Les juristes Catholiques de l’Archidiocèse de Bujumbura, ainsi que d’autres intellectuels de ce secteur de l’Aumônerie des Intellectuels et Hauts Cadres Catholiques de l’Etat, ont célébré pour la première fois leur fête patronale, le Vendredi 19 Mai 2023, en mémoire de Saint Yves, patron des avocats et des magistrats, sous le thème: «Juriste catholique défenseur de la famille selon le dessein de Dieu».
La rencontre s’est tenue dans la chapelle située dans le bâtiment de la CELFV de la Commission Episcopale de l’Apostolat des Laïcs, communément attribué au journal «Ndongozi». Deux activités ont marqué la célébration de cette fête: l’exposé de méditation sur le thème du jour et la célébration Eucharistique.
L’ouverture
officielle des activités de cette fête a été effectuée par Monsieur l’Abbé
Dieudonné Niyibizi, Aumônier principal des intellectuels et Hauts Cadres Catholiques
de l’Etat. Ensuite, les juristes Catholiques présents à cette fête ont eu un
moment de bénéficier d’un enseignement sur l’importance et le caractère central
de la famille pour la personne humaine et pour la société.
Plusieurs
intervenants ont donné des éclaircissements sur le thème du jour, revenant surtout
sur la mémoire de Saint Yves considéré comme l’intercesseur qui introduit les juristes
dans la réalité de la famille, surtout dans celle de la fonction de tout
serviteur de la loi.
Contacté l’Aumônier
du Secteur des Juristes Catholiques et Président du tribunal Ecclésiastique dans
l’Archidiocèse de Bujumbura, Monsieur l’Abbé Déo Bizimana, dans son interview, il
a fait savoir que les femmes et les hommes catholiques de Droit, de par leur
baptême, ont un rôle prépondérant à jouer dans l’exercice de leur métier, celui
de rendre justice en prônant le respect de la dignité et des droits des
personnes.
Il a ajouté
qu’à l’exemple de Saint Yves, les Juristes Catholiques, en tant qu’envoyés de
l’Eglise-famille dans leur milieu de travail, doivent se sentir redevables d’exercer
leur métier en protégeant surtout les plus petits et les sans défense. Pour
lui, la justice et la charité doivent primer dans l’exercice de leur métier,
qui n’est d’ailleurs pas un simple métier, mais une mission selon le dessein de
Dieu.
«Le juriste
Catholique, voulant rendre justice, doit rechercher la vérité dans l’amour, Ã
l’instar de Saint Yves caractérisé par le souci de promouvoir une justice
équitable et de défendre les droits des plus faibles», a-t-il signalé.
Il a invité les juristes, particulièrement les
juristes Catholiques vivant dans l’Archidiocèse de Bujumbura réuni dans
l’Aumônerie des Intellectuels et Hauts Cadres Catholiques de l’Etat, à ne ménager
aucun effort pour que les droits de tous, entre autres des plus faibles, soient
reconnus et défendus. Il n’a pas manqué de les encourager à aller toujours de
l’avant malgré les difficultés qui peuvent surgir au cours de l’exercice de
leur métier.
Nous avons
aussi contacté le Président du Noyau des Juristes Catholiques dans
l’Archidiocèse de Bujumbura, Monsieur Isaac Nduwimana, Magistrat du Parquet de
Bujumbura et Professeur d’université, et qui était parmi les orateurs de ce
jour, il a souligné qu’en générale la famille est protégée en droit positif
burundais.
Monsieur
Isaac Nduwimana a néanmoins précisé que des défis ne manquent pas et a suggéré
qu’il y ait une juridiction spéciale pour la famille, ou à défaut de cela,
qu’il y ait une chambre spéciale au niveau des tribunaux de Grande Instance.
Ce Président
du Noyau des Juristes Catholiques dans l’Archidiocèse de Bujumbura a fait
remarquer un défi lié à la réinstitution du Conseil des notables. Selon lui,
cela fait obstacle à la protection de la famille car aujourd’hui il s’observe
des notables qui s’adonnent le droit de recevoir les demandes de divorce et de
trancher.
Il a
proposé qu’il serait plus judicieux au Législateur de revoir cette législation, ou tout au moins donner une formation à ces
notables et aux conseillers collinaires ou de quartier, afin qu’ils sachent
qu’ils ne sont pas compétents dans toutes les affaires dans lesquelles l’état et la capacité personnes
et l’ordre public sont mis en cause.
Le Saint
Yves, fêté le 19 Mai, est connu pour être le patron des juristes. A part qu’il
était prêtre, il avait fait les études en droit. Juge, il a assumé ses
fonctions dans un esprit de conciliation et de justice tout en se faisant le
conseiller et le défenseur des plaideurs démunis.
Si les
Magistrats et les Avocats lui font mémoire, c’est pour lui demander de les
aider à obtenir l'amour de la justice, car il n'est pas toujours facile de
discerner ce qui est juste ou injuste.
Dans
l’Archidiocèse de Bujumbura, cette toute première célébration de la fête patronale
des Juristes en mémoire de Saint Yves, patron des avocats et des magistrats, n’était
qu’une ouverture à d’autres célébrations qui deviendront une coutume pour chaque
année.