Le
vendredi 10 janvier 2025, dans les enceintes de l’hôtel King’s Conference Centre
a Bujumbura, s’est tenu un atelier d’analyse des résultats du baromètre de la cohésion
sociale sur le contexte du Burundi, il a réuni les leaders des partis politiques
réunis au sein du forum des partis politiques, les leaders religieux membres du
comité de plaidoyer national du CICB, dans le cadre du Projet Dukire Tubane mis en œuvre par le Conseil Interconfessionnel
du Burundi (CICB en sigle) en partenariat avec CRS.
L’objectif principal de cet atelier était de présenter les données nationales récoltées à l’aide du Baromètre de la Cohésion sociale, un outil innovant qui mesure les opinions sur le niveau et la tendance de cohésion sociale à l’aide des indicateurs relevant des sphères socioculturelles, économiques et politiques. Après analyse et échanges sur les facteurs derrières les scores les plus bas, des actions et des recommandations ont été proposées en vue de la promotion et du renforcement de la cohésion sociale.
L’atelier a permis aux participants d’analyser les résultats de cette évaluation, de se rendre compte d’une amélioration et des progrès enregistrés, mais avec, quelque part, des tendances moins satisfaisantes. Il leur a également permis de voir comment les citoyens burundais perçoivent la cohésion sociale.
Alors que la sphère
socioculturelle est celle présentant des scores moins alarmants, la sphère économique
et la sphère politique ont quant à elles montré que la population burundaise démontre
une insatisfaction par rapport à la
gestion et le partage équitable des ressources, l’égalité
d’accès aux ressources, la considération des préoccupations de la communauté par
les institutions ainsi
que la confiance dans les
institutions publiques qui présentent
les scores les plus bas, synonyme de faible capacité de résilience à la
violence quant à la gestion des éventuels conflits qui résulteraient de ces
facteurs.
Comme
cet atelier s’organise pendant que le pays se prépare aux élections législatives
qui se passeront au mois de juin 2025, les participants ont encouragé le
renforcement de la cohésion sociale qui s’appuie sur la démocratie effective,
respectueuse des droits et devoirs civiques, ainsi que sur la promotion du bien
commun, la tolérance, le pardon et la réconciliation, la lutte contre la corruption,
le respect de la dignité humaine et la conjugaison des efforts en menant des
actions communes qui s’appuie sur un dialogue permanent franc et sincère.
Dans
un entretien accordé par Son Excellence Monseigneur Joachim NTAHONDEREYE,
président actuel de la CICB et Evêque du diocèse de MUYINGA, ce dernier nous a
fait savoir que cette méthodologie adoptée aide les gens à promouvoir le
dialogue, les échanges sur les réalités du pays, sans faire recours à la
violence verbale et en valorisant tout ce qui est positif dans l'autre. « Nous
n'avons pas à attendre la veille des élections pour préparer les mentalités,
éveiller les consciences des citoyens par rapport à la qualité des relations
que les uns et les autres ont entre eux. Et donc, là où effectivement la
qualité des rapports s'est améliorée que l'on puisse sauvegarder cette qualité »,
a-t-il surenchéri.
Dans une interview accordée par l’Honorable
Félicien NDUWUBURUNDI, président du Forum des partis politiques au Burundi, il a
souligné que les Burundais cohabitent bien et que certains indicateurs montrent que la cohésion sociale est
possible : « Alors, nous venons de passer 20 ans après la crise
qui a duré une décennie. Par rapport à là où nous étions et par rapport à là où
nous sommes aujourd’hui, nous voyons qu'il y a une très grande différence.
» Comme conseil, il a demandé à tout Burundais d’œuvrer pour la paix et la sécurité,
et de respecter la loi car sans respect de la loi il y a anarchie.
Sheik Amini Abdalah, participant à cet atelier
en tant que membre de la communauté Islamique du Burundi et du comité de
plaidoyer national du CICB, Il nous a témoigné que des progrès considérables
par rapport à la cohésion sociale au Burundi sont à souligner dans tous les
domaines. Toutefois, il ne nie pas qu’il y ait des progrès à faire encore, qui
demandent des efforts de tout un chacun en vue du bien commun. Il a encouragé
de tels genres d’ateliers pour le renforcement de la cohésion sociale et le
dialogue inclusif.
Cet atelier d’analyse des résultats du
Baromètre de la cohésion sociale a permis d’ouvrir d’autres horizons à des réflexions
et des activités concrètes pour le renfoncement de cette dernière. Il s’est
avéré que la cohésion sociale nécessite la participation active de chaque
citoyen, l’engagement des autorités publiques, des acteurs de la société civile
ainsi que des leaders religieux. Et la réussite dans ce processus dépendra d’un
dialogue constant et sincère, de l’acceptation des différences et de la
recherche des solutions ensemble en vue d’une société apaisée.
Sœur Yvonne de Jésus
Miburo, CEDICOM