Le Lundi 11 Décembre
2023, les Evêques du monde entier ont reçu du Secrétariat du Synode un document
de quatre pages, accompagné d'une lettre des cardinaux Mario Grech, Secrétaire
Général du Synode des évêques, et Jean-Claude Hollerich, Rapporteur Général du
Synode. Ils leur ont expliqué les étapes de travail des prochains mois en vue
de la deuxième session de l'Assemblée Synodale d’octobre 2024.
Le document
souligne tout d'abord l'importance de l'expérience vécue par les membres du
Synode, rappelant que «leur récit peut transmettre la richesse d’une expérience
qu’aucun texte ne peut condenser et qui, au contraire, constitue une partie
inaliénable du don que nous avons reçu».
Il précise
ensuite que le processus synodal se poursuivra selon des lignes directrices
développées sur trois niveaux: «le niveau de chaque Église locale, celui des
regroupements d’Églises (nationaux, régionaux et continentaux), et celui de
l’Église toute entière».
Le secrétariat
général du Synode rappelle les paroles prononcées par François lors de
l'approbation de ce document: «le Synode porte sur la synodalité et non sur tel
ou tel thème... L’important est la façon dont la réflexion est menée,
c’est-à-dire de manière synodale».
Liste des thèmes
indiqués par le Pape François
Concernant les
questions abordées lors de la première session, le document souligne que
certaines d’entre elles doivent «être traitées au niveau de toute l’Église et
en collaboration avec les dicastères de la Curie romaine comme, par exemple,
l’étude préliminaire en vue de la mise à jour du CIC et du CCEO (Rapport de
Synthèse, ch. 1 lettre r), de la Ratio fundamentalis sur la formation des
ministres ordonnés (ch. 11 lettre j), du document Mutuae relationes (ch. 10
lettre g); ou l’approfondissement de la recherche théologique et pastorale sur
le diaconat et, plus spécifiquement, sur l’accès des femmes au diaconat (ch. 9
lettre n), etc.»
En tant que
«fruit du travail d’une Assemblée synodale, une liste de tous ces thèmes sera
soumise au Saint-Père». Des groupes d'experts de tous les continents seront
ensuite appelés à travailler sur ceux indiqués par François, de manière
synodale, avec l'implication des dicastères compétents de la Curie romaine,
dans un dynamisme ecclésial coordonné par le secrétariat général du Synode. Un
rapport sur l'état d'avancement de ces travaux sera présenté lors de la session
d'octobre 2024.
La question
fondamentale: Comment être une Église synodale en mission?
La question
fondamentale posée dans le document, en vue de la poursuite les travaux, est la
suivante: «Comment être une Église synodale en mission?». L'objectif est
d'identifier les pistes à suivre et les outils à adopter pour «valoriser
l’originalité de chaque baptisé et de chaque Église dans l’annonce du Seigneur
ressuscité et de son évangile au monde d’aujourd’hui».
Il ne s'agit
donc pas de se limiter «au projet d’améliorations techniques ou procédurales
qui rendent les structures de l’Église plus efficaces, mais de travailler sur
les formes concrètes de l’engagement missionnaire auquel nous sommes appelés,
dans le dynamisme entre unité et diversité propre à une Église synodale».
Le secrétariat
conseille à ce sujet de relire le numéro 27 de l’exhortation apostolique
Evangelii gaudium dont le document cite quelques lignes: «J’imagine un choix
missionnaire capable de transformer toute chose, afin que les habitudes, les
styles, les horaires, le langage et toute structure ecclésiale devienne un
canal adéquat pour l’évangélisation du monde actuel, plus que pour
l’auto-préservation. La réforme des structures, qui exige la conversion
pastorale, ne peut se comprendre qu’en ce sens: faire en sorte qu’elles
deviennent toutes plus missionnaires».
Donner la
parole à tous et accompagner le processus de réflexion
Il ne s'agit
cependant pas, précise le document, «de repartir de zéro ou de répéter le
processus d’écoute et de consultation qui a caractérisé la première étape,»
mais plutôt d’impliquer, en plus des instances participatives au niveau
diocésain et de l’équipe synodale, «des personnes qui expriment une variété
d’expériences, de compétences, de charismes, de ministères au sein du Peuple de
Dieu et dont le point de vue est particulièrement utile pour se concentrer sur
le “comment”». Le secrétariat fait également appel à la contribution de
théologiens et de canonistes experts ainsi que d’institutions académiques.
Après avoir
recueilli les contributions des diocèses, les Conférences épiscopales «sont
invitées à rédiger un résumé de la consultation d’une longueur maximale de 8
pages, à transmettre au Secrétariat Général du Synode avant le 15 Mai 2024». Le
nouvel Instrumentum laboris sera rédigé sur la base du matériel ainsi
recueilli.
Les Églises
locales sont également invitées «à parcourir l’ensemble du rapport de synthèse
et à recueillir les sollicitations qui correspondent le mieux à leur
situation». Sur cette base, elles pourront «promouvoir les initiatives les plus
appropriées pour impliquer l’ensemble du Peuple de Dieu (activités de
formation, études théologiques approfondies, célébrations de style synodal,
consultations de la base, écoute des populations minoritaires et des groupes
vivant dans la pauvreté et la marginalisation sociale, des espaces pour aborder
des questions controversées, etc.)».
Chaque Église
locale qui le souhaite peut transmettre à la Conférence épiscopale «un bref
témoignage du travail réalisé et des expériences vécues (maximum deux pages),
en partageant une bonne pratique qu’elle considère significative pour faire
croître un dynamisme synodal missionnaire».
Le rapport de la consultation est à
rendre avant le 15 Mai 2024
Enfin, le
document appelle les Conférences épiscopales à accompagner ce processus et à
veiller à l'approfondissement de la question-guide, notamment au niveau des
regroupements d'Églises, afin d'élaborer la synthèse des contributions reçues.
En ce qui
concerne «l'engagement à garder vivant le dynamisme synodal», les Conférences
épiscopales sont invitées à continuer à promouvoir des initiatives «pour
grandir en tant qu’Église synodale en mission aussi au niveau de regroupement
d’Églises; recueillir les témoignages et les bonnes pratiques que les
différents diocèses souhaitent partager et les envoyer tous, sans les résumer,
au Secrétariat Général du Synode, toujours avant le 15 mai 2024».