Face au phénomène
récurrent de la tricherie en milieu scolaire et universitaire compromettant le
présent et l’avenir des jeunes, sans oublier celui du pays, un cri d’alerte a
été lancé aux élèves du Petit Séminaire de Kanyosha de l’Archidiocèse de
Bujumbura, dans la soirée du 21 Mars 2025, lors d’une conférence animée par
l’Abbé Eugène Nsanzerugeze qui a fait le pari de prévenir et de lutter contre
ce phénomène.
Le choix
de cette école n’a pas été motivé par l’existence de ce fléau dans cette
pépinière sacerdotale, loin de là . Le conférencier, en introduisant sa
présentation, a indiqué l’objectif de sa relation: chercher parmi les futurs
jeunes prêtres des acteurs chevronnés de cette lutte auprès de leurs pairs des
autres écoles rongés par cette «maladie» scolaire. Par ailleurs, il s’agissait
d’une prévention en amont afin que les séminaristes réalisent la gravité du
phénomène pour mieux le prévenir et le combattre.
L’animateur
a analysé ses causes réelles, souvent inavouées, voire occultées, ses
conséquences sur plusieurs registres, ce que doit être la mission de l’Eglise
ainsi que celle des autres intervenants si nous voulons sauver de la dérive les
jeunes et édifier un Burundi aux leaders responsables.
Parmi les
causes inavouées figurent entre autres: l’occultation de la mystique de
l’effort faisant ainsi le lit de la paresse, mère de tous les vices,
l’émoussement du sens des valeurs de vérité et de justice, une mauvaise compréhension
de la liberté l’assimilant dramatiquement à la permissivité, manque d’esprit de
discernement, confusion entre l’être et l’avoir en recherchant le bonheur dans
l’acquisition honteuse des points, une foi non arrimée au témoignage, le
galvaudage de l’amour confondu avecÂ
l’hédonisme.
Après
avoir dégagé, sans complaisance, la racine de ce mal, il a indiqué sous
plusieurs registres les conséquences du phénomène: psychologique, relationnelle,
familiale, économique, écologique sans oublier l’impact spirituel, etc.
En
terminant, il a proposé quelques pistes d’attitudes et d’actions pour prévenir
et juguler ce fléau qui se veut universel. Il a exhorté les jeunes à renouer
avec la culture de l’effort car rien ne s’acquiert sans ascèse, étudier au jour
le jour, veiller à la ponctualité lors des séances d’étude personnelle, savoir
fréquenter de bons amis, démasquer les sollicitations perverses, avoir
confiance en soi-même, privilégier l’acquisition des connaissances afin de se
préparer à mieux servir demain l’Eglise et la patrie, combattre hardiment et
résolument la tentation de céder aux coups d’œil, au copions, redécouvrir les
exigences de sa vie de foi etc.
Rappelons qu'un espace de partage a été aménagé. Plusieurs élèves ont reconnu la gravité du phénomène en pointant du doigt certains aspects tels que: compromettre son propre avenir, scandaliser les autres, s’aliéner la confiance des autres, vivre dans l’hypocrisie etc. À tous les hommes de bonne volonté épris des valeurs humaines et chrétiennes en général et à tous les partenaires éducatifs en particulier, le chantier axiologique nous attend.