Lors de la 55ème session du
Conseil des Droits de l'Homme ouverte le matin du Lundi 26 Février 2024 et qui se tient à Genève,
Mgr Ettore Balestrero,
Observateur Permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies et d'autres organisations
internationales à Genève, dans sa déclaration du 28 Février, tirant la sonnette d'alarme
sur les nombreuses violations des Droits de l'Homme dans le monde, il a signalé
qu’il y a encore trop de violations de la liberté de pensée, de conscience et
de religion; et que la discrimination et la persécution des croyants continuent
aussi d'augmenter.
Selon ce Nonce
Apostolique, «la liberté religieuse est violée dans près d'un tiers des pays du
monde», et quelque 4,9 milliards de personnes sont concernées, indiquent les
données de l'Aide à l'Église en détresse. Tandis que dans certains pays
occidentaux, la discrimination et la censure religieuse sont perpétrées sous la
bannière de la tolérance et de l'inclusion, et que la législation visant Ã
lutter contre l'incitation à la haine, est souvent instrumentalisée pour
remettre en cause le droit à la liberté de pensée, de conscience et de
religion.
Le diplomate
espère qu'au cours des travaux du Conseil des droits de l'homme, les violations
persistantes des droits fondamentaux seront identifiées et traitées, que les
causes profondes seront déterminées, et que des mesures actives seront prises
pour y mettre fin.
«Le monde devient tellement multipolaire, et
en même temps tellement complexe, qu’un cadre différent pour une coopération
efficace est nécessaire», comme l'écrit le Pape François dans Laudate Deum, et
comme l’a rappelé le Représentant du Saint-Siège dans cette déclaration.
Selon lui, il
est nécessaire de «réagir avec des mécanismes globaux» aux défis
«environnementaux, sanitaires, culturels et sociaux, surtout pour consolider le
respect des droits humains les plus fondamentaux», en mettant en œuvre «une
nouvelle procédure pour la prise de décision et pour la légitimation de ces
décisions».
Mais
également, en plaçant au centre la dignité de la personne humaine, que la
Déclaration universelle des droits de l'homme reconnaît comme le fondement de
la paix, des droits de l'homme, de la justice et de la liberté.
De cette
manière, a ajouté Mgr Balestrero, «les agences dédiées au bien commun et aux
questions techniques pourraient surmonter la paralysie actuelle due à la
polarisation idéologique et à l'exploitation par les États individuels». En
outre, la défense des valeurs enracinées dans la dignité humaine améliorerait
la diplomatie multilatérale.
Pour atteindre
cet objectif, il importe de reconstruire «une vision partagée de notre nature
intrinsèque, qui implique des obligations et des normes morales qui peuvent
être comprises par la raison humaine et qui doivent être respectées».
Aux
représentants des pays de l'ONU, Ettore Balestrero a souligné de nombreux
problèmes actuels qui «découlent d'un manque de respect pour la dignité
humaine» et du fait que «nous ne reconnaissons pas que nous sommes
interconnectés». Entre autres, les tentatives d'introduire de «nouveaux
droits», pas toujours cohérents avec ce qui est bon pour la personne humaine,
«conduisent à une "colonisation idéologique" qui menace la dignité humaine,
créant des divisions entre les cultures, les sociétés et les États, au lieu de
favoriser l'unité et la paix».
Il faut au
contraire grandir «sur les bases d'une juste compréhension de la fraternité
universelle et du respect de la sacralité de toute vie humaine» de tous, sans
distinction, selon les propos tenus par le Pape à l'ONU le 25 septembre 2015.
«Les principes
de fraternité humaine et de solidarité doivent à nouveau être au centre de
notre travail», a fait remarquer l'observateur permanent du Saint-Siège auprès
des Nation unies. Il considère la fraternité universelle comme «une condition
essentielle pour la pleine réalisation des droits de l'homme dans le monde
d'aujourd'hui».
Lu par Michel
Nibitanga, CEDICOM