La Famille Archidiocésaine
de Bujumbura vient de perdre l’un des siens, l’Abbé Stanislas Biraronderwa, le
plus âgé des prêtres de l’Archidiocèse, décédé en fin de la nuit du 09 Mars
2022, vers 02h50, alors qu’il était en repos apostolique suite à son âge de
plus de 95 ans et de 65 ans de vie sacerdotale.
L’Abbé Stanislas Biraronderwa, natif du même Archidiocèse, dans la Paroisse Ryarusera, en Province Muramvya, bien que son âge réel reste jusqu’ici méconnu, il rend son âme à l'âge légèrement supérieur à  95 ans (du moins selon l’estimation de ses proches collaborateurs).
Tout ce que l’on peut savoir est sa date de baptême, le 28 Octobre 1938, à la Paroisse Rushubi, il l’avait déjà déclaré en date du 28 Octobre 2017, à l’occasion de la célébration de son anniversaire de baptême.
Et ceci il ne l’oubliera pas surtout, quand bien même il est déjà au paradis où il s’est en allé: il avait choisi une devise de vie sacerdotale riche d'une grande symbolique. Il n'oubliera qu'un jour (ou plutôt durant toute une longue période de vie scolaire au Séminaire) constitué une vie scolaire hors du commun, car en solitude: solitude d'être dans une classe constituée d’un élève unique devant tous les professeurs, solitude aussi d'être unique à son ordination sacerdotale dans tout le pays.
Stanislas Biraronderwa a été
ordonné en date du 23 Avril 1957, avec la bénédiction de S.E Mgr  Joseph Martino, par les ordres de S.E Mgr Antoon
Hubert Grauls, Évêque du Diocèse de Gitega d’alors, considéré comme le Père de
l’Eglise du Burundi.
Ce dernier avait délégué cette
mission du fait qu’il venait d’être plutôt mandaté par les Pères Blancs Missionnaires
d’Afrique pour aller les représenter à Rome, dans les élections de leur Supérieur.
Cela étant, c’est ainsi que le pouvoir de présidence de la célébration de l’ordination
sacerdotale dût être délégué à S.E Mgr Joseph Martino, Évêque du  Diocèse Ngozi.
Feu l’Abbé Stanislas
Biraronderwa avait comme devise de vie sacerdotale: «Éternel, tu es mon Dieu»,
une devise inspiré des paroles du roi David d’Israël quand, en détresse et sa
force est épuisée, il cherchait refuge en Dieu pour être délivré des mains de ses
persécuteurs (Psaume 31). Autrement dit, l’Abbé Stanislas Biraronderwa avait déjÃ
présagé qu’il n’avait que Dieu comme Protecteur de sa vie. C’est comme s’il
disait: «Je remets ma vie entre tes mains, Ô toi
mon Dieu que j’ai pour me délivrer de l’opprobre!»
Il est vrai, sur le plan sécuritaire,
l’Abbé Stanislas Biraronderwa n’a jamais connu d’ennemis à ses entours pour l'épouvanter
et se concertent ensemble contre lui ni comploter de l'ôter la vie comme c’était
le cas pour le roi David, mais c’est plutôt le récit historique de son parcours
estudiantin qui en dira mieux.
A son âge jeune, Monsieur Stanislas
Biraronderwa a eu une vocation de vie sacerdotale. Mais il se heurtera à un sérieux
problème de solitude dans sa vie de séminariste, partout où il aura à faire ses
études, au Burundi comme au Rwanda, et voilà ce qui lui sera un calvaire jusqu’Ã
choisir un devise laissant penser au désespoir et à la recherche d’un
protecteur céleste pour veiller sur lui.
De la solitude au petit Séminaire
de Mugera: le jeune Séminariste Stanislas Biraronderwa (1941) et ses quatre collègues,
depuis l’école missionnaire de Rushubi, ont été accueilli nombreux au petit Séminaire
de Mugera où ils côtoient d’autres étudiants venus de part et d’autre dans le
pays du Burundi. Ils sont tous au nombre de 33. Mais tous ces amis de Rushubi échouèrent
un à un, et termine seul les études; ce fut le premier coup de solitude.
L’autre coup de solitude, c’est
au Grand Séminaire de Nyakibanda, au Rwanda: de ces nouvelles connaissances
acquis à Mugera, au petit Seminaire, et homologués ensemble au Grand Séminaire
de Nyakibanda, eux aussi vont subir le même sort, l’échec scolaire ou abandon.
Ils ne vont rester qu’à 2 Burundais
seulement, les autres n’étant que des gens d’autres nationalités: certains sont
des Rwandais, d’autres de Congolais des Diocèses de Bukavu, Beni et Lac Albert,
pour ne pas évoquer des Burundais des classes montantes, anciens par rapport à Stanislas
Biraronderwa. Ce fut donc un autre coup dur de solitude.
Le Grand Stanislas
Biraronderwa va totaliser quatre ans à Nyakibanda au moment où l’Eglise du Burundi
sera parvenue à se doter d’un Grand Séminaire local propre, celui de Burasira. Ainsi
fut décidé que tous les Séminaristes Burundais étudiant dans le Grand Séminaire
de Nyakibanda soient rapatriés pour continuer leurs études dans leur pays
natal, du moins ceux qui avaient encore 5 ans d’études devant eux jusqu’aux
finalistes.
Là à Burasira, c’était une
pure minorité de Fratrie à jamais vue: Monsieur Stanislas Biraronderwa (5 ans d’études
devant lui), s’y était rencontré avec ses supérieurs, les uns 4 ans, d’autres 3
ans, d’autres encore 2 ans. Il était donc seul dans l’auditoire de sa classe,
jusqu’à la fin de ses études. On ne dira pas ceux qui étaient dans les classes
de derrière lui, car malgré eux, la solitude persistait. La solitude jusque même
à l’ordination s’un seul candidat en la personne de son nom. Ce n’était pas
facile de vivre.
La raison de choisir cette
devise n’en était donc pas moins valable. Et dans la bouche du futur prêtre, il
ne manquera jamais ces mots: «Le Seigneur a fait des merveilles, son Nom est
Saint et Glorieux!» Oui, le Seigneur a posé ses yeux sur son serviteur malgré sa
petitesse, Il lui a comblé de ses bienfaits partout où il a exercé son
apostolat: à Gitega à Ngagara, à Kiganda, à Bukeye et partout ailleurs. Il en valait
donc la peine d’exulte son cœur en Lui!
De son vivant, l’Abbé Stanislas
Biraronderwa avait dit: «Mais en toi, Ô
Éternel, je me confie, car Tu es mon Dieu!» Puisse le Seigneur se souvenir de
son amour, garder sa promesse de conduire et de diriger son peuple dans la
gloire, puisse élever son humble serviteur au plus haut du Ciel! Paix à son âme!
Michel Nibitanga, CEDICOM