C’est bien un âne qui a accompagné Abraham vers la Terre
promise. C’est aussi sur un âne que Joseph et Marie se sont rendus à Bethléem.
Et c’est sur le dos d’une ânesse blanche que Jésus entre dans Jérusalem, une
semaine avant sa Passion. Et si cet animal très sympathique était le meilleur
«guide spirituel»?
Dans la Bible, l’âne est l’un des animaux les plus souvent
évoqués. Il est le symbole d’humilité. L’âne chemine aux côtés de l’homme
depuis déjà sept millénaires, non pas pour le conduire à la guerre, comme son
lointain cousin le cheval, mais afin de l’assister dans les travaux des champs.
L’âne sert de monture au Christ enfant. Il est donc logique
que l’âne, qui ait accompagné la sainte famille de Nazareth à Bethléem, soit
aussi présent au moment de la nativité du Sauveur. C’est sur le dos d’une
ânesse blanche que Jésus entre dans Jérusalem, une semaine avant sa Passion.
Mais cette bienveillance biblique et religieuse à l’égard de
l’âne ne semble pas corrélée par les croyances populaires. Si l’on en croit les
dictons, il n’aurait même que des défauts. Il est fourbe, puisqu’il faut se
méfier du fameux «coup de pied de l’âne». Il est sot, puisque c’est d’un bonnet
d’âne que les cancres sont coiffés à l’école. Surtout, il est effroyablement
têtu.
Têtu? Faux et archifaux, répondent les défenseurs de
l’animal. «C’est un animal qui d’un côté a été décrié et de l’autre encensé,
remarque Jacky un éleveur d’ânes. Si l’âne a de grandes oreilles, c’est pour ne
pas marcher sur la tête comme le fait si souvent l’homme».
Un animal obstiné? Non, prudent. «Tout s’explique quand on
étudie un peu attentivement son comportement», explique Jacky. Réfléchi, l’âne
observe les obstacles avant de se lancer. Rien ne sert donc de lui donner des
coups de bâton, il faut plutôt le rassurer pour le faire avancer.
Ceci n’en fait pas pour autant un animal timoré. Malgré sa
douceur, il est capable de défendre un troupeau. «Il a un instinct grégaire
très fort, explique Jacky. Quand il accompagne la transhumance dans les
alpages, il rassure beaucoup les moutons. Il est capable de dérouter les
attaques des prédateurs par le seul fait de braire». Dans le même temps, il est
capable de la plus grande douceur avec les enfants et se laisse tirer les
oreilles par les petits sans broncher.
Avec les adultes, il sait aussi jouer la corde sensible en
se faisait tour à tour attendrissant ou farceur. Tant de choses que l’homme
peut apprendre de cet animal!
Véronique Hunsinger (lu par Michel Nibitanga, CEDICOM)