Le
Pape François, à l’occasion du dixième anniversaire de son élection au trône de
Saint Pierre, le Lundi le 13 Mars 2023, s’est confié aux médias du Vatican pour
évoquer certains moments qui l’ont marqué: une décennie au cours de laquelle le
temps a pris deux dimensions différentes, l'une progressive, pour lancer des
processus, et l'autre circulaire, pour aller à la rencontre des autres.
Dix
ans se sont écoulés depuis le 13 mars 2013, date à laquelle Jorge Mario
Bergoglio a été élu sur le trône de Pierre, c’est dix ans d’un pontificat
marqué par la passion de l'évangélisation et la volonté constante de réformer
l'Église dans un sens missionnaire.
En
effet, pour Jorge Mario Bergoglio, né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires,-
premier pape jésuite, premier originaire d'Amérique latine, premier à choisir
le nom de François et, dans les temps modernes, à être élu après la démission
de son prédécesseur - «l'espace cristallise les processus, le temps projette
plutôt vers l'avenir et nous pousse à marcher avec espérance».
Cette
compréhension du temps devient donc une clé pour interpréter l’actuel
pontificat, qui se déroule selon deux voies: l'une progressive et l'autre
circulaire. La première est celle qui permet d'«initier des processus»; la
seconde, en revanche, est la dimension de la rencontre et de la fraternité.
Dans
la dimension progressive, il y a tout d'abord la Constitution apostolique
Praedicate evangelium. Promulguée en 2022, elle donne une structure plus missionnaire
à la Curie romaine.
Parmi
les nouveautés introduites, citons la création du Dicastère pour le service de
la charité et du nouveau Dicastère pour l'évangélisation, présidé directement
par le Souverain pontife.
Le
document met également l'accent sur l'implication des laïcs dans la Curie
romaine et finalise les nombreuses réformes mises en œuvre, depuis une
décennie, par le Pape François dans les domaines de l’économie et de la
finance, dont la création du Secrétariat pour l'économie en 2015.
Les
processus initiés par Jorge Maria Bergoglio concernent également l'œcuménisme,
le dialogue interreligieux et la synodalité. En 2015, il a institué une journée
mondiale de prière pour la sauvegarde de la création, célébrée chaque année le
1er septembre, afin d'exhorter les chrétiens à une «conversion écologique».
Cette
exhortation a été également reprise dans la deuxième encyclique du Souverain
pontife (la première, Lumen fidei, est rédigée en partie avec son prédécesseur,
Benoît XVI), Laudato si' sur la sauvegarde de la maison commune, également
publiée en 2015.
Le
12 février 2016, à Cuba, le Pape François a rencontré le patriarche de Moscou
et de toutes les Russies, Kirill, et a signé avec lui une déclaration commune
pour mettre en pratique «l'œcuménisme de la charité», c'est-à -dire l'engagement
commun des chrétiens à construire une humanité plus fraternelle.
Le
pèlerinage œcuménique pour la paix au Sud-Soudan, effectué le mois dernier par
le Souverain pontife, en compagnie de l'Archevêque de Canterbury, Justin Welby,
et du modérateur de l'assemblée générale de l'Église d'Écosse, Iain
Greenshields, est également inoubliable.
Sur
le front de la synodalité, le Pape François a mis en œuvre un changement
important: la prochaine assemblée générale ordinaire, la 16ème, prévue au
Vatican en deux étapes, en 2023 et 2024, sur le thème «Pour une Église synodale:
communion, participation et mission», sera l'étape finale d'un parcours de
trois ans, fait d'écoute, de discernement et de consultation, divisé en trois
phases: diocésaine, continentale et universelle.
La
deuxième dimension, la dimension «circulaire» du pontificat du Pape Bergoglio tourne
autour de son attention aux périphéries, tant géographiques qu'existentielles. Les
40 voyages apostoliques internationaux, quasiment tous avec des destinations
périphériques, sont emblématiques de cela, tout comme ses 36 visites pastorales
en Italie.
Enfin,
le Pape François entretien avec ses prédécesseurs un lien fort, marqué, le 27 Avril
2014, par la canonisation de Jean-XXIII et Jean-Paul-II, rejoints par Paul VI,
canonisé le 14 Octobre 2018, et Jean-Paul Ier, béatifié le 4 septembre 2022, et
dont le Pape actuel rappelle le sourire comme symbole d'une «Église au visage
joyeux».
Mais
une place particulière est revenue au Pape émérite Benoît XVI, décédé le 31
décembre 2022. En dix ans, le Pape n'a jamais caché l'immense respect qu'il
éprouve pour Joseph Ratzinger: à plusieurs reprises, il a loué sa finesse
théologique, sa gentillesse et son dévouement. Le 5 janvier dernier, il a
présidé ses funérailles sur la place Saint-Pierre, premier souverain pontife de
l'époque contemporaine à célébrer les obsèques d'un de ses prédécesseurs.
Le Pape François
entame donc la onzième année de son pontificat, et il le fait avec espérance: «Celui
qui espère ne sera jamais déçu, parce que l'espérance a le visage du Seigneur
ressuscité» a dit le Pape dans cette conversation accordée aux médias du Vatican.
Lu
pour vous par Michel Nibitanga, CEDICOM