La guerre civile qui continue de ravager le Soudan du Sud a causé des
déplacements massifs de la population, y compris les missionnaires, surtout dans
le Diocèse de Yei, parce qu'ils craignent pour leur vie. Cette nouvelle a été rapportée
le 1er Septembre 2023, par S.E Mgr Alex Lodiong Sakor Eyobo, EvĂŞque de Yei,
dans un entretien qu’il a accordé à un Magazine en ligne «La Voix du Conseil International
des Aéroports Africains» («African Airports Council International» en Anglais
ou ACI Afrique en sigle).
Les missionnaires qui ont dû fuir sont ceux qui exerçaient leur apostolat dans
le Diocèse de Yei, ville située à 130 km au sud-ouest de Juba, capitale du
Soudan du Sud, parce qu'ils craignent pour leur vie. Ils ont fui le diocèse en
raison de la guerre civile, afin de trouver refuge en Ouganda ou de s’abriter
au siège de leur congrégation.
L’Evêque de Yei a rapporté: «Nous sommes très peu nombreux, les
missionnaires qui travaillaient avec nous ne sont plus lĂ parce qu'ils
craignent pour leur vie». Il a expliqué que seuls une douzaine de prêtres
catholiques exercent leur ministère dans le diocèse de Yei, pourtant vaste, car
mesurant 46.000 km2, alors que le nombre de Catholiques y vivant est
estimé à 231.950, ce qui représente près de 50% de sa population totale.
S.E Mgr Alex Lodiong Sakor Eyobo a ajouté que l’insécurité est toujours
présente, que les gens se déplacent à leurs risques et périls en raison de la
guerre qui s’est intensifiée dans notre région, et que même son diocèse est en
difficulté dans le sens où un certain nombre de choses ont été vandalisées: les
écoles, les centres de santé, les maisons des prêtres et même certaines églises
détruits.
Déplorant les conditions de vie dans lesquelles la population est
contrainte de vivre, l’évêque dénonce la peur constante qui empêche aussi ben
les fonctionnaires que le secteur tertiaire de travailler.
Mgr Eyobo estime que, malgré tout, c’est la foi qui soutient les gens au
milieu de ces problèmes sociaux, économiques et politiques, et appelle ainsi les
douze membres du clergé encore présents dans le diocèse à être résilients,
pleins d’espoir, patients, et à travailler dur pour susciter plus de vocations
par leur façon de vivre.
Le pays bascule dans une guerre civile qui remonte de l’an 2011, à la suite
d’un référendum, quand le Soudan du Sud obtenait son indépendance, surtout à deux
ans plus tard, en 2012, quand de violents affrontements éclataient entre
factions rivales pour obtenir le pouvoir de l’État nouvellement créé.
Depuis son début, cette guerre civile a déjà fait des centaines de morts et
des milliers de déplacés, et il est rapporté qu’environ 4 millions de
Sud-soudanais sur 12 millions sont aujourd’hui déplacés et 90% de la population
se trouve en situation d’urgence alimentaire.
Rappelons que le pape François avait, en février 2023, décidé de visiter
pour la première fois ce pays déchiré par les luttes de pouvoir et l'extrême
pauvreté. Cette guerre civile resurgit alors que le souverain pontife avait pourtant
appelé les dirigeants de ce pays à un «nouveau sursaut» pour la paix, au
premier jour de sa visite dans ce pays. Il avait dit: «assez de sang versé!».
Lu par Michel Nibitanga, CEDICOM