En date du 27 Avril 2024, l’Archevêque de l’Archidiocèse de Bujumbura, S.E Mgr Gervais Banshimiyubusa, a procédé à la relance officielle du centre de santé St-Raphaël de Karinzi réhabilité après 31 ans d’inactivité suite à sa destruction par l’effet de la guerre civile qui a secoué le Burundi dans la crise sociopolitique de l’an 1993.
La cérémonie de relance de ce centre de santé a débuté par la bénédiction à l’eau bénite des infrastructures, par les mains de S.E Mgr Gervais Banshimiyubusa qui a aussitôt déclaré redémarrage des activités, et puis une messe d’action de grâce présidée par l’Archevêque dans l’Eglise paroissiale, a été célébrée. Ce centre de santé a été placé sous la charge des sœurs de l'Institut des Militantes de la Sainte Vierge Marie.
Selon S.E Mgr Gervais Banshimiyubusa, la pastorale dans des établissements de santé est une poursuite de la mission même du Christ de son temps sur Terre, quand il guérissait les malades, même si les hommes utilisent les moyens plus compliqués à leur manière, alors que le Christ, Lui, le faisait comme un mystère. «Nous autres, nous n’avons que le recours aux structures de santé pour sauver les malades», a-t-il signalé.
L’Archevêque a demandé aux usagers de ce centre de santé de bien entretenir ce don précieux d’un centre de santé. À l’équipe qu’il a confié la charge de ce centre de santé, il lui a demandé de bien mêler professionnalisme et observation de l’éthique médicale et chrétienne, notamment en matière de la santé de reproduction où s’observe encore, chez les établissements étatiques, certaines pratiques contraires à la morale chrétienne comme le recours la contraception médicalement assistée, et surtout d’user de la bienveillance et générosité dans l’accueil et le traitement des patients.
La mission a été accueillie avec obéissance par les sœurs Militantes de la Sainte Vierge Marie et toute l’équipe soignante, comme affirmé par la Supérieure Générale de cette Congrégation, Sr Séraphine Ndikumana, qui a immédiatement exprimé sa réjouissance: «Notre congrégation est profondément heureux de la mission que l’Archidiocèse de Bujumbura lui a confiée; nous sommes contents d’avoir gagné la confiance de l’Archevêque; nous sommes des servantes de Dieu, nous affirmons qu’avec la grâce divine nous ferons notre mieux pour l’accomplir!»
La Supérieure Générale de la Congrégation, s’adressant cette fois-ci à ses condisciples, elle leur a demandé de toujours se rappeler de l’héritage du fondateur de la congrégation, «être des sœurs joyeuses et courageuses, même dans des moments de peine», pour que le peuple de Dieu à servir puisse contempler l’amour à travers l’apostolat exercé à ce centre de santé.
Le centre de santé St-Raphaël de Karinzi n’est pas nouveau comme établissement de sante; situé en commune Mutambu, province Bujumbura, dans les enceintes de la Paroisse Karinzi, il existait déjà jusqu’à l’éclatement de la guerre civile qui a secoué le Burundi en 1993, pendant laquelle il a été détruit, provoquant le départ de l’ancienne communauté des religieuses en sa charge, les sœurs de la Congrégation de Schoenstatt.
Réhabilité avec l’appui financier de l'Association de l'Église Catholique en Espagne «Manos Unidas», puis béni et relancé par l’Archevêque de Bujumbura, il fait partie des établissements de santé sous tutelle de l’Eglise Catholique. Il a comme Titulaire Sr Valérie Mukantabana qui, avec d’autres sœurs de toute la communauté, ont rentré dans le couvent de Karinzi depuis la soirée du 22 Août 2022 pour se préparer à y commencer leur apostolat.
Le centre de santé St-Raphaël de Karinzi redémarre avec comme service les soins courants, la médecine générale, la médecine interne (50 lits), la pédiatrie, la maternité, l’analyse médicale (Laboratoire) et la morgue. La vision de l'Archidiocèse est que ce centre devienne un hôpital ou une clinique de référence.
Bien que la gratuité des soins aux enfants de moins de 5 ans et aux femmes qui accouchent n’est pas dès le départ couverte car l’Archidiocèse est encore en attente d’une autorisation écrite émanant des instances habilitées de l’Etat, comme l’indique l’Archevêque, l’Administration locale, quant à elle, se dit reconnaissante, du moins selon l’expression de Mme Lyduine Habonimana, Administrateur communale, du fait que le centre de santé vient combler la lacune existent en structures de santé encore moins nombreuses.
Michel Nibitanga, CEDICOM