Arrivons-nous à reconnaître Jésus sur notre propre chemin? Les disciples d'Emmaüs nous inspirent
Date de publication: 16/04/20189372 Vues Publié par : NIBITANGA Michel
Le récit de l'expérience pascale des deux disciples d'Emmaüs synthétise de façon merveilleuse le sens de l'existence chrétienne de chaque disciple de Jésus Christ
L'Évangile de ce troisièmedimanche de Pâques est centré sur le chemin des deux disciples pour lesquelsEmmaüs est une étape qui les éloignent de Jérusalem. En effet, c'est dans cetteville qu'ils ont assisté à la fin de leur aventure à cause de la mort duChrist. Il est vrai qu'ils avaient entendu dire par certaines femmes que Jésusétait ressuscité, mais il s'agissait d'une nouvelle si incroyable qu'ilsquittèrent la ville où leur «rêve» avait été brisé par la Croix.Accepter que le Christ soit notre compagnon de vie, ça nous soulager de notre tristesseProvidentiellement, le Christdevient le compagnon de route de ces disciples et, même si - tout au long du chemin - ils ne"voient" en lui qu'un étranger, ils acceptent qu'il marche avec eux et qu'ilsoulage leur tristesse. Le désespoirqu'ils ont ne leur permet pas de croire que la Croix du Christ est la clé pourentrer dans la maison du Père. Avec franchise et amour, cet "inconnu" leur dit : «Esprits sans intelligence! Comme votre coeur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christsouffrît cela pour entrer dans sa gloire?» Et, partant de Moïse et de tous lesProphètes, il leur interpréta, dans toute l'Écriture, ce qui le concernait »(Lc 24,25-27).Les deux disciples écoutent l'Inconnu qui, par ses paroles, leur redonnel'esprit pour comprendre, et leur ouvre le coeur à l'accueil. Ce faisant, ilsarrivent à Emmaüs, où ils s'arrêtent pour la nuit et l'invitent à rester aveceux parce qu'à cette heure-là , la route devient dangereuse. A ce geste de partage, Christ répond avec un autregeste de partage : il fractionne le pain pour eux. Ce geste eucharistiquepermet au deux «fugitifs» de reconnaître le Seigneur. «Ils racontaient ce qui s'étaitpassé sur la route, et comment le Seigneur s'était fait reconnaître par eux à la fraction du pain» (Lc 24, 13-35).Cette phrase qui conclut le récit del'expérience pascale des deux disciples d'Emmaüs, synthétise de façon merveilleusele sens de l'existence chrétienne de chaque disciple de Jésus Christ.Le chemin d'Emmaüs avec Jésus change la vieC'est la description de l'expérience de chacun de nous quand nous arrivons à nous dire l'un à l'autre : «Notre coeur n'était-il pas brûlant en nous, tandis qu'il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures?» Sur la route qui nous conduit à Emmaüs, nous pouvons reconnaître notre chemin de foi, où, au lieu d'uneauberge, il y a l'Eglise qui, par la Messe, nous offre les Écritures etl'Eucharistie, éléments indispensables pour la rencontre avec le Seigneur.Sinous sortons de chez nous avec nos préoccupations et nos difficultés pour allerà l'église, nous pourrons aller - aumoins chaque dimanche - de façon spirituelle à Emmaüs, où la Parole de Dieunous est expliquée et le Pain de Vienous est y donné. C'est là que Dieu reste avec nous : avec sa Parole, Il nousdonne consolation et avec son Pain, Il nous restore, nous soigne et nous guérit,en nous donnant la joie.Le chemin des deux disciplesd'Emmaüs est celui de nous tousSi en faisant route, notre coeur ne reste pasfermé par la tristesse, nous pouvons rencontrer le Ressuscité dans la Parolequi nous fait brûler le coeur, et dans le Pain qui nous ouvre les yeux. Dans la Paroleet dans l'Eucharistie, nous-mêmes, nous passons de la mort à la vie et nousreconnaissons la vérité de ce que les premiers témoins oculaires nous onttransmis : nous savons que Jésus est ressuscité parce que nous aussi nousl'avons rencontré. Nous sommes ressuscités à une nouvelle vie dans l'amour.Le Christ nous annonce l'Évangilede sa résurrection à nous qui sommes en chemin, comme aux disciples. Il nousparle de l'histoire d'amour de Dieu avecson peuple, il nous rappelle la fidélitéconstante de Dieu qui a contracté une alliance éternelle avec nous.Le Christnous parle et ouvre notre coeur aux Saintes Écritures. Il nous révèle ainsi laprofondeur de Son coeur rempli d'amour à cause, ou mieux, grâce auquel il «devait» souffrir, mourir. Il ne pouvait faire rien d'autre que nous aimer decet amour absolu et infini qui va au-delà des barrières de la mort et de lachair.La mémoire des disciples (et dechacun de nous) est mise en éveil par la présence du Christ qui est Parole etPain. Or, les yeux du coeur, aussi, se sont ouverts et, en ce temps-là commeaujourd'hui, il est possible de connaître qui est Celui qui les accompagne.Tout comme les disciples d'Emmaüs, restons toujours ouverts à la Parole et à la fraction du Pain Le récit de l'expérience pascale des deux disciples d'Emmaüs peut se découper en deux parties : Le récit en paroles : Jésus s'approche et fait route (Lc 24, 13-27) Le récit en gestes : Jésus rompt et donne le pain (Lc 24, 28-35)Pour l'esprit des disciples ouvert à la Parole et à la fraction du Pain,l'événement obscur de la mort du Christ devient lumière. L'esprit illuminé etle coeur ouvert, notre tristesse devient prière : «Reste avec nous, car le soirapproche et déjà le jour baisse». Sur l'obscurité d'un événement lié à la mort(celle du Christ), descend la lumière du Christ ressuscité. Il a suffi que les deux disciplesexpriment leur désir de partage pour qu'Il accueille leur invitation, entre etreste avec eux parce qu'en réalité, Il désirait leur révéler son Amour poureux.Faisons de même et le Christentrera chez nous, dans notre coeur, dans notre vie. Alors, Il sera à table avecnous, comme Il le fut «avec eux» ; et pour nous, comme «pour eux», le painbéni et coupé devient énergie pour refaire le chemin inverse vers Jérusalem,pour annoncer que le Christ est vraiment ressuscité et qu'ils l'ont rencontré. A ce point, deux questions importantesémergent : - Comment et où peut-on rencontrer le Ressuscités? - Reconnaissons le Seigneur quand il marche avec nousDans l'auberge d'Emmaüs, les yeuxde Cléophas et de l'autre disciple sans nom (et donc en qui, chacun de nouspeut s'identifier) s'ouvrent quand Jésus, assis à table en leur compagnie,accomplit quatre gestes (il prit le pain, rendit grâce avec la prière de bénédiction, le rompit et le distribua). Ces gestesprojettent les disciples à la fois en arrière et en avant : ils les projettent en arrière enfaisant mémoire la Cène eucharistique au Cénacle et à la vie terrestre de Jésus(une vie rompue et partagée en don comme pain rompu), à la croix dont Sa vieest l'accomplissement ; ils les projettent en avant, dansle temps de l'Eglise, temps où les chrétiens continuent à rompre le pain»(un des premiers mots donnés à l'Eglise).Cette fraction du pain est donc ungeste sacramentel, dans un certain sens synthétique, dans lequel les troisétapes de l'existence de Jésus se concentrent et se chevauchant : Jésus sur laterre, Jésus Ressuscité et Jésus Seigneur qui est présent maintenant dans lacommunauté.La "fraction du pain" esttoujours la modalité reconnaissable de la présence du Seigneur. C'est lamodalité du Crucifié, du Ressuscité et du Seigneur glorieux présent dansl'Eglise. Il s'agit d'un amour jusqu'à la fin et sans fin.Cette semaine, soyons attentifs à cheminer sur la routed'Emmaüs et à reconnaître le Christ Ressuscité.
EugeniosMerci beaucoup pour cette bonne méditation sur les Disciples d'Emmaüs avec le Ressuscité.03/04/2024 à 10h50
Commentaires