«J'accueille avec affection
la communauté Catholique de la République Démocratique du Congo à Rome; prions
pour la paix dans ce pays», a déclaré le Pape François après la prière de
l’Angélus, ce dimanche 10 Mars 2024, alors que les Congolais de Rome organisaient
une messe, suivie d’une marche pour la paix qui a abouti sur la place
Saint-Pierre.
Plus d’une centaine de
congolais réunis dans l’Aumônerie Catholique Congolaise, ainsi que des
ressortissants d’autres pays, ont pris part à ces événements pour dénoncer les
massacres des populations, le pillage des ressources minières, la guerre, les
déplacements massifs et l’instabilité chronique à l’Est leur pays, ainsi que
l’indifférence et le silence de la Communauté internationale.
Ont également pris part Ã
ces événements, l’ambassadeur de la RDC près l’État italien, Paul Emile
Tshinga, ainsi que l’ambassadeur haïtien près le Saint-Siège, Jean Jude
Piquant. Empêché, le diplomate congolais près le Saint-Siège s’est fait
représenter par son épouse, Louise Ndagano. Des prêtres, religieux et
religieuses, des amis du Congo et de la paix d’origine Congo-Brazzavilloise,
camerounaise, cubaine, italienne, suisse, malienne, espagnole, ainsi que de
nombreux autres pays sont également venus soutenir les congolais.
Comme prévu, la journée a
commencé par la messe, célébrée à l’Aumônerie Catholique congolaise de Rome et
présidée par Mgr Ricardo Lamba, évêque auxiliaire de Rome. Dans son homélie, le
futur archevêque de Udine, au nord-est de l’Italie, a relevé le contraste entre
la joie - Laetare - qui désigne ce quatrième dimanche de Carême, et les
souffrances atroces que vit la population congolaise. Il a souligné le droit
pour chaque peuple, les congolais en particulier, de vivre dans la joie
qu’annonce la Résurrection que nous allons bientôt célébrer.
Le Saint Père a lancé: «J'accueille
avec affection la communauté catholique de la République démocratique du Congo
à Rome; prions pour la paix dans ce pays, ainsi que dans l'Ukraine tourmentée
et en Terre Sainte; que cessent au plus vite les hostilités qui causent
d'immenses souffrances aux populations civiles».
«Retirez vos mains de la
République Démocratique du Congo». C’est cette phrase du Pape prononcée lors de
son voyage en RDC qui a été choisie comme devise pour accompagner cette marche
à travers les rues de la capitale italienne.
Drapeaux en mains et
arborant les couleurs nationales –bleu, rouge et or– les Congolais et
sympathisants de la RDC ont marché dans la paix, en entonnant des chants
religieux et en scandant un message clair: «Assez avec la guerre, nous voulons
la paix, retirez vos mains de notre pays, déjà 12 millions de morts au Congo».
Ces mêmes phrases étaient inscrites sur les banderoles portées et visibles en
première ligne.
En trois décennies
d’instabilité, plusieurs rapports font état des millions de morts dans les
régions Est de République Démocratique du Congo (RDC). Ces dernières semaines,
les Congolais ont organisé des manifestations à l’intérieur comme dans d’autres
pays pour dénoncer la recrudescence des violences dans la partie Est de leur
pays, provoquée par des groupes armés, dont le M23 qui a repris les armes fin
2021 et qui s'est emparé de larges pans des territoires de Rutshuru et Masisi,
jusqu'à couper début février toutes les voies d'accès terrestres menant à Goma,
chef-lieu du Nord-Kivu, sauf celle de la frontière avec le Rwanda.
Les massacres des
populations civiles, le pillage des ressources minières, les attaques Ã
répétitions des groupes armés, les déplacements massifs sont devenus le
quotidien des populations de l’Est de la RDC. Des combats intenses sont
actuellement en cours entre l’armée congolaise et ces miliciens dans plusieurs
villes et villages proches de Goma.
Les Congolais, partout dans
le monde, ne cessent d’élever la voix et de mener des actions pour dénoncer ce
qu’ils qualifient de «génocide congolais», qui a fait, selon le bilan inscrit
sur les banderoles aperçues dimanche à Rome, jusqu’à «12 millions de morts». Pour
implorer la paix dans leur pays, les évêques de la RDC ont invité à intensifier
la prière.
Lu par Michel Nibitanga, CEDICOM