Le Pape François est de
retour au Vatican après trois jours à l'hôpital. C’est en date du Samedi 1er Avril
2023 qu’il a quitté l'hôpital. Après être sorti de la Polyclinique Gemelli où
il est resté hospitalisé trois jours, il s'est rendu à la Basilique Sainte-Marie-Majeure
de Rome où il s'est recueilli avant de rentrer au Vatican peu avant 11h30. Et au
lendemain de son retour au Vatican, le Dimanche 02 Avril, il a présidé la messe
des Rameaux, place Saint-Pierre.
Le Pape François, au
lendemain de sa sortie de l’hôpital romain du Gemelli où il a été hospitalisé
mercredi dernier pour trois jours en raison d’une infection pulmonaire, il est arrivé
dans une jeep blanche, et il a présidé la célébration. 60 000 fidèles étaient
présents place Saint-Pierre pour participer à la messe des Rameaux et de la
Passion du Christ qui ouvre la Semaine Sainte.
Au pied de l’obélisque, le
Pape François a béni les 110 000 rameaux d'olivier distribués aux fidèles pour
faire mémoire de l’entrée du Christ dans Jérusalem, sous les acclamations de la
foule. Le pape a ensuite lu le passage de l'Évangile de Matthieu décrivant cet
épisode, avant la procession jusqu'au parvis de la basilique des concélébrants,
cardinaux, évêques et prêtres qui avaient en main une branche de palmier tressé
en symbole de paix. Le Pape les a rejoints à bord de son véhicule pour le début
de la messe.
Devant des fidèles
brandissant des rameaux d'olivier, le Pape François, dans son homélie, il s’est
focalisé sur une injonction, la seule prononcée sur la croix par Jésus, qui
illustre et conduit les fidèles au cœur de sa Passion, au point culminant de sa
souffrance: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?», une phrase
répétée lors du Psaume responsorial (Mt
26, 46).
Le Pape François est revenu sur
cette expérience de Jésus sur la Croix pour le salut des hommes: «Mon Dieu, mon
Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?» Il a rappelé: «Les souffrances de Jésus ont
été nombreuses: elles ont été physiques, des gifles à la couronne d’épines,
jusqu’à la torture de la croix.»
Il a ajouté: «Ce furent
aussi des souffrances de l’âme avec la trahison de Judas ou les reniements de
Pierre, mais dans toute cette souffrance, il reste à Jésus une certitude: la
proximité du Père». «Mais, voilà que l'impensable se produit», a poursuivi le Pape.
Le pape François a aussi
parlé de l'expérience de l'abandon de Dieu faite par Jésus et de l’expérience
de la souffrance la plus déchirante qu’il a faite à l'heure la plus tragique,
celle de l’esprit. Il a rappelé: «Lui, le Fils unique et bien-aimé, fait
l'expérience de la situation qui Lui était la plus étrangère: l'éloignement de
Dieu. Avant de mourir, alors qu’il voit le ciel fermé, Il a expérimenté l'amère
frontière de la vie, le naufrage de l'existence, l'effondrement de toute
certitude.»
Le Pape a enfin exhorté les
fidèles à se tenir aux côtés des abandonnés, indiquant que même Jésus, dans
l'expérience de l'éloignement de Dieu, Il a continué à aimer les siens d’un
amour total qui doit pousser ses disciples à se tenir aux côtés des «christs
abandonnés» d'aujourd'hui.
Pour le Pape François, le
monde d’aujourd’hui est rempli de tant de «christs abandonnés.» Il a évoque des
peuples entiers exploités et abandonnés à eux-mêmes; des pauvres dont le monde
n’a pas le courage de croiser le regard (…) «des migrants qui n’ont plus de
visages, mais sont des numéros».
Il parle aussi des
prisonniers rejetés, des personnes cataloguées comme des problèmes, et tous ces
«christs invisibles» rejetés «avec des gants blancs» comme le peuvent être des
enfants à naître, «des personnes âgées laissées seules, des malades non
visités, des handicapés ignorés», mais aussi des jeunes que personne n'écoute
vraiment et qui finissent par se suicider.
Au terme de l’homélie du Pape
François, il a demandé aux fidèles de ne pas abandonner des exclus, des icônes
vivantes du Christ, mais plutôt d’être «des disciples de l’Abandonné.» Le Pape a souligné: «Jésus
abandonné nous demande d'avoir des yeux et un cœur pour les personnes
abandonnées». Il a
insisté: «Que personne ne soit marginalisé ou laissé à lui-même car les rejetés
et les exclus sont "des icônes vivantes du Christ" qui rappellent son
amour fou, son abandon qui sauve de toute solitude et de toute désolation».
Le Pape a demandé la grâce
pour chacun de savoir aimer Jésus dans toute personne abandonnée et reconnaître
le Seigneur qui crie encore en eux. Il a conclu: «Ne laissons pas sa voix se
perdre dans le silence assourdissant de l'indifférence, afin de faire nôtres
les désirs de Celui qui s’est dépouillé Lui-même pour nous!»; «Dieu ne nous a
pas laissés seuls, aussi prenons soin de ceux qui sont laissés seuls!»
Lu pour vous par Michel Nibitanga, CEDICOM