
À l'issue de la 16ème Assemblée Générale du Synode sur la Synodalité de l'Eglise Catholique, après donc quatre semaines de travaux qui avaient commencé le 04 Octobre 2024 dans la salle Paul VI en vue de la prochaine et dernière session de ce Synode prévue en octobre 2024, les membres de cette Assemblée ont enfin voté, dans la soirée du Samedi 28 octobre 2023, un rapport de synthèse qui doit guider l’Église Catholique dans sa réforme.
Le vote sur le texte a eu lieu Samedi soir. Chaque paragraphe devait être approuvé par les deux tiers des membres présents pour être inclus dans le rapport final.Lors d’une conférence de presse organisée peu après la diffusion dudit Rapport, le cardinal Jean-Claude Hollerich, Rapporteur de ce Synode, a insisté sur le fait que la totalité des 273 paragraphes ont été votés à la majorité des deux tiers par les 344 membres du Synode présents dans la salle qui, pour la première fois, incluaient des non-évêques en tant que membres votants, donc des laïcs, hommes et femmes.
Le rapport est un
document de 42 pages, rédigé en italien par des «experts» invités à participer
à ce Synode et supervisé par une commission de 13 délégués du Synode, a été approuvé,
paragraphe par paragraphe, par un vote de 344 délégués du Synode.
Le rapport synodal prône une Église ouverte à tous et proche
d’un monde blessé
Se voulant «un outil au service d'un discernement permanent», le document propose une «Église synodale», donc ouverte à tous, qui met en œuvre la synodalité dans la Gouvernance de l'Église, la Théologie, la Mission et le Discernement de la Doctrine et des questions pastorales.
Le texte couvre 20 sujets et pour chaque sujet, des «convergences», des «questions à examiner» et des «propositions» sont présentées et des réflexions et des propositions y ont été consigné. Plus de 80 propositions ont été approuvées lors du vote.
Des sujets abordés sont notamment le rôle des laïcs et et la
question ouverte du diaconat féminin (la question qui aura sans doute été la
plus débattue par les pères et mères synodaux), ainsi qu'un ministère de
l’écoute des personnes se sentant exclues de l’Église.
Le Synode propose aussi des conseils épiscopaux obligatoires (celui pour les affaires économiques, sociales et juridiques) et le conseil presbytéral qui représente l’ensemble des prêtres du diocèse; le «conseil épiscopal» composé des vicaires généraux et des vicaires épiscopaux, le «conseil pastoral» censé représenter tout le diocèse en mêlant clercs, religieux et laïcs.
La révision des critères de sélection des candidats Ã
l’épiscopat a aussi été évoquée: consultation plus large pour le choix des évêques; implication de
la conférence épiscopale pour prévoir des formes d’évaluation du travail des
représentants pontificaux par les Églises locales (autorité du Nonce
apostolique).
La question de «l’obligation disciplinaire» du célibat des
prêtres a été soulevée. Il est demandé aux communautés chrétiennes de les soutenir
par «la prière, l’amitié, la collaboration». Le document insiste sur l’importance
de la lutte contre le «cléricalisme», fruit d’un «malentendu» conduisant Ã
vivre le sacerdoce comme «un privilège» plus que comme un «service».
Le rapport demande aussi de rendre l’eucharistie
compréhensible par les cultures locales. Il rappelle que «la célébration de l’Eucharistie,
surtout le dimanche, est la première et fondamentale forme avec laquelle le
Saint Peuple de Dieu se réunit et se rencontre», expérience reliant plusieurs
dimensions: «unité de l’Église et multiplicité des communautés chrétiennes;
unité du mystère sacramentel et variété des traditions liturgiques; unité de la
célébration et diversité des vocations, des charismes et des ministères».
Le rapport soulève par ailleurs la nécessité d’une «configuration
canonique des assemblées continentales pérennes»,
afin d’intégrer «la variété du peuple fidèle de Dieu». Il se penche sur les
différents modèles d’assemblée expérimentés ces dernières années, mentionnant
notamment «la première Assemblée ecclésiale d’Amérique latine et des Caraïbes»,
«les organismes du Peuple de Dieu au Brésil», ou encore «le Concile plénier
australien». Les organismes de Coordination entre évêques de différents pays
sont également encouragés, avec par exemple la création de Provinces
Ecclésiastiques Internationales.
Concernant une date de Pâques commune, un «vif désir» a été exprimé,
celui de parvenir à trouver une date commune pour la fête de Pâques, afin que
toutes les confessions chrétiennes célèbrent la résurrection du Christ le même
jour. Pour l’heure, les Catholiques suivent le calendrier grégorien, et les Orthodoxes
le calendrier Julien.
D’autres propositions œcuméniques ont aussi été soulevées:
impliquer des chrétiens d’autres confessions dans le Synode, mais aussi
convoquer un «Synode œcuménique sur la mission commune dans le monde
contemporain», et constituer un martyrologe œcuménique. Un pas a déjà été fait
en ce sens par le pape qui a annoncé, en Mai dernier, l’ajout des martyrs
coptes de Libye dans le martyrologe Catholique.
La synodalité, un programme chargé pour l’avenir
En vue de la prochaine session prévue en Octobre 2024, le
Synode – dont la composition devrait être la même – propose l’institution d’une
«commission intercontinentale de théologiens et de canonistes» afin d’éclaircir
«les implications de la synodalité» en termes de droit canonique. Est aussi
souhaité de poursuivre un discernement communautaire sur «les questions
doctrinales, pastorales et éthiques qui sont controversées».
La synthèse estime en effet que le programme est chargé pour
ces 11 mois à venir, et que les organisateurs du Synode comptent bien tenir,
car «la perspective synodale représente l’avenir de l’Église», affirme-t-on
dans ce rapport.
Lu pour vous par Michel
Nibitanga, CEDICOM