Les plus hautes autorités du Burundi ont pris part ce samedi 6 avril
2024 à la cathédrale Régina Mundi à une messe en mémoire de l’ancien Président
de la République Cyprien Ntaryamira. Mgr Gervais Banshimiyubusa, présidant la
messe, a exhorté l’assistance à éviter les erreurs de l’époque du président
défunt.
Dans les rangs, les plus hautes
personnalités du pays, notamment le couple présidentiel, les présidents de
l’Assemblée Nationale, du Sénat, leurs épouses, des parlementaires, des membres
du gouvernement, les représentants des corps diplomatiques et consulaires.
Une tâche difficile
S’appuyant sur les lectures du
jour, l’évangile de Saint Marc et le livre des Actes des Apôtres, qui parlaient
de la peur des apôtres de témoigner de la résurrection de Jésus devant les
autorités, l’Archevêque a souligné la persistance de pression à travers les
époques, comme au temps des apôtres Leur tâche n’était pas facile, elle
ne l’était pas non plus du temps de Ntaryamira; tout comme aujourd’hui.
« C’est cette puissance de
la foi en celui qui est ressuscité, que je nous souhaite, pour la réalisation
de la mission que chacun d’entre nous, a dans ce monde. La mission de faire du
bien dans ce monde n’a jamais été une mission facile. On a parfois l’impression
que le mal s’invite toujours devant nous, pour contrecarrer l’avancée du
bien. »
Cyprien Ntaryamira, un homme courageux, de foi et de paix
Louant un homme de foi et un
chrétien qui accepta la lourde charge de diriger le Burundi dans un contexte de
crise multiforme où régnait l’exclusion, Mgr Banshimiyubusa a rappelé que le
Président Ntaryamira est mort alors qu’il avait voyagé à Arusha en vue de la
paix dans la sous-région.
« Où en sommes-nous ? »
Trente ans sont passées,
« Mais où en sommes-nous aujourd’hui ? Posons-nous la question.
Osons-nous poser la question. La tendance à verrouiller l’espace politique pour
qu’il soit monopolisé par un seul groupe, la tendance à avoir d’une justice qui
n’inspire pas confiance à tout le monde, à cause de l’ingérence de certains, la
tendance à museler quiconque, ose une réflexion critique, pour ne rappeler que
cela, ne sont-ils pas des réflexes dangereux qui sont en train de s’inviter
dans notre système de gouvernance ? s’est-il encore interrogé.
L’Archevêque de Bujumbura a
clôturé son homélie en priant le Seigneur d’accorder la paix au Burundi et à ses
habitants et souhaité « qu’il y ait encore aujourd’hui, des chrétiens qui,
forts de leurs convictions, osent nager à contre-courant, pour éviter à notre
nation, d’en arriver là où elle était tombée, du temps du Président
Ntaryamira. »
Cyprien Ntaryamira, investi
Président de la République du Burundi le 5 février 1994, est mort
accidentellement deux mois après, le 6 avril 1994. Deux de ses ministres,
Cyriaque Simbizi et Bernard Ciza, perdront aussi la vie avec lui.