Le Pape François, dans un récent livre intitulé «Je vous en supplie au nom de Dieu» sorti le 18 Octobre 2022 en Italie, et à paraître en Novembre en Espagne, il adresse dix demandes à l’humanité «pour un avenir d’espérance». Il écrit dans son livre: «Je veux partager avec vous dix demandes que je fais au nom de Dieu pour affronter le monde à venir avec espérance.»
Folie de la guerre, culture de l’abus,
protection de notre maison commune…, voici les dix choses qui préoccupent tout
particulièrement le Le Pape François, des points d’inquiétude qui sont aussi des appels, pouvant
devenir d’ailleurs des motifs d’espérance.
1) Au nom de Dieu, je demande à ce qu’on arrête la folie de la guerre
Le pape François, lors de la
prière de l’Angélus, il s’est écrié: «Faisons taire les armes!» Il a prononcé
cela avec émotion le Dimanche 27 Février 2022, depuis la fenêtre du Palais
apostolique, quelques jours après le déclenchement de la guerre en Ukraine.
Pour ceux qui se fient à «la
logique diabolique et perverse des armes, […] la plus éloignée de la volonté de
Dieu», il a exprimé son inquiétude quant au sort des civils. Il a lancé un
appel à ouvrir des corridors humanitaires pour ces derniers. Ces gens
ordinaires, s’est-il indigné, sont «les vraies victimes» et portent «sur leurs
dos les folies de la guerre».
«Face aux signes persistants
de la guerre, comme aux nombreuses et douloureuses défaites de la vie, le
Christ, vainqueur du péché, de la peur et de la mort, exhorte à ne pas
s’abandonner au mal et à la violence», a-t-il ensuite insisté. Il a demandé de laisser
vaincre par la paix du Christ, et de faire à ce que la paix soit un devoir, une
responsabilité première de tous!
2) Au nom de Dieu, je demande à ce que soit éradiqué la culture de mort
Le Pape François avait
souligné dans sa Lettre au Peuple de Dieu publiée le 20 Août 2018. Aussi, dans
un message datant d’Octobre 2021, il demandait «d’éradiquer la culture de mort
dont est porteuse toute forme d’abus: sexuel, de conscience, de pouvoir….!» Un
seul cas d’abus «est déjà une réalité monstrueuse en soi», a-t-il repris.
3) Au nom de Dieu, je demande à ce que nous protégions la maison
commune
Le pape François, auteur de
l’encyclique «Laudato Sí» sur la protection de notre
maison commune, il renouvelle ici son inquiétude - et son appel - à prendre soin
de notre planète.
Rappelant que
l’environnement est un bien commun que l’homme reçoit comme propriété
transitoire, il revient également sur la notion de péché contre la nature, et déclare:
«Nous devrons franchir le pas d’introduire le péché contre l’écologie dans le
Catéchisme».
Il critique également la «gloutonnerie
des ressources naturelles», mais aussi la tendance à «se perdre dans les
bavardages» ou les grands discours au niveau international. Il assène: «Le
moment d’agir, c’est aujourd’hui, pas demain».
4) Au nom de dieu, je demande une communication qui combat les Fake News
et évite les discours de haine
Le Pape François écrit également
que les nouvelles frontières missionnaires dont parle l’Évangile sont «désormais
numériques», qui encourage la présence de l’Église sur les réseaux sociaux.
Pas question ici de «remplacer
la messe par une diffusion en direct de “Tiktok” ou faire des “mèmes” de nos
martyrs pour les diffuser sur le réseau», explique-t-il insistant sur le fait
que les tendances «ne peuvent remplacer le contact humain», mais «au nom de
Dieu», ce que chacun ouvre pour «une communication qui combat les “Fake News”
et évite les discours de haine».
5) Au nom de Dieu, je demande une politique au service du bien commun
Le pape François adresse ici
un message tout spécifique aux acteurs politiques en les exhortant à ne pas
tomber dans la corruption. Il va même plus loin en suggérant que s’il n’est «pas
illégal pour un être humain d’être attiré par l’argent, par les voyages en
première classe», un homme politique doit néanmoins vivre avec «sobriété» et «austérité».
Premier principe de la
doctrine sociale de l’Église, le bien commun est l’affaire de chacun, bien sûr,
mais prend une dimension particulière pour les femmes et les hommes investis en
politique. «Qui gouverne doit aimer son peuple, car un gouvernant qui n’aime
pas, ne peut pas gouverner: au maximum il pourra discipliner, mettre un peu
d’ordre, mais pas gouverner», avait-il déjà expliqué par le passé.
6) Au nom de Dieu, je demande à ce que nos portes et nos cœurs soient
ouverts aux réfugiés et aux migrants
Le pape François, dans un
chapitre dédié aux migrants et aux réfugiés, écrit: «Je ne vous ai jamais
oublié». Il estime que la «conscience» des pays développés «devrait tenir
compte de chaque vie perdue d’un frère, d’une sœur qui traverse le désert,
l’océan» dans l’espérance d’une vie meilleure.
Depuis le début de son
pontificat, le pape François n’a cessé d’œuvrer pour construire des ponts et
bâtir une société plus fraternelle. Début octobre 2022, à l’occasion de la
messe de canonisation des bienheureux Artemide Zatti, laïc salésien argentin
infirmier, et Jean-Baptiste Scalabrini, évêque italien qui fonda une
congrégation en charge des personnes migrantes, le Pape François a déclaré
l’exclusion des migrants «criminelle».
Il s’indigne: «L’exclusion
des migrants est immonde; c’est un péché; c’est criminel […]. Nous les
renvoyons plus loin, dans des camps, où ils sont exploités et vendus comme des
esclaves.» Il a alors posé la question aux milliers de fidèles rassemblés place
Saint-Pierre: «Ceux qui sont en capacité d’entrer, les recevons-nous comme des
frères ou les rejetons-nous?»
7) Au nom de Dieu, je demande que la participation des femmes dans la
société soit promue et encouragée
Le pape François rappelle
ici que la réussite professionnelle et la maternité ne sont pas des «projets
incompatibles» pour une femme, bien au contraire. Faisant mémoire de «toutes
les femmes tuées pour le simple fait d’être des femmes» ou considérées comme
des «citoyennes de seconde zone», il assure dans son ouvrage: «Notre monde a
besoin de plus de femmes dirigeantes.»
Des propos qu’il ne tient
pas pour la première fois, le Pape s’étant exprimé à de nombreuses reprises sur
«le génie féminin» et la nécessité de laisser plus de place aux femmes dans la
société. «Si nous rêvons d’un futur de paix, il faut donner plus d’espace aux femmes»,
avait-il par exemple déclaré en mars 2019.
8) Au nom de Dieu, je demande à ce que la croissance des pays pauvres
soit soutenue
Dans un système économique «malade»
et «insoutenable», qui «tue et exclut», François dénonce la théorie du
ruissellement sur les profits des pays les plus riches dont les pays les plus
pauvres doivent attendre des «gouttes» de charité.
«Que nous est-il arrivé, en
tant qu’humanité, pour ne pas commencer chaque jour à nous demander comment
inclure, nourrir, soigner et vêtir les plus petits de la société, au lieu de
les exclure?»
9) Au nom de Dieu, je demande à ce que l’accès à la santé soit
universalisé
Le Pape François, consacrant
un chapitre au «droit à la santé pour tous», il défend résolument
l’accessibilité pour tous des vaccins contre le Covid-19. Dans son intention de
prière du mois d’avril 2022, le pape François avait ainsi appelé les croyants à
prier pour le personnel de santé. «Un bon service de santé, accessible à tous,
est une priorité», a-t-il déclaré.
La pandémie, souligne
François, a mis en évidence le manque d’accès «à un système de santé publique
satisfaisant» dans les pays les plus pauvres. Ces derniers, déplore-t-il, «n’ont
pas la possibilité d’accéder aux traitements nécessaires pour soigner les
nombreuses maladies dont ils continuent à souffrir».
Le Pape, y voyant «le
résultat d’une mauvaise gestion des ressources et d’un manque d’engagement
politique sérieux», il demande aux dirigeants «de tous les pays du monde de ne
pas oublier qu’un bon service de santé, accessible à tous, est une priorité».
10) Au nom de Dieu, je demande que son nom ne soit pas utilisé pour
fomenter des guerres
Le Pape François, dans le dernier chapitre de son ouvrage, il exhorte les religions à s’unir «dans la condamnation unanime de toute tentative d’utiliser le nom du Tout-Puissant pour justifier tout type de violence ou d’agression». «Personne ne pense à prendre Dieu comme bouclier lors de la planification et de l’exécution d’actes de violence et d’abus», a-t-il déclaré. Car «la violence au nom de Dieu est une trahison de la religion».
Reconnaissant volontiers
qu’il n’existe pas une «formule magique» permettant de mettre fin à toutes les
injustices et les violences, certaines «attitudes envers la vie» peuvent aider.
Ainsi, «celui qui n’a pas d’espoir ne va nulle part». Et de conclure: «Contrairement
à l’optimisme, l’espoir ne trahit jamais.»