Le Pape François, à l’occasion de
la commémoration de tous les fidèles défunts, le Jeudi 02 Novembre, a choisi le
cimetière militaire de la capitale italienne, au cœur de Rome. Le choix de ce cimetière
pour accueillir l'une des cérémonies les plus sacrées de l'année revêt une
importance particulière, puisqu'il coïncide avec l'année anniversaire du début
de la campagne d'Italie, théâtre de combats parmi les plus durs et les plus
sanglants de la Seconde Guerre mondiale.
Le Saint-Père, sous un ciel
nuageux, et quelques averses, en présence de 300 personnes à ce cimetière de
guerre du Commonwealth, a articulé son homélie autour de trois mots, la mémoire,
l’espérance et la miséricorde, avant de demander la paix au Seigneur.
La mémoire des disparus et la
L’Evêque de Rome a indiqué que «la
mémoire de ceux qui nous ont précédés, de ceux qui ont fait leur vie, de ceux
qui ont terminé leur vie, la mémoire de nombreuses personnes qui nous ont fait
du bien dans nos familles, parmi nos amis, et la mémoire aussi de ceux qui ne
sont pas parvenus à faire beaucoup de bien, mais qui ont été accueillis dans la
miséricorde de Dieu», c'est là «le mystère de cette grande miséricorde du
Seigneur».
Demander au Seigneur la grâce de
l'espérance
Quant à l’espérance, elle, est
«une mémoire pour regarder devant nous», peuple de Dieu en marche vers une
rencontre avec tous, et avec le Seigneur. «Nous devons demander au Seigneur
cette grâce de l'espérance qui ne déçoit jamais, qui est la vertu théologale de
tous les jours, qui nous fait avancer, qui nous aide à résoudre des problèmes
et à trouver aussi des solutions».
Arrivé en fauteuil roulant, le
Souverain pontife a longé les 426 tombes du cimetière du Commonwealth. «Je
regardais l'âge de ces jeunes soldats; la majorité avait entre 20 et 30 ans. Ce
sont des vies arrachées, des vies sans avenir. J'ai pensé à leurs parents aux
mamans qui recevaient cette lettre qui leur disait: “Madame j'ai l'honneur de
vous dire que votre fils est un héros”. “Oui, un héros, mais ils me l'ont
enlevé”».
Pensant à toutes ces vies
tronquées, le pape François s’est arrêté sur les guerres d'aujourd'hui. «On
voit la même chose, de nombreuses personnes, des jeunes et des moins jeunes,
dans les guerres du monde […], combien de morts», s'est-t-il interrogé.
Le Pape cependant regretté combien
«on détruit la vie sans en avoir conscience» et a, par-là, demandé au peuple de
Dieu présent à ce cimetière de guerre du Commonwealth, fort de cette espérance chrétienne,
de prier pour la paix: «demandons la paix au Seigneur pour que les personnes ne
soient plus tués dans les guerres; tant d'innocents sont morts, tant de soldats
ont perdu la vie», a-t-il dit. Répétant que les guerres sont toujours une
défaite, le Successeur de Pierre a réaffirmé qu’il n'y a pas de victoire
totale: «on peut gagner, mais derrière il y a toujours la défaite du tribut
payé».
La campagne d’Italie, toute une histoire de
La mémoire des défunts du
cimetière militaire du Commonwealth rappelle le début de l'année 1943, quand le
vent de la Seconde Guerre mondiale avait tourné en faveur des Alliés. Avec cette
guerre, la libération de l'Italie, occupée par l’Allemagne Nazie, était une
priorité absolue.
Mais la campagne s'est rapidement
enlisée, et au terme de la bataille sanglante, les forces allemandes avaient
subi environ 435 000 pertes, en comptant les morts, les blessés et les
prisonniers. Les forces alliées ont perdu environ 311 000 hommes. Selon une
estimation, plus de 150 000 civils italiens ont péri dans les combats. La
campagne s’est terminée lorsque les allemands se retiraient et par l’entrée des
troupes alliées à Rome, le 5 juin 1944.
Le cimetière de guerre de Rome a
vu le jour peu de temps après. Les défunts commémorés dans ce cimetière sont au
nombre de 426, décédés entre Novembre 1942 et Février 1947. Ils venaient du
Royaume-Uni, d'Australie, du Canada, d'Inde, de Nouvelle-Zélande et d'Afrique
du Sud.