Le Dimanche 18 Juin 2023, au
moment où la paroisse Kiganda célébrait la commémoration de 1829 personnes
assassinées victimes des crises répétitives du passé douloureux qui a endeuillé
la population de Kiganda, l’Archevêque de l’Archidiocèse de Bujumbura, S.E Mgr Gervais
Banshimiyubusa, pendant la messe qu’il a présidée, a rappelé aux chrétiens de
Kiganda d’être partisans de paix.
Selon l’Archevêque de l'Archidiocèse de Bujumbura, «tout
croyant doit être un partisan de la paix». Il a ajouté que le partisan de la paix
doit est une personne gentille, une personne de bon cœur et une personne généreuse.
Il a remercié les familles des victimes qui, par leur conviction, ont participé
à la messe pour prier Dieu afin qu’Il accorde le repos éternel à toutes les personnes
dans les différentes crises sociales qui ont endeuillé le pays.
Il a aussi signalé que ces
familles ont montré un bel exemple que tout le monde est appelé à imiter et
suivre, celui de comprendre et mettre dans l’esprit que la réconciliation prend
racine dans la volonté de Dieu, mais que toute personne est appelé d’y apporter
sa contribution.
Pour ceux qui ne sont pas encore
entrés dans un processus de réconciliation, S.E Mgr Gervais Banshimiyubusa a
demandé à la population de ne pas les juger ou leur pointer du doigt, signalant
que la réconciliation est un processus dans lequel une personne entre quand il
veut, sans aucune intimidation ni obligation, et que cela est un chemin qui
demande de la patience car on doit y aller doucement.
Il a aussi demandé aux chrétiens
qui était présents de ne pas garder la haine dans leur cœurs, plutôt qu’ils
doivent invoquer l’esprit saint afin qu’ils soient rempli d’amour, car l’amour
libère et donne un meilleur avenir.
Après la messe, les victimes et
les invités se sont rencontrés dans les enceintes du centre d’handicape de
Kiganda pour suivre les discours et le partage d’un verre. Plusieurs personnes présentes
dans la messe, dont quelques élus locaux, quelques administratifs et quelques
victimes de ces crises, ont aussi participé à cette deuxième phase de la journée
de commémoration.
Comme pour la plupart de défunts
tués pendant les crises, les leurs n’ont pas eu l’occasion d’organiser des
deuils et lever de deuil pour eux, les familles des victimes en avaient profité
pour faire le lever de deuil de ces victimes. C’est ainsi que pendant la
réception, tous les discours sont revenus à remercier et encourager la Commission
Diocésaine Justice et Paix qui a organisé la journée de commémoration Ã
Kiganda.
Au nom de la Commission
Episcopale justice et Paix du Burundi, le discours a été prononcé par Madame
Nelly Irakoze, qui a représenté le Secrétaire Exécutif Permanent de cette
commission. Dans son discours, Madame Nelly a signalé que la commémoration
conduit les gens à une étape très utile dans la communauté, celui du pardon et
de la réconciliation.
Elle a aussi fait savoir qu’il
est nécessaire que les Burundais soient informés sur les crises du passé qui
ont détérioré la cohésion sociale des Burundais, les crises qui ont emporté
beaucoup de vies humaines. Dans ses propos, la commémoration ne signifie pas «tourner le couteau dans la plaie, où se pointer des doigts entre les gens
partageant la même communauté».
Madame Nelly est aussi revenu sur
l’importance de la commémoration dans la communauté. En effet, Elle a rappelé
que la commémoration permet aux personnes qui ont perdu les leurs d’exprimer
leurs souffrances. Selon elle, célébrer une messe en mémoire de toutes les victimes
de ces crises du passé a aussi un sens de rendre hommage à toutes ces victimes.
Les familles qui ont perdu les
leurs ont aussi salué l’initiative d’organiser une telle journée. Selon Madame
Concilie Nibigira, une des victimes de ces crises, une bonne commémoration est
celle qui mène les gens à trouver les voies de pouvoir éviter toutes les crises
inter burundaises. Elle a aussi signalé que la commémoration précède la
réconciliation et de ce fait a demandé aux initiateurs de penser comment mener
les gens à se pardonner pour pouvoir se réconcilier.
Dans cette cérémonie,
Administrateur communal était aussi présent. Monsieur Omer Ndihokubwayo,
l’Administrateur communal de Kiganda a fait savoir que tous les burundais sont appelés
à s’entraider dans ce processus de la réconciliation. Il a aussi interpelé la
population de Kiganda d’éviter de suivre les discours de haine de certaines
personnes mal intentionnées qui cherchent à diviser la communauté. Il a aussi
demandé que ce passé douloureux soit une leçon pour toute la population de
Kiganda. En effet, Selon lui, les gens devraient apprendre à sauvegarder la paix
à travers le pardon et la réconciliation.
Cette journée de commémoration
avait connu la participation de certains parlementaires élus dans la
circonscription de Muramvya dont Honorable Abel Gashatsi, Deuxième Vice-Président
de l’Assemblée Nationale. Dans son
discours, cette activité qui consiste à aider tous les Burundais à se dire la
vérité vient contribuer aux actions de la Commission Vérité et Réconciliation.
Il a lancé un appel à toute la
population de Kiganda en particulier et en général à tous les Burundais de se rappeler toujours du passée en vue de garder
à l’esprit qu’il faut éviter la haine et la division sociale. Il a ajouté que
tout Burundais doit amener sa contribution pour que ces violences du passé ne
se reproduisent jamais dans la communauté. Il a aussi demandé à la population
de Kiganda de couper court avec les divisions ethniques mais plutôt de se
donner aux travaux de développement.
Rénovat Niyonsenga, CDJP-Bujumbura