Le Samedi 21 Octobre 2023, c’était la commémoration du 30ème anniversaire de l’assassinat du Président Merchior
Ndadaye. La messe dédiée à cette cérémonie a été célébrée à la paroisse Cathédrale
Regina Mundi, présidée par Mgr Anatole Ruberinyange, Vicaire Générale de l’Archidiocèse
de Bujumbura.
Parmi les hauts dignitaires étatiques
présents à cette célébration euphorique figuraient différentes autorités
gouvernementales de l’état du Burundi, en commençant par le Président de la
république, S.E Evariste Ndayishimiye, des ministres, ainsi que les
représentants du corps Diplomatique accrédités au Burundi.
Mgr Anatole Ruberinyange, dans son
homélie, en se basant sur les lectures de ce jour (Romain 4:13,16-18; Psaume
104; Luc 12:8-12), a invité tous les participants à cette messe à méditer surÂ
trois points essentiels, à savoir: le regret profond de la criminalité; le
témoignage de vie pour ceux qui s’estiment réellement des témoins de Jésus
Christ; la résistance aux tentations de la
vie; le repentir.
Pour le célébrant, ce sont les
burundais qui ont persisté dans la division, ce ne sont pas des colonisateurs qui les y
ont maintenus ou qui ont tués les leurs; ce sont les burundais eux-mêmes qui ont
construit des murs de séparation sociaux.Â
Selon Mgr Anatole Ruberinyange, rien ne justifie pas que les gens surestiment les différences jusqu'à leur persuader de s'entretuer. Pour lui, celui qui incarne le Christ en lui, donc qui se met à la place du Christ, ne peut pas agir de la sorte, quelle que soit sa position sociale, qu’il soit militaire, policier, ou de n’importe quel rang social; il doit garder l’identité d’un Chrétien. «Que personne n’échoue à justifier la présence du Christ en lui, la vie de Jésus Christ», a souhaité ce célébrant.
Il a souligné que ce n’est que par
l’imagination stéréotypée que les gens sont arrivés à se créer des divisions
ethniques, sinon il n’y a aucune différence entre les gens d’ethnies différentes.
Il a indiqué que quand bien même on testerait le sang d’une personne Tutsi, ou
Hutu, ou Twa, ou même du Ganwa, on ne trouverait aucune différence, que ça serait
vrai s’il y’aurait un tel cas. «Nous sommes tous nés au Burundi, personne n’a
de différence; par contre la différence ethnique c’est notre richesse», a-t-il renchéri.
Il a tout de même remercié les
chrétiens burundais qui ont été témoins du Christ pour avoir eu le courage de garder
leur identité de Jésus Christ et se tenir débout pour sauver leurs prochains. Il
a aussi remercié les leaders actuels qui ont pris le devant pour bien placer
Dieu en premier lieu et lui remettre la première des places, bien qu’il y’ait
ceux qui échouent, qui initient des associations qui se tiennent à justifier
les divisions, et dont l’attitude mérite à décourager.
En terminant, il a rappelé que
seule l’unité et la fraternité sont autant de valeurs qui peuvent relever la
nation, et qu’en commémorant l’assassinat de S.E Merchior Ndadaye, il serait généreux
de repenser à ce que désirait ce héros de la Démocratie: la victoire de vivre
en unité et fraternité, et en promouvant
le développement de tout le monde étant ensemble comme burundais.
Il a interpellé que les gens ré-estiment
que la victoire d’un seul burundais soit une victoire de toute la nation, de
tous les burundais, et que la valeur de pardon se recultive. «Vous savez, ce
n’est pas Dieu qui ne pardonne pas, c’est plutôt nous qui décidons de vivre en
s’isolant de Dieu», a-t-il prévenu, souhaitant que les exilés et les
prisonniers qui veulent reviennent dans leur patrie pour construire le pays ensemble
avec leurs compatriotes.
Et il a demandé de prier pour lui
et pour les autres compatriotes tués dans les mêmes circonstances de conflits
politico-ethniques comme lui, afin que leur sang versé soit la semence d’une
vie paisible pour le reste des burundais, et que se cultive dans le pays les
valeurs de paix, de pardon et de réconciliation, afin que les burundais puissent
vivre la cohabitation pacifique.
Célestin Nkundabantu, Paroisse
Cathédrale Regina Mundi