La
Fédération Africaine d’Action Familiale (FAF), en collaboration avec la Commission
Episcopale Burundaise pour l'Apostolat des Laïcs, la Famille et la Vie, a
organisé une session de 10 jours de Formation des Formateurs des couples marié,
du 21 au 30 Août 2023, au Centre Interculturel National «Oasis de Paix et de
Réconciliation» (CINOPR) sis à Kiriri dans la ville de Bujumbura, en vue d’une
mise à jour de leurs connaissances en régulation des naissances par la méthode
naturelle de planning familial et du renforcement de leurs capacités.
Cette
Formation était destinée aux Responsables des programmes de Planification
familiale des Diocèses Catholiques des trois pays à savoir le Burundi, le
Rwanda et le Madagascar, et les Superviseurs qui forment les Formateurs pour
les outiller à bien encadrer les couples utilisateurs de la méthode naturelle
de planning familial.
La
cérémonie de clôture de cette session a été marquée par une messe d’action de grâce,
présidée par l’Abbé Félix Fupi, chargé de la Commission Familles et Foyers au
niveau de l'Archidiocèse de Bujumbura. Dans son discours événementiel, il a félicité
les participants à cette session pour avoir obtenu la même Formation, afin de
pouvoir désormais transmettre le même message et le même contenu, même si
chacun a méthodologiquement ses talents et sa façon de transmettre ces
connaissances.
Il
s’est réjouis: «Je pense que cette session va nous aider à désormais œuvrer ensemble;
s’il faudra rectifier quelque chose ou s’il faut redresser le bateau pour l’orienter
dans bonne direction, dans la bonne ligne, je pense que c’est en fait aussi ce
qui s’est passé avec cette session.»
Nous
nous sommes entretenus avec l’une des Facilitatrices de ladite session, Madame
Berthe Odia, une femme de la République Démocratique du Congo, fidèle
Catholique dans l’Archidiocèse de Kinshasa et Coordinatrice du Programme de
Planification Familiale Naturelle en Afrique Francophone, qui a indiqué que, du
fait qu’une science n’est pas statique, il faut de temps en temps faire l’actualisation
des connaissances, et que c’est ce qui a été fait avec cette session.
La
facilitatrice a stipulé qu’avec les recherches, il y a toujours des nouveautés
qui nécessitent une certaine considération pour organiser le renforcement des
capacités des agents de terrain. Au sujet du défi de la discordance avec les méthodes
contraceptives vulgarisées par les services étatiques de santé publique dont
leur mode d'action est plutôt chimique, parfois mécanique, Madame Berthe Odia a
souligné que l’Eglise a la mission d’enseigner plutôt la méthode naturelle car
ces autres enfreignent la dignité de la créature humaine et contraire à l’Ethique
de l’Eglise.
Elle
a tout de même tranquillisé l’opinion publique que même la PFN (la
Planification par la Méthode Naturelle), bien que discréditée à tort par l’opinion
publique et la classant parmi les méthodes traditionnelles, elle a le mérite de
rester toujours reconnue par les gouvernements des pays car certifiée par l’OMS
comme authentique. Elle a martelé que s’il s’observe des échecs, ce ne sont pas
celles imputables à la méthode, mais plutôt au non-respect des règles d’usage,
de même que les méthodes chimiques.
Et
de conclure: «Nous, nous œuvrons pour mettre en applications les enseignements
du Magistère sur l’exercice de la paternité et de la maternité responsable en
suivant le dessin du Créateur par rapport à la transmission de la vie.»
Alors
qu’au Burundi, la Planification par la Méthode Naturelle (PFN) est jusqu’ici
basée sur deux techniques, celle de l’observation de la consistance de la
glaire cervicale et du niveau d’ouverture du col de l’utérus au cours du cycle
ovarien d’une mère, cette session de formation en a ajouté trois autres: l’allaitement
maternel, la méthode de température et l’usage d’un collier de cycle, comme l’a
exprimé l’un des participants, Monsieur Révérien Ntezimana, l’un des
Superviseurs du programme de PFN dans l’Archidiocèse de Bujumbura.
En
effet, lorsqu'une femme allaite, elle fabrique de la prolactine, une hormone
responsable de la production de lait chez la mère et qui, une fois activée par
les tétées, a un effet contraceptif en ce qu’elle inhibe la sécrétion des
hormones qui déclenchent le cycle menstruel et donc, l'ovulation.
Quant
à la méthode des températures, elle consiste à mesurer la température d’une femme
qui varie au cours de son cycle menstruel. En mesurant tous les matins sa
température, la femme peut déterminer les moments où elle est fertile et éviter
alors tout rapport sexuel compromettant. Cette méthode naturelle de
contraception est basée sur la mesure de sa température au réveil.
La
méthode du collier de cycle, elle, est une méthode de planification familiale
naturelle qui utilise un collier de perles de couleur pour représenter le cycle
menstruel de la femme. Ces colliers ont un code couleur et chaque perle
représente un jour du cycle. Les femmes peuvent l’utiliser comme un outil de
suivi de leur cycle menstruel pour les aider à suivre leur période de fertilité
et d'infertilité, et donc de savoir les jours où elles peuvent tomber enceinte
ou non. Le collier est basé sur la Méthode des Jours Fixes (MJF).
Signalons
que concomitamment à cette session de Formation qui s’est tenue au Burundi, une
autre session se tenait à Kinshasa en République Démocratique du Congo en
faveur des Formateurs venus des Diocèses des pays de l’Afrique de l’Ouest. Les
organisateurs de ces deux sessions avaient eu le souci de l’efficacité des
exposés, voulant travailler sur des effectifs raisonnables des participants
dans les salles de formation.
Michel
Nibitanga, CEDICOM