Le sujet de «combien faut-il
donner» nous introduit à la méditation des lectures du 32ème dimanche du Temps
ordinaire de l’année liturgique B, célébré le Dimanche 10 Novembre 2024. Quelle
fraction donner donc?
Donner est un devoir
essentiel du chrétien, car nos biens et notre argent nous sont confiés en vue
du bien commun. L’usage de l’argent résulte de notre devoir d’état, puis de ce
que nous sommes appelés à dépenser utilement et à investir. Chacun est
responsable du montant de sa générosité.
Mais, quelle fraction donner?
La dîme (10%) de nos revenus
donne un repère commode. Mais cela dépend évidemment de chacun, de ses charges,
de son rôle dans la vie, de ses talents, bref de sa vocation, de ce que Dieu
lui demande.
On sait que dans certaines
vocations cela peut aller jusqu’à un don très large, voire total. C’est aussi
ce que faisait la pauvre veuve de l’Évangile. Mais dans le cas de celui dont la
vocation est de vivre dans le monde, peut-on donner une idée, au moins pour
assurer un minimum? Il semble que l’Écriture et la tradition (y compris la
pratique de l’Église pendant des siècles) nous donnent justement une telle
référence, qui est la dîme.
Il conviendrait alors en
bonne logique de donner au minimum le dixième de ce que l’on gagne vraiment,
c’est-à -dire net de toute fiscalité.
Qu’est-ce que la dîme?
La dîme est dans nos revenus
la «part» minimale de Dieu, autrement dit, si on se réfère aux deux
commandements d’amour donnés par le Christ, ce qui est «pour Dieu» et ce qui
est pour les autres (les prêtres, les étrangers et les pauvres).
Rappelons le texte du
Deutéronome 14,28: «La troisième année, tu mettras à part dans tes portes (dans
la ville) un dixième de ce qui t’est né sur la période (on parle d’éleveurs);
que viennent alors le Lévite, qui n’a pas de part ni de bien en commun avec
toi, l’étranger, la veuve et l’orphelin qui sont dans tes portes; ils mangeront
et seront rassasiés; afin que le Seigneur ton Dieu te bénisse dans toutes les
œuvres de tes mains».
On peut par exemple calculer
un dénominateur, qui est ce que l’on gagne après tout impôt direct et taxe, et
un numérateur égal à ce que l’on donne vraiment; et le rapport cible doit
égaler 10%.
Bien entendu ceci peut être
réduit en cas de dépenses incompressibles résultant manifestement d’un devoir
d’état, notamment familial. Mais sous cette dernière réserve, des dons à ce
niveau de dîme me paraissent avoir une priorité, y compris sur les
considérations de niveaux de dépenses non vitales et résultant de notre
position sociale, ou sur l’investissement.
L’impact de la fiscalité
Une question se pose alors,
celle de la fiscalité: Faut-il ne pas déduire fiscalement pour que ce soit de «purs»
dons? Il apparaît bon et même recommandable de déduire. D’abord parce que cela
permet, Ã effort identique, de donner trois ou quatre fois plus: au lieu de
donner 100 € à la quête vous pouvez donner 300 au denier de l’Église.
Ensuite, parce que ce que
permet la déduction fiscale, c’est au fond de réorienter vers des œuvres que
l’on choisit un argent que l’État utiliserait autrement. Quoi de plus juste (et
sans doute de plus efficace)?
Faut-il alors donner 10% de
notre revenu, ou viser un vrai effort de 10% (en considérant que ce qui est
économisé fiscalement n’est pas un vrai don)? Dans ce dernier cas, on devrait
évidemment donner bien plus (dans la limite du plafond fiscal).
Nous pensons que la première
réponse, un objectif de 10% effectivement versé à celui à qui nous donnons, est
déjà un bon départ, même si l’effort ultime dans les conditions actuelles est
alors plus faible. Car après tout, les 10% sont bien ce qui est donné, et les
6,66% de différence c’est de l’impôt réaffecté, ce qui représente déjà un
effort. Mais naturellement plus on en fait, mieux c’est!