Le Vendredi 24 Novembre 2023, la
commission diocésaine justice et paix de Bujumbura (CDJP) a organisé une séance
de formations et de sensibilisation à l’endroit des leaders communautaires de
la paroisse Matara, afin de leur expliquer une mission à jouer, celle d’appuyer
à la sensibilisation des membres de la communauté, pour que ces derniers puissent
adhérer volontairement aux groupes de parole qui seront créés dans le but de
faciliter les dialogues intercommunautaires.
Ces leaders communautaires bénéficient d’une formation sur la justice transitionnelle et sur les traumatismes post-conflit. Selon madame Arlette Gateka, Coordinatrice de ce projet, de telles séances de sensibilisation sont organisées dans toutes les paroisses d’intervention de ce projet, et les bénéficiaires sont des leaders communautaires composés des autorités locales, les responsables des MAC et GAP dans la paroisse, les responsables des succursales, les responsables des Petites Communauté Vivantes, représentants de la société civile et les responsables d’autres confessions religieuses.
Les leaders communautaires ont besoin de comprendre la nécessité de la réconciliation
Ce fut une occasion à Madame
Arlette Gateka d’expliquer le projet aux participants. Elle a indiqué que le
projet a été conçu et élaboré dans le but de mettre en œuvre ce qui avait été
recommandé dans les actes du synode diocésain: «contribuer à la réconciliation
des Burundais par des formations et de sensibilisation visant à amener le
peuple burundais à se conduire selon les
exigences de la justice divine».
Concernant les objectifs de ce
projet, Madame Arlette en a signalé trois, spécifiques: amener les différentes
composantes des communautés à comprendre la nécessité de se réconcilier avec
les présumés auteurs; encourager les membres des groupes de parole à parler
librement des événements douloureux du passé personnel et de leur groupe; et créer
des conditions favorables à l’ouverture au pardon et amener les membres des
groupes de parole à en témoigner au
cours des journées de commémoration.
Madame Arlette n’a pas oublié de
préciser les grandes activités prévue par le projet. Ces activités sont entre
autres: l’identifier des animateurs, la formation des animateurs sur la justice restauratrice
et les techniques d'animation des groupes de parole, l’organisation des séances de sensibilisation, la constituer
les groupes de parole, l’élaboration des codes de conduites, l’organiser des
formations des membres des groupes de parole sur la libération de la parole, l’organisation
des séances d’écoute, la formation des
membres des groupes de parole sur la valeur du Pardon, l’organiser des séances
de réconciliation entre présumés auteurs et victimes et l’organisation des journées de commémoration.
Par rapport à l’approche qui sera
utilisé pour exécuter ce projet, Madame Arlette a fait savoir que contrairement
aux organisations qui ont déjà travaillé dans le domaine de la réconciliation,
la CDJP Bujumbura, comme organe de l’Église va beaucoup de se baser sur les
saintes écritures dans l’accomplissement de sa mission.
Selon certains participants, les
interventions de la CDJP dans la réconciliation viennent à point nommé car tout
le monde est dans le besoin de se réconcilier avec son voisin. C’est notamment Monsieur
Pasteur Bukuru, un participant dans la
sensibilisation en même temps animateur, dans la communauté, beaucoup de gens
ont été victimes des différentes crises qui ont secoué le pays raison pour
laquelle selon lui, il est temps de songer à penser à la réconciliation à fin
de prévenir les éventuelles crises.
S’agissant de la mission des animateurs, Monsieur Pasteur Bukuru a précisé que leur mission est claire mais elle est compliquée dans le sens où les animateurs vont sensibiliser les gens de la communauté, qui ont beaucoup de blessures du passé, qui peuvent ne pas être réceptifs à la réconciliation. Il a néanmoins signalé que cette mission sera possible grâce à la prière car la réconciliation est avant tout le travail de l’esprit saint.
Monsieur Pasteur Bukuru a aussi lancé un appel Ã
tous les gens de sa communauté à participer dans les activités prévues dans le
but de contribuer dans la réconciliation des burundais car la réconciliation
est une affaire de tout burundais, elle n’est pas une affaire d’un groupe ou
d’une ethnie. Comme il le dit, pendant la crise, beaucoup de gens ont participé
directement ou indirectement dans les violences, d’où il faut que beaucoup de
burundais participent également dans la réconciliation.
Même les prêtres ont été touchés
par les crises. L’Abbé Alexis Bateranya, vicaire économe de la paroisse Matara
affirme qu’il y a eu des prêtres qui ont perdu les leurs dans les crises du
passé que de ce fait eux aussi sont concernés par la réconciliation comme tout
burundais. D’ailleurs, selon l’Abbé Alexis, la réconciliation est d’office une
mission de l’Eglise car l’Eglise à travers l’évangélisation, elle interpelle
les gens à soigner les relations entre eux même et leurs relations avec Dieu.
Bien qu’il y ait des gens qui pensent
que la réconciliation est une chose difficile, il a rappelé que la réconciliation
est un processus. Il a aussi rappelé que la réconciliation est un travail de
Dieu car selon lui, c’est Jésus le premier réconciliateur, lui qui s’est sacrifié
pour renouer des bonnes relations entre Dieu et son peuple.
Signalons que ce projet sera exécuté
pendant 2 ans et les séances de sensibilisations ont eu lieu aussi dans les
paroisses Bukeye, Munanira et Mubimbi.
Rénovat Niyonsenga, CDJP-Bujumbura