
L’Archevêque de
l’Archidiocèse de Kinshasa, Son Eminence le Cardinal Fridolin Ambongo, sur
invitation de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), qui avait appelé
chaque évêque à organiser une messe «pour implorer la
paix en République démocratique du Congo et particulièrement dans la partie
Est», a présidé cette messe à Kinshasa, le Samedi 24 février 2024.
Dans la Cathédrale Notre
Dame du Congo, le Cardinal Fridolin Ambongo était entouré d’une grande foule de
fidèles, outre de nombreux prêtres, religieux et fidèles laïcs. Les
représentants du gouvernement congolais dont des diplomates de pays étrangers ont
également pris part à cette messe, ainsi que ceux de l’Union Africaine et de
l’Union Européenne.

Transformer les armes de guerre en des outils de développement humain
intégral
Dès l’entame de la messe, le
Cardinal a remercié tous «d’être venus nombreux prier à cette intention, avec
l´espoir d´un retour de la paix durable sur le sol congolais».
Il a particulièrement
demandé de porter dans les prières le peuple congolais victime des conflits
armés, particulièrement les populations meurtries et traumatisées dans l’Est du
pays, tout comme celles qui vivent dans l’insécurité autour de Kwamounth, dans
l’Ouest du Congo.
En partant de la lecture du livre d’Isaïe choisie pour la circonstance, l’Archevêque de Kinshasa a déclaré que Dieu a un projet de paix perpétuelle pour le monde et les hommes doivent comprendre l’urgence d’apporter le réconfort aux victimes de la violence. «En d’autres termes, il s’agit de transformer nos armes de guerre en des outils de développement humain intégral», a-t-il estimé.
Il a signalé qu’il est urgent d’arrêtant le cycle de
la violence afin de créer des conditions favorables au bonheur véritable de
tous les peuples de la terre. «Aucune nation ne doit faire la guerre Ã
l’autre!», a-t-il insisté.
Commentant la parabole du
Samaritain tirée de l’Évangile de Luc, il a souligné qu’«agir pour la paix
signifie avant tout connaître la situation concrète des victimes, s’approcher
d’elles et se laisser toucher par leurs souffrances; c’est aussi panser leurs
blessures».

Renforcer la cohésion nationale
L’archevêque de Kinshasa a
aussi regretté certaines complicités internes dont bénéficie l’alliance entre
agresseurs externes et multinationales. Pour lui, «malgré ses blessures, le
peuple congolais a encore des ressources pour se relever et rebâtir la nation».
Il a appelé ses compatriotes
à assumer leur part de responsabilité en évitant l’égoïsme, les accords
fantaisistes, corruption, la cupidité, la l’affairisme, la mauvaise
gouvernance, la trahison, qui continuent d’apporter de l’eau au moulin des
agresseurs.
Il a demandé au président
congolais, qui a placé son second mandat entre autres sous le signe de la paix,
de s’impliquer sans relâche ni compromission à pousser les institutions du
pays, les filles et fils du Congo, Ã travailler pour la justice et la paix, et
pour la réhabilitation de la nation dans sa dignité.
Il a appelé à la
réconciliation et au pardon, tout en renforçant la cohésion nationale par un
dialogue sincère entre tous. «La paix signifie tranquillité, ordre et justice;
et suppose l’amélioration des conditions de vie en termes de sécurité
sanitaire, alimentaire, professionnelle, scolaire, environnementale, etc.», a
souligné le Cardinal.
En ce temps de carême, «je
prie le Christ, Prince de la Paix, de nous éclairer de la lumière de sa justice
et de sa vérité; que sa paix soit sur la Terre de nos ancêtres et dans nos
cœurs», a conclu le Cardinal Ambongo.
Face à la situation qui
prévaut actuellement en RDC, spécialement dans sa partie Est, surtout depuis
une dizaine de jours où les attaques du groupe armé M23 se sont intensifiées
dans cette région, la CENCO (Conférence Episcopale Nationale du Congo), dans un
communiqué signé le 16 Février 2024, avait invité les Congolais à intensifier
la prière pour la paix, à partir du premier Dimanche de Carême.
Dans ce communiqué, S.E Mgr
Marcel Utembi Tapa, Président de la CENCO, avait suggére concrètement que, dès
le 18 Février 2024, premier Dimanche de Carême, une prière spéciale pour la
paix soit dite à la fin de chaque messe et que, outre l’action de ce Dimanche,
chaque Evêque était appelé à trouver un jour pour organiser une messe pour la
paix dans son diocèse, «pour implorer la paix dans le pays et particulièrement
dans la partie Est».
C’est dans ce cadre que l’Archevêque
de Kinshasa avait invité les fidèles de son Archidiocèse à prendre part à la
messe qu’il a aussitôt organisée, rendez-vous alors tenu ce Samedi.
Lu
pour vous par Michel Nibitanga, CEDICOM