Dans le cadre du projet «Appui Ã
la réconciliation des communautés burundaises à travers le traitement du passé»
financé par l'Organisation Misereor des Évêques Catholiques Allemands, la
délégation de cette organisation a effectué une visite de travail au Burundi,
depuis le 20 Novembre 2024. Elle a été accueillie par la CDJP Bujumbura, le
Jeudi 21 Novembre.
Cette délégation était constituée
de deux personnalités, à savoir Monsieur Küper Gilbert et Madame Kemper
Barbara, tous Allemands. Après
l’entretien avec quelques membres de la CDJP, elle a été vite
conduite sur terrain dans la commune Mubimbi, zone Matyazo dans le but de voir
quelques réalisations du projet.
Elle était
accompagnée par l’Abbé Anicet
Shumbusho, Secrétaire Exécutif de la CDJP Bujumbura, l’Abbé Sylvestre Barampama,
Secrétaire Exécutif Adjoint de la CDJP Bujumbura, Mr Vincent Krieger, Coopérant
à la CDJP Bujumbura dans un programme
civil pour la paix d’Agiamondo, ainsi que le staff dudit projet. Ils ont trouvé les bénéficiaires du projet en train
d’échanger sur leur passé douloureux dans leurs groupes de parole respectifs.
Dans son discours, l’Abbé Anicet
Shumbusho a fait savoir que Monsieur Küper Gilbert et Madame Barbara Kemper
sont tous employés à la Misereor, une
organisation allemande qui finance ledit projet. Il a signalé que ce projet
vient à un point nommé car l’Eglise du Burundi est en train de contribuer à la
réconciliation des burundais à travers ses différentes initiatives qui visent Ã
rassembler les gens afin qu’ils puissent se réconcilier. Selon l’Abbé Anicet
Shumbusho, pour que cela soit possible, il faut qu’il y ait des burundais qui
acceptent d’adhérer au processus de la réconciliation.
L’Abbé Anicet Shumbusho a aussi
rappelé aux animateurs identifiés dans le cadre de ce projet qu’ils ont une mission
spéciale, celle de montrer aux autres burundais des chemins qu’il faut
emprunter pour arriver à la réconciliation. Il n’a pas manqué d’encourager les
jeunes qui ont accepté de participer aux dialogues organisés dans le cadre du
projet. Il a terminé son discours en précisant que la réconciliation n’est pas
l’invention des hommes qui élaborent des projets mais plutôt l’œuvre de Dieu,
d’où tout croyant a la mission de participer et accompagner ce processus de la
réconciliation.
Au nom de la Délégation de la
Misereor, Monsieur Gilbert Küper a remercié en particulier l’équipe CDJP
Bujumbura pour l’accueil chaleureux qu’elle a réservée à la délégation de
Misereor. Il a signalé que le but de leur descente sur terrain est de connaître
des réalités sur terrain et faire connaissance des partenaires et de leur
travail à travers des échanges qui se font sur terrain.
Il a fait savoir qu’il a été
étonné et content de voir comment il y a beaucoup de gens qui, volontairement,
ont accepté de participer dans les groupes de parole organisés dans le cadre du
projet. Selon lui, à l’issu de cette descente, ils vont comprendre les grandes
activités déjà organisés, ce qui a bien marché et ce qui n’a pas marché, mais
aussi proposer ce qui peut être amélioré pour l’avenir.
Les bénéficiaires du projet,
quant à eux, ont saisi de cette occasion pour témoigner ce qu’ils ont déjÃ
bénéficié jusque-là . Madame Concilie Nikwingenza qui, comme elle l’a signalé,
avait gardé dans son cœur les violences qu’elle a subies pendant les différentes
crises du pays, a fait savoir que c’est à partir des séances de dialogue dans
les groupes de parole mis en place qu’elle a commencé à échanger avec les
autres son passé douloureux. Elle a fait savoir qu’elle a trouvé un
environnement propice pour le partage et qu’actuellement elle se sent soulagée.
Quant à monsieur Julien Nahimana,
un des animateurs de ce projet, il a fait connaître que les interventions du
projet l’ont aidé à comprendre le passé douloureux des autres. Il a dit
qu’avant le projet, il croyait qu’il
était la seule victime des crises du passé, mais qu’avec les échanges dans les
groupes de parole, il a compris qu’il y avait
d’autres personnes qui avaient été touchées par les crises du passé.
Le projet «Appui à la
réconciliation des communautés burundaises à travers le traitement du passé»
est un projet exécuté par la CDJP Burundi dans le but de contribuer à la
réduction du risque de violence par un dialogue franc et inclusif sur le passé
douloureux, comme l’indique Madame Arlette Gateka, Coordinatrice de ce projet.
Ce projet a comme groupe cible
d’abord les animateurs locaux, qui sont
des personnes choisies dans des communautés comme intermédiaires capables
d’animer les dialogues intercommunautaires à base desquels s’ouvriront les
victimes et les témoins. Ensuite, vient les
responsables religieux. Il est en
train d’être exécuté dans quatre paroisses de l’Archidiocèse de Bujumbura, Ã
savoir Matara, Mubimbi, Bukeye et Munanira.
Rénovat Niyonsenga, CDJP
Bujumbura