À l’Institut St-Kizito de
Bujumbura, dans le but d’améliorer le rendement scolaire des enfants handicapés
dont il prend en charge, réduire leur taux d'abandon scolaire et leur rassurer
d’un avenir meilleur, un projet a été lancé officiellement en faveur des
enfants à besoins pacifiques, le 16 Janvier 2024.
Ce projet dénommé «Educational Support for children with specific needs at Saint Kizito Institute of Bujumbura» en Anglais consiste au renforcement des capacités professionnelles des enseignants de ces enfants.
L’acte de lancement officiel de ce projet a été
posé par l’Abbé Pierre Maniragarura, Econome Général de l’Archidiocèse de
Bujumbura, sous le haut patronage de Mme Karin M. Ehelert, chargée des Affaires
Publiques à l’Ambassade des Etats Unis d’Amérique au Burundi. Il a été précédé
par une visite des salles de classes pour apprécier les conditions
d'apprentissage des enfants handicapés.
Mme Karin M. Ehelert, dans son
discours, a indiqué qu’elle reconnaît que les enfants handicapés éprouvent des
difficultés particulières, raison pour laquelle même leur éducation doit tenir
compte de leurs besoins particuliers et que les Etats Unis se sont déterminés Ã
apporter un soutien de qualité à ce groupe marginalisé, au Burundi comme
ailleurs à travers le monde, pour la
promotion du développement intégré et inclusif.
Elle a affirmé qu’elle espère que
le projet va apporter une valeur ajoutée pour que les enseignants, par le
travail d’identification des cas de besoins particuliers des élèves en grande
difficulté, puissent bien mener le décryptage des différents besoins éducatifs
particuliers et des voies de solutions, afin que ces enfants puissent
participer aux activités pédagogiques au même titre que les autres et réduire
ainsi le taux d’abandon scolaire de la part de cette catégorie précise
d’enfants.
Nous avons interviewé la
Directrice de l’Institut St-Kizito de Bujumbura, Sr Anne-Marie Mushiranzigo,
pour présenter les motivations du projet, elle a indiqué que ce projet découle
du manque d’expertise en éducation spécialisée en faveur des enfants
handicapés, du fait que leurs enseignants n’ont reçu que la formation
pédagogique classique comme tant d’autres, alors que des échecs chez ces
enfants et le désespoir causent des abandons scolaires.
Elle a signalé: «Un tel
enseignant, arrivé à l’Institut St-Kizito de Bujumbura, il côtoie des enfants
dont les besoins échappent à ses capacités professionnelles, et bon nombre de
ces enseignants nous ayant exprimé le besoin d’une formation en éducation
spécialisée, nous n’avions qu’à résoudre ce problème par ce projet.» Pour cette
Directrice, ce projet assoira, non seulement de nouvelles connaissances
professionnelles, mais aussi une réadaptation matérielle de ces enfants.
Interrogée sur des signes
alarmants qui s’observent à l’Institut St-Kizito, la Directrice a cité entre
autres: la distraction en classe de ces enfants qui se considèrent eux-mêmes
comme invalides et sombrent dans le désespoir vis-à -vis de leur avenir (car ils
ne sont pas surs que le marché de travail va les considérer favorablement); la
souffrance physique qui crée un malaise pendant que l’enseignant est en train
de dispenser un cours; solitude chez les enfants qui, avant de venir à l’école,
étaient habitués à rester cloîtrés dans l’arrière-cour, stigmatisés par les
membres de leurs familles ou l’entourage.
Le projet «Educational Support
for children with specific needs at Saint Kizito Institute of Bujumbura» a été plutôt
présenté et expliqué par Professeur Gabriel
Vyuzura, Psychologue et consultant dans le cadre dudit projet. Il a signalé que
le projet sera mené en trois étapes: la formation pour le renforcement
des capacités des enseignants, l’identification des élèves pour la prise de
connaissance de leurs besoins spécifiques et la recherche des solutions, ainsi
que l’évaluation du projet.
L’un des enseignants du nom d’Ildéphonse
Havyarimana, aussi ancien bénéficiaire des services de l’Institut St-Kizito
comme personne handicapée, s’exprimant sur les difficultés rencontrées par les
enseignants dans l’exercice de leur profession,
il a avoué que des fois il leur arrive de constater qu’ils ont blessé
moralement ces enfants sans le vouloir, alors qu’ils sont censés être les
premiers à les aider dans leurs difficultés. Pour lui, l’ignorance est le
facteur primordial, et il place son espoir dans cette formation et dans ce
projet dans l’ensemble.
Le projet «Educational Support
for children with specific needs» de renforcement des capacités
professionnelles des enseignants de l’Institut St-Kizito de Bujumbura est
envisagé sur une période de 12 mois. La Directrice Sr Anne-Marie Mushiranzigo souhaite
aux 10 enseignants bénéficiaires de ce projet de participer activement aux
activités prévues, sinon la matière prévue, telle qu’elle l’a constatée, est vraiment
rassurante.
Michel Nibitanga, CEDICOM