Une soixantaine de fidèles Catholiques laïcs membres du
comité de Coordination de l’Aumônerie des Intellectuels, des fonctionnaires et
des Hauts Cadres de l’Etat du Burundi vivant dans l’Archidiocèse de Bujumbura ont
été envoyés en mission, le Dimanche 27 Mars 2022. Ce rite d’envoi en mission a été
effectué au cours d’une messe célébrée à la Paroisse Cathédrale Regina Mundi,
présidée par Mgr Anatole Ruberinyange, au nom de l’Archevêque en voyage
apostolique. Il a concélébré avec certains des Aumôniers.
Ce rite d’envoie en mission de ces fidèles est
intervenu le jour de préparation spirituelle à la fête de Pâques, et a été consécutif
au grand rendez-vous de la journée qui coiffait les formations reçues aux dates
06 ; 13 et 20 du mois de Mars, des Dimanches. Les membres de ce Noyau avaient été
choisis dans différents secteurs de la vie professionnelle pour recevoir une
formation visant à leur fournir une base solide en fondamentaux nécessaires
pour se mettre au service des autres dans un secteur précis.
Trois modules avaient été développés: Les fondamentaux de l’apostolat des laïcs selon l’enseignement de l’Eglise (identité, mission, moyens et champs d’apostolat); les valeurs et les critères de l’enseignement; et les attitudes du serviteur dans l’Eglise servante (l’imitation du Christ serviteur souffrant venu pour servir et non pour être servi, le don de soi).
Mgr Anatole Ruberinyange, avant d’envoyer en
mission les membres du comité de Coordination de cette Aumônerie, il leur a
rappelé certaines attitudes indésirables souvent observées dans le monde
professionnel, qu’il faut bannir plus qu'ailleurs: des cas de méconduite au
travail, le manquer d'humilité, l’insouciance des contraintes des collègues, la
rétrogradation d’un subalterne ou son licenciement sans motif valable et la mauvaise
foi, pour ne citer que cela.
Il a par-là interpellé ceux-là envoyés en mission de
faire preuve d’être, d’une part, la lumière
qui éclaire leur monde professionnelle dans lequel ils sont investis et, d’autre
part, de chercher à transformer le monde par leurs actes d’Evangélisation en dénonçant
l’outrance et en encourageant plutôt des actes de piété. D’ailleurs, «l’homme
qui a été créé à l’image de Dieu, et devenu enfant de Dieu, devrait garder cette
image pour toujours», a-t-il insisté! «Vous avez donc cette noble mission d’être
des apôtres de Jésus sur vous lieux de travail respectifs», a-t-il conclu.
Et l’Aumônier principal, l’Abbé Dieudonné, quant Ã
lui, il a présenté les membres par secteur d’activité: les professionnels des
Médias (journalistes et techniciens de l’information), des Finances (Banques,
Postes, Entreprises, Hommes d’Affaires), de la Justice (Magistrats, Avocats,
Conseillers juridiques) et de la Santé (Médecins, infirmiers, pharmaciens,
laborantis), ainsi que les Professeurs d’universités.
Il a rappelé succinctement la mission des membres
du Noyaux de l’Aumônerie: éclairer les autres intellectuels investis dans la
vie publique du pays en servant de ferment de la chrétienté au milieu du monde
et des affaires profanes, exercer leur apostolat en servant le «bon exemple» par
l’acharnement dans l’élimination des préjudices, en confrontant la pensée
chrétienne avec les problèmes du temps, grâce à la vigueur de leur esprit
chrétien. Selon lui, si le travail est exercé selon les valeurs chrétiennes, il
peut être le chemin de la sanctification. Il a relevé trois niveaux de
sanctification au lieu du travail: la sanctification du travail, la
sanctification de soi par le travail, et la sanctification des autres par le
travail.
Il a salué la volonté des membres de ce comité de
se dévouer à cet apostolat, indiquant que c’est par ailleurs un signe de
maturité chrétienne, quand les laïcs participent pleinement à la vie de
l’Eglise en ce qui est de la vie professionnelle. Il a ajouté qu’ils pourront
aussi éventuellement se hisser parmi les autres fidèles Catholiques professionnels
réunis dans des associations des au niveau continental et international. Il a
donné deux exemples d’associations catholiques déjà fondé en Eglise: la Fédération
Internationale des Associations des Médecins catholiques et l’Association des
Journalistes Catholiques en Afrique, les deux non encore implantées au Burundi,
car l’Aumônerie ne s’y était pas encore attelée jusqu’ici.
Face aux évolutions de la société et de la vie de
l’Eglise dans les diocèses, il est apparu la nécessité de travailler sur des
repères fondamentaux qui caractérisent la mission des aumôneries. Pour réaliser
un tel objectif, il a paru nécessaire de partir des pratiques propres aux
aumôneries locales pour en comprendre les composantes et la pertinence, et
ainsi analyser par quoi passe le savoir-faire propre aux aumôneries de
l’enseignement public.
C’est ainsi que dans l’Archidiocèse de Bujumbura,
il a été mis en œuvre une Aumônerie des Intellectuels, des fonctionnaires et
des Hauts Cadres de l’Etat, qui relève d’ailleurs de la demande des fidèles eux-mêmes,
à travers les actes du premier synode diocésain synode diocésain initié dans l’année
pastorale 2005-2006 par S.E Mgr Evariste Ngoyagoye, l’Archevêque d’alors, et
conclu en 2019 par S.E Mgr Gervais Banshimiyubusa, l’Archevêque ordinaire
actuel.
Ce comité est constitué par une soixantaine de
fidèles Catholiques laïcs réguliers repartis en cinq secteurs professionnels
(12 chrétiens par secteur d’activités): des professionnels du monde des Médias,
des Finances, de la Justice et de la Santé, ainsi que des Professeurs
d’universités, qui se sont engagés à constituer un Noyau, un Comité qui va
guider spirituellement les autres chrétiens travaillant dans leurs secteurs
respectifs. Par la suite, ils devront s’organiser pour structurer le groupe Ã
travers un comité fonctionnel de Coordination Centrale de l’Aumônerie (postes
dans le comité, membres et missions, mission de l’Aumônier, lieu de rencontre,
activités.
En fait, ce Noyau a été envisagé pour que l’Aumônerie puisse se conformer à l’idéal de toutes les Aumôneries de l’Eglise, celui de constituer une communauté pouvant assurer la présence de l’Eglise auprès des intellectuels et fonctionnaires, au service de leur croissance humaine et spirituelle et de la découverte de l’Evangile de Jésus-Christ, pour annoncer Dieu qui se donne. Responsables et animateurs, ils feront l’expérience de vie de foie, si bien qu’il importe de les accompagner dans leurs cultes pour leur permettre d’être acteurs et bien vivre cette mission et arriver effectivement à transforme en profondeur le monde professionnel. C’est ainsi qu’ils auront besoin d’être soutenus et accompagnés par des prêtres aumôniers.
Et désormais, le rôle de leurs Aumôniers restera d’assurer
la formation doctrinale, théologique, morale et spirituelle, de suivre et
accompagner spirituellement le groupe dans sa mission dans l’Eglise, d’assurer
des moments de recueillement spirituel (récollections et retraites), de représenter
l’Eglise et l’Archidiocèse dans cette pastorale spécifique, et de répondre aux
doléances spécifiques des fidèles dans le secteur particulier, afin de garantir,
selon le principe de subsidiarité, l’engagement des fidèles laïcs gestionnaires
du temporel et leur témoignage chrétien.
Michel Nibitanga, CEDICOM