Cierges allumés tenus par les Leaders religieux
des Églises et Confessions religieuses des communautés chrétiennes de la ville
de Bujumbura qui célèbrent la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, la
soirée du Vendredi 21 Janvier 2022, qui marquait le paroxysme de la semaine de
prière œcuménique pour l'unité chrétienne, a été émerveillée par la présence
d’une grande assemblée de fidèles de ces Eglises et Confessions qui se sont
réunis à l’Eglise Méthodiste Unie du Burundi, Paroisse Rohero.
En point d'orgue de cette Semaine, la
Commission Foi et Constitution du Conseil Œcuménique des Églises et Communautés
chrétiennes qui célèbrent la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, a d’abord
présenté le panorama activités de cette soirée. Outre les intentions de prière
et la prière le «Notre Père» exprimant la reconnaissance d’un Père commun, le
Père céleste, l’événement a donné lieu à la profession de foi (le Credo dans différentes
versions selon chaque Eglise) et la méditation des saintes lectures, lues en
alternance par les membres du Comité d’organisation. La soirée était
enthousiasmée aussi par de la musique gospel des chorales des Eglises
constituantes.
En union de foi, les intentions portaient sur
la demande effective de l’unité chrétienne sous diverses dimensions, une prière
guidé par l’Eglise des Amis; et puis la prière pour la Nation, pour la Paix et pour
les victimes des guerres et autres problèmes de la société, prière dite par les
Orthodoxes qui ont demandé pardon; et puis une prière pour les réfugiés, dite par
l’Eglise Méthodiste Libre, et enfin une prière pour le changement positif et le
salut de tout le peuple de Dieu, prière dite par l’Eglise Catholique.
Comme la tradition chrétienne le veut, les
prières des assemblées doivent être éclairées par la Parole de Dieu. Sous le
thème: «Nous avons vu son astre à l’Orient, et nous sommes venus lui rendre
hommage» (Mt 2,2), le schéma de la célébration de cette soirée œcuménique a proposé
quatre Lectures: du Livre d’Isaïe (Isaïe 9:2-7) et du Psaume 8:1-9, la Lecture a
été faite par Pasteur Nazaire Barutwanayo de l’Eglise Méthodiste Unie; de
l’épitre de St Paul aux Ephésiens (Eph.5:8-14), la deuxième Lecture a été faite
par l’Abbé Betu Bertin Hemedy de l’Eglise Catholique; et l’Evangile selon
St Matthieu (Mt.2:1-12), la dernière Lecture a été faite par Pasteur Alexandre
Sinzinkayo de l’Eglise Anglican.
Le message pastoral de méditation de ces
Lectures a été présenté par S.E Mgr Gervais Banshimiyubusa, Archevêque
Catholique de l’Archidiocèse de Bujumbura et Prédicateur du jour. Il a signalé
qu'il ne suffit pas de parler de l’unité des chrétiens sans mener
judicieusement une réflexion sur un aspect qu’il a estimé important: la
rétrospection sur les causes du schisme religieux observé à travers les siècles.
Car, selon lui, une fois que les générations
actuelles auront connu la vérité, ils constateront que les causes de ce schisme
religieux étaient illogiques, car sans lien apparent avec les fondements de la
foi, et vont donc le regretter et décider alors de retourner à l’unité telle
qu’il avait été institué par le Christ, au départ.
L’Archevêque Catholique a d’abord rappelé
l’essence même de l’unité des hommes, telle que voulu par le Christ. Il s’est
référé à la prière de Jésus pour ses disciples: «Père saint, garde-les unis
dans ton Nom, le Nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme Nous-mêmes!»
(Jn.17:11). Et bien évidemment, quand Jésus était avec ces disciples, Il avait
tout fait pour les garder unis dans son Nom; Il veillait sur eux. Certainement
que cette prière de Jésus ne concernait pas seulement ses disciples; elle
concernait aussi ceux qui, grâce à leur parole, croiraient en Christ, pour que
le monde croie que c’est Dieu qui L’avait envoyé (Jn.17:20-21).
Sur un ton ferme, l’Archevêque Catholique a interrogé:
«Etes-vous conscients de toute l’ampleur que cette responsabilité présente pour
nous de veiller à notre unité, en tant que chrétiens?» Il a indiqué que le schisme
religieux présente un risque dangereux pour l’humanité de voir le monde devenir
incrédule à cause de ce dérapage de ne pas vivre l’unité chrétienne.
Un tour historique succinct nourri d’exemples
de causes aberrantes de scission des religions a été retracé pour développer
divers prétextes avancés par les réformateurs, de la naissance d’des Églises
orthodoxes, au Moyen Âge, aux Eglises réformées contemporaines, en passant par
les réformes protestantes luthériennes, calvinistes et anglicanes  du XVIème siècle.
La naissance des Églises orthodoxes séparées
de l’Eglise Catholique a fait suite à la constellation ecclésiastique assez
lâche des siècles préconstantiniens, imposant des assauts d'anathèmes apparemment
sans appel entre patriarches romains et byzantins; la réforme protestante est née
de débats autour du Salut et du rôle de l'Église Catholique de l'époque pour
accéder à la «Vie éternelle» (dont la légende marque les noms de Martin Luther
et Jean Calvin).
Cependant, une confession chrétienne se
voulant à la fois catholique et réformée, présente principalement dans les pays
de culture anglophone, l'Anglicanisme va naître de la décision du roi Henri VIII
d'Angleterre, qui rompt avec le Rome pour causes de désir d’épouser Anne Boleyn
sans l’aval du pape Clément VII qui annule ce mariage. Excommunié, Henri VIII va
faire voter, par son Parlement l'Acte de suprématie (1534), qui va l'instituer
chef suprême de cette Église d'Angleterre.
Le Prédicateur ne voulant pas entrer en détail
sur la naissance d’autres Églises - l'on sous entendra aussi des églises réformées
actuelles essaimées à travers le monde - mentionne également ces confessions
religieuses qui, se déclarant dans le cadre général de la Théologie protestante,
mettent plutôt spécifiquement  l'accent sur
la toute-puissance de Dieu sans contradiction avec la liberté du chrétien, d’où
elles sont indépendantes les unes des autres, aussi bien au niveau
organisationnel que doctrinal, à tel point que certaines d’entre elles ont une
structure congrégationaliste (l'Église locale est autonome).
Malgré ces clivages religieux qui ont plutôt favorisé
les divisions entre les peuples et les nations au lieu de les unir, l’Archevêque
Catholique de Bujumbura est resté,
certes, optimiste de la possibilité de l’unité chrétienne, au vu du rapprochement
observé ces derniers temps auprès des religions de croyances différentes. Pour
lui, il n’est pas nécessaire d’observer cette unité à travers une loupe qui en
fait une seule Eglise-religion, mais plutôt celle qui laisse voir la promotion
des actions communes concrètes, malgré la diversité de croyances.
Il a terminé sa prédication en «rêvant» (si
l’on peut utiliser son terme) d’un rapprochement œcuménique par quatre pistes:
multiplier les occasions de prière œcuménique avec une forte mobilisation des
fidèles, renforcer les associations interconfessionnelles existantes ou en
créer d’autres susceptibles de servir d’instances loyales de dialogue, développer
un certain nombre projets d’intérêt communautaire et social nécessitant des
interventions collectives, mais aussi et enfin, se convenir sur un modèle de traduction
linguistique de la Sainte Bible dans un langage agréée à l’unanimité par toutes
les Eglises.
Cette soirée œcuménique a été close sur le
discours de l’Archevêque de l’Archidiocèse Anglican de Bujumbura, qui a succédé
au discours de remerciement de la Représentante de l’Eglise Méthodiste Unie de
Rohero, l’Eglise hôte de l’événement. S.E Mgr Eraste Bigirimana, l’Archevêque
Anglican, a salué le message pastoral de l’Archevêque catholique, et a invité son
appropriation par tout un chacun parmi les participants, en faveur de l’unité chrétienne
effective.
La prière œcuménique pour l'unité chrétienne est
un type de prière qui rassemble des chrétiens des Églises et Confessions religieuses
différentes qui s’adressent ensemble au Créateur pour lui demander d’insuffler
en eux un esprit fraternel. Elle est organisée, chaque année, dans l’intervalle
du 18 au 25 Janvier. La précédente prière œcuménique de l'an 2021 avait était faite
dans l’Eglise Catholique, à la cathédrale Regina Mundi, sous le thème: «Demeurez
dans mon amour, et vous porterez beaucoup de fruits!»
Michel Nibitanga, CEDICOM