’il estime être les plus nécessiteuses. Il a dit: «J’ai bien aimé qu’en célébrant votre jubilé, vous ayez aussi pensé à élaborer une série de projets d’avenir, cela est vraiment louable. Et dire que vous vous voulez aussi une autre paroisse à développer, moi je ne manquerais pas de m’en réjouir. D’ailleurs, je vous en propose deux, celles de Rutongo et Kabezi».

Cependant, il a souligné que quand bien même ils ne parviendraient pas à satisfaire totalement à leur engagement, Dieu a déjà remarqué leur esprit de générosité, et qu’Il ne manquera pas à les bénir pour autant. Pour lui, ce qui compte c’est ce cœur ouvert aux autres. Et l’Archevêque a, lui aussi, promis un coup de soutien à la mise en œuvre de cette idée.

La signification du jubilé et la façon dont elle a été vécu dans la Paroisse Kinindo, nous la devons du curé, Monsieur l’Abbé Agapit Nindorera. Il a indiqué que le temps du jubilé est un temps de grâce et de bénédiction pour tout ce que le Seigneur accomplit durant tous ces 25 ans, aussi bien dans la vie familiale des paroissiens que dans le renouveau spirituel de son peuple par l’édification de la foi chrétienne et la sanctification.

Dans l’entretien que Mme Martine Kabugubugu nous a accordé, elle a relaté des fruits de ce jubilé. Elle nous a confié: «Nous jubilons aujourd’hui ces 25 ans en rendant grâce à Dieu, notamment pour le don de notre chère paroisse».

Ici, elle a retracé l’historique de cette paroisse, insistant sur sa naissance et ses premiers moments. Elle se rappellera que quand le quartier Kinindo devenait de plus en plus surpeuplé, c’était dans les années 1980-1984, il y avait un besoin criant d’obtenir des lieux de culte. A cette époque, les chrétiens de la localité devaient aller soit à la paroisse Cathédrale Regina Mundi, soit à celle de Kanyosha, ou soit encore au petit Séminaire de Kanyosha.

Concernant les défis actuels, elle a signalé le problème de certains jeunes qui s’adonnent à la consommation de drogues. Et de rassurer toutefois que la communauté paroissiale s’attelle à redresser ces jeunes et à lui inculquer des valeurs chrétiennes à observer sur eux, l’une des stratégies étant de les intégrer dans les communautés ecclésiales de base et dans les groupes de prières et de méditation de la parole de Dieu.

La paroisse Kinindo, issue de la Paroisse Cathédrale Regina Mundi, a été créée le 29 Décembre 1996, c’était le jour de la célébration de la solennité de la Sainte Famille. Elle a été érigée canoniquement par S.E Mgr Simon Ntamwana, Evêque d’alors. Située au bord du lac Tanganyika, dans la partie Sud-Ouest de la ville de Bujumbura, elle est limitrophe de sa paroisse-mère, la Cathédrale Regina Mundi, au Nord, puis au Sud la paroisse Kanyosha, et au Sud-Est la Paroisse Musaga.

Les premières célébrations eucharistiques à Kinindo remontent de l’année 1988, avant l’érection canonique de cette paroisse. Les messes étaient célébrées par un prêtre de la congrégation des Pères Blancs, feu Père Urbain Rebouck, puis en 1993, par feu l’Abbé Claver Niyorugira, son successeur et le premier curé paroissial. Parmi ceux qui ont beaucoup contribué à la fondation de cette paroisse, il y’a Mgr Gabriel Baregensabe, ex-curé de la paroisse Cathédrale Regina Mundi.

La Paroisse Kinindo, qui a comme patronne Marie Reine de la Paix (Regina Pacis), doit ce nom au fait que les premiers paroissiens, alors qu’ils vivaient des moments difficiles causé par la guerre civile que traversait le pays, trouvaient en la Vierge Marie leur intercesseur par excellence qui pouvait exaucer leurs prières. «Et grâce à l’intercession de la Vierge Marie, la paroisse a finalement pu échapper aux conséquences fâcheuses de cette guerre», a témoigné le curé de la paroisse.

Signalons que cette paroisse, qui compte aujourd’hui 18.000 chrétiens, a une église d’une bonne architecture, capable de contenir 3.500 personnes, alors que son ancienne église, très petite, n’en pouvait que 300 personnes. Elle possède aussi d’autres constructions modernes, notamment le presbytère, la chapelle, les bureaux et la salle des fêtes et des conférences.

La construction sans aide extérieure notoire de cette nouvelle église est l’une des mérites des paroissiens de Kinindo, ce qui vaut d’ailleurs à cette paroisse la réputation d’être le modèle aux autres qui, de plus en plus commencent, elles aussi, à lui emboiter le pas à s’approprier de l’exécution des projets de leurs paroisses.

Ce mérite ne manque d’ailleurs pas de motivations solides, car avec Kinindo, on a affaire à une paroisse qui a une population économiquement plus ou moins aisée: pas mal d’intellectuels et de hauts cadres du pays vivent dans ce quartier, aussi des acteurs commerciaux. Ce sont ceux-là qui, en grande partie, contribuent à la subvention des besoins financiers de la paroisse.