La Journée mondiale des personnes handicapées a été célébrée à l’Institut Saint Kizito, le Mercredi 06 Décembre 2023, sous le thème: «Unis dans l’action pour sauver et réaliser les Objectifs Développement Durable (ODD) pour, avec et par les personnes handicapées», un thème qui trace une voie audacieuse vers un avenir où personne n’est laissé de côté.

Dans le cadre de cette célébration, les enfants de cet institut ont visité la Place de l'Unité nationale. La suite des cérémonies a par ailleurs été marquée, entre autres activités, par des jeux divers dans les enceintes de l’institut. Plusieurs éléments ont été présentés, dont des danses traditionnelles, la danse aux tambours, des sketchs et des poèmes, présentés par les élèves de l’Institut Saint Kizito eux-mêmes.

L'événement a réuni de nombreuses personnalités, dont le Vicaire Général de l’Archidiocèse de Bujumbura, Mgr Anatole Ruberinyange, l’Econome Général dudit Archidiocèse, Monsieur l’Abbé Pierre Maniragarura, le Coordonnateur Résidant du Système des Nations Unies au Burundi, Monsieur Abdu Dieng, des représentants du FUNAP au Burundi et du CNIDH-Burundi, ainsi que des parents d'élèves et les membres du personnel de l'institut.

La Directrice de l’Institut, Sœur Anne-Marie Mushiranzigo, dans son discours de circonstance, a signalé que la visite de la Place de l'Unité nationale (et celle du mausolée du Prince Louis Rwagasore qui n’a pas pu se réaliser comme prévu, faute de temps), visait à stimuler leur amour de la patrie et leur goût du tourisme, comme le veut la Convention Internationale sur les Droits des Personnes Handicapées, une convention qui consacre la participation des personnes handicapées à la vie culturelle et récréative, aux loisirs et aux sports.

Et «la place de l'Unité Nationale a été préférée car estimé comme le meilleur symbole pour combattre l'exclusion», a renchéri la Directrice. Elle a cependant souligné l'importance de la sensibilisation aux droits des personnes handicapées et de la lutte contre leur exclusion, rappelant par-là l'engagement de l'institut dans l'atteinte des objectifs de développement durable, notamment l'inclusion des personnes handicapées dans tous les projets et programmes de développement.

Parmi les discours de circonstance, le discours liminaire a été dit par Mgr Anatole Ruberinyange. Il a déclaré: «Au nom de l’Archevêque, j’ai l’honneur de vous signaler que l’Eglise présente une grande estime  aux personnes en situation de handicap, car toute personne a été créée à l’image de Dieu; l’Eglise a le souci de la promotion de la dignité humaine et du respect de ses droits; l’Eglise met en effet un accent particulier sur l’option préférentielle des périphéries de la société, y compris des personnes handicapées et des pauvres.»

Il a demandé aux représentants des ONG qui soutiennent l’institut de continuer dans cette voie. Aux instances étatiques burundaises, il a exprimé son souhait de bien vouloir permettre l’extension de la superficie du terroir foncier de cet établissement, pour mettre à sa disposition un espace supplémentaire à bâtir, pour y réaliser des projets du centre, notamment de construction d’une université spécialisée aux étudiants handicapés. Ces enfants, à travers leurs sketchs, avaient demandé de progresser dans un système scolaire spécialisé, jusqu’à l’université.

Il s’est inquiété que quand ces enfants terminent le niveau disponible à l’institut, ils risquent de ne plus continuer leurs études, du fait qu’ils font souvent, plus que d’autres, l’objet de discrimination et d’exclusion, ce qui, par voie de conséquence, les entrainent au manque d’emploi et donc à la pauvreté. La probabilité pour les enfants handicapés d’être scolarisés, de rester et est plus faible que pour les autres.

L’autre discours a été celui du Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies au Burundi, Monsieur Abdu DIENG. Il a félicité l'institut pour sa contribution à la cause et en faveur des personnes handicapées. Il a également affirmé la volonté des Nations Unies à accompagner l’institut. Il a, par l’occasion, procédé à la distribution aux enfants, d’un don du FNUAP, composé de cahiers.

L'Institut Saint Kizito est l’unique établissement de la ville de Bujumbura spécialisé dans l’encadrement des enfants en situation de handicap physique, en vue de la pérennisation de leur autonomisation par leur prise en charge, conformément aux directives recommandées par les instances internationales reconnues dans le domaine du handicap. Il a été confié à la congrégation des sœurs «Bene Mukama» par feu S.E Mgr Michel Ntuyahaga, fondateur.

Cet établissement qui brave tous les handicaps, des services qu’il offre comprennent, non seulement l'éducation par une école à régime d’internat adaptée à leur condition, mais également la Réadaptation Physique. L’institut accueille aussi un certain pourcentage d’enfants non handicapés pour cultiver, dès le bas âge, l’estime mutuelle et la complémentarité et, partant, promouvoir l’éducation inclusive.

Les principales prestations sont notamment des corrections plâtrées, la conception des appareillages orthopédiques (pour les déformations comme les genoux varum et valgum, les pieds bots, les pieds plats, etc.); la Kinésithérapie pré et post-opératoire pour des déformations négligées; la Kinésithérapie et appareillage orthopédique pour des paralysies du plexus  brachial; la Psychomotricité pour des infirmités motrices cérébrales, la rééducation fonctionnelle des pathologies neurologiques telles que les paraplégies, les hémiplégies et/ou paralysies radiales.

Outre ces principales prestations, les autres interventions sont les adaptations individualisées de chaises roulantes selon la taille et le handicap du patient, la fabrication de béquilles métalliques ou en bois, de cannes anglaises, la fabrication d’appareils orthopédiques (des orthèses et des prothèses), ainsi que la rééducation à la marche (cas de séquelles traumatiques des paralysies et amputés), ainsi que la Kinésithérapie des pathologies dégénératives.

Michel Nibitanga, CEDICOM