Le Samedi 14 Septembre 2024, ce fut une journée d’une joie hors du commun pour l’Archevêque de l’Archidiocèse de Bujumbura, S.E Mgr Gervais Banshimiyubusa, qui célébrait trois fêtes à la fois: l'entrée dans l’année jubilaire du jubilé d'argent de son ordination épiscopale, le lancement officiel de l'Année Pastorale 2024-2025 et la fête de la Croix Glorieuse.
Cet événement s’est déroulé à la Cathédrale Régina Mundi, débutant par une messe d'action de grâce avant de se prolonger dans un moment de convivialité dans les parages de la même Cathédrale. Ont rehaussé cette célébration le Nonce Apostolique au Burundi, S.E Mgr Dieudonné Datonou, le Président de la CECAB, S.E Mgr Bonaventure Nahimana, et bien d'autres évêques membres de la CECAB. Nombreux prêtres aussi se sont réunis autour de leur Archevêque dans cette célébration.
Aussi, des représentants d'autres confessions religieuses ont répondu à l’invitation, ainsi que le Vice-Président de la République du Burundi aussi, Monsieur Prosper Bazombanza. Le Président de la République a été représenté par le Ministre Burundais de L'Education Nationale et de la Recherche Scientifique Dr. François Havyarimana, qui a salué la bonne collaboration de l’Eglise Catholique et l’Etat.
Cette Année Pastorale 2024-2025,
qui fait la quatrième dans le plan quinquennal de l’Archidiocèse et qui se
prolonge dans la dynamique de l’édification de l’Eglise famille, comme conclu
dans les actes du synode diocésain de 2012 consécutif à l’après-guerre civile, et
clôturé en 2019, a été célébrée sous le thème: «Consolidons l'Eglise famille par le témoignage de vie d'unité et
d'amour et par le bon partage des biens que Dieu nous donne».
S.E Mgr Gervais Banshimiyubusa a
indiqué que c’est évidemment en édifiant et consolidant une Eglise de nouvelles
créatures que l’on peut prétendre être le sel et la lumière dont le monde a
besoin. Rappelant les différentes étapes de la mise en œuvre de ce plan quinquennal
et les thèmes correspondant à chaque année pastorale, il a exprimé sa gratitude
pour des activités réalisées au niveau des paroisses et des différents services
diocésains telles que décidées dans des planifications annuelles et dans les
limites de leurs moyens. Il leur a demandé de ne pas délaisser les acquis des étapes
déjà franchies pour cause de laisser place aux nouvelles, mais plutôt de les pérenniser.
Il a dit: «un édifice durable repose sur deux opérations: construire et consolider». Et de renchérir: «Pour l’étape qui se débute aujourd’hui, qui est certes de consolider l'Eglise famille, nous avons estimé de la reposer sur le témoignage de vie d'unité et d'amour et sur le bon partage des biens que Dieu nous donne.»
Vu la grande importance qu’il a accordé à cette considération de témoignage de vie d'unité et d'amour et sur le bon partage des biens, il a en annoncé l’observation du thème sur deux ans successifs. Il a demandé que l’unité et l’amour qu’il souhaite pour les fidèles de son Archidiocèse transparaissent dans tout ce qui peut être partagé.
À l’égard de la vie
socio-politique, S.E Mgr Gervais Banshimiyubusa a souligné un certain nombre de
facteurs d’inhibition de l’unité et l’amour susceptible d’empêcher le partage
entre les compatriotes: la discrimination ethnique, politique, religieuse et géographique;
des conflits fonciers entre les descendants des mêmes parents; la vengeance sur
des mobiles passé chargé de violence; le détournement des biens d’intérêt
publique.
Il a réitéré la volonté de l’Eglise
de Bujumbura de servir d’exemple au service de l’unité et de l’amour du
prochain de mettre en place, dans les brefs délais, des commissions chargées notamment
de la pastorale de la réconciliation et de la gestion des mémoires en vue du
pardon et de la Réconciliation qui agiront progressivement, ainsi que l’institution
d’un dimanche du pardon et réconciliation, cela en se référant toujours aux différents
axes du plan quinquennal de l’Archidiocèse.
La célébration de l’unité n’est pas chose nouvelle au Burundi. Trente-trois ans se sont déjà écoulés, le Burundi commémore chaque année la fête de la charte de l’unité nationale, le 5 février, adoptée à plus de 90% par voie référendaire, en 1991.
Les gens qui y regardent
de près regrettent néanmoins certains aspects de manquements qui ont
caractérisé le processus de préparation du projet de cette charte, notamment la
non intégration des recommandations issues des colloques organisés au niveau
national, la non-considération des positions d’autres forces politiques qui
commençaient à ce moment à émerger, ainsi qu’une frange d’intellectuels en étranger
qui n’ont pas été écoutés. Des tueries n’ont pas manqué de poursuivre même après
son adoption.
Il est sans doute indéniablement crucial de voir au Burundi des gens soucieux de saisir en mains la question d'unité et d'amour, pas seulement dans les paroles, mais par des actes ou de témoignage de vie, pour redresser la situation et désormais construire un Burundi de paix basée sur une véritable unité nationale et l’amour, moteurs d’une cohabitation pacifique.
L’Eglise Catholique de Bujumbura est donc sur les bons rails car l'unité
est la marque fondamentale de l'Église, un point important de sa Théologie: l'unité
de l'Église est à l'image de l'unité divine. L'unité de l’Eglise était même l’intention
même du Christ était: que son Église soit une (Jean 17,21).
Michel Nibitanga, CEDICOM