Le 21
octobre 2022, quand le peuple Burundais commémorait le 29 ème anniversaire de
l’assassinat de S.E Melchior NDADAYE, premier Président de la République élu
démocratiquement au Burundi, à cette occasion, une messe a été célébrée à l’échelle
nationale à la Cathédrale Regina Mundi, à partir de 9h, présidée par Mgr
Anatole Ruberinyange, Vicaire Général de l’Archidiocèse de Bujumbura.
Ont concélébré
à cette célébration eucharistique, S.E Mgr Dieudonné Datonou, le Nonce
apostolique au Burundi, ainsi que plusieurs autres prêtres. Ont assisté à cette
messe S.E Evariste Ndayishimiye, Président de la République, et son épouse,
ainsi que plusieurs autres hautes autorités du pays, venus se joindre à la
veuve du Président Melchior Ndadaye et aux autres familles des victimes de cet
assassinat.
Mgr Anatole
Ruberinyange, dans son mot d’accueil, il a transmis à S.E le Président de la
République, des salutations du plus respectueux dévouement de l’Archevêque, qui
n’a pas pu participer à cette célébration suite à une coïncidence d’agenda.
Il en a
profité pour signaler l’objet de la prière eucharistique du jour, celui de
prier pour tous S.E Melchior Ndadaye et ses compatriotes assassinés dans la même
vague de violence, ainsi que tous les Burundais qui sont morts. Ce fut aussi l’occasion
de prier encore une fois pour la Nation, afin que tous les Burundais retrouvent
la paix, la cohésion et la justice, afin qu’ils puissent s’atteler aux travaux
de développement.
Dans son
homélie, Mgr Anatole Ruberinyange, se référant aux Saintes Lectures du jour
(Eph.4:1-16; Ca.24; Lc 12:54-59), il a
demandé à ceux qui étaient présents dans cette messe de donner la
première place à Jésus dans leur vie, et d’avoir un nouveau regard sur les
événements qui ont endeuillé le Burundi le 21 Octobre 1993 et durant les années
qui ont suivi cette nuit.
Il a
rappelé que la nuit du 21 octobre a été une mauvaise nuit pour les Burundais
qui ont perdu les leurs, mais aussi une nuit qui a été suivie par plusieurs
années de cycles de guerre au cours de laquelle les enfants du pays ont péri,
d’autres devenus des sans-abris, des réfugiés, des orphelins etc.
Il a invité
les Burundais à changer de cœur et de mentalité pour pouvoir se pardonner
mutuellement, afin d’avancer dans la cohabitation pacifique. «Il est temps que
les Burundais changent et prennent la décision d’imiter Jésus, le seul qui va
les aider à se préparer pour la vie éternelle au ciel», les a-t-il interpellés Mgr
Anatole Ruberinyange, dans un ton de prédication.
Pour lui,
si les Burundais pouvaient imiter Jésus dans leur vie, les divisions de tout
genre n’auraient plus de place dans notre pays. Aussi, si les Burundais
pouvaient s’atteler à cherchent à ressembler à Dieu, ils pourraient apporter le
soutien à ceux qui sont dans le besoin.
Faisant
allusion au slogan du chef de l’Etat «responsable et laborieux» («Leta Mvyeyi,
Leta nkozi», Mgr Anatole Ruberinyange a fait remarquer que si ce slogan pouvait
se traduire par la réalité du vécu quotidien de la population burundaise, il y
aurait une justice pour tous, et même les réfugiés pourraient rentrer dans leur
pays natal.
En concluant son homélie, Mgr Anatole Ruberinyange a exhorté les Burundais à se pardonner mutuellement, tout comme Jésus l’a fait sur la croix. «Sans le pardon, il n’y a pas de bel avenir, il n’y a pas de développement possible».
Il a
terminé son homélie en demandant au Burundais de traduire dans les faits le
souhait et le programme de feu S.E Melchior Ndadaye.
Ciza Antonine Batungwanayo, Cathédrale Regina Mundi