
Du
26 au 30 juillet 2025, la Commission Diocésaine Justice et Paix (CDJP) de
Bujumbura, représentée par sa délégation, a pris part à une rencontre régionale
réunissant les déléguées des femmes de la zone relevant de l’Association des
Conférences Épiscopales de l’Afrique Centrale (ACEAC). L’événement, qui s’est
tenu au Centre Vincent Pallotti de Gikondo, à Kigali, a rassemblé soixante
femmes issues des Diocèses transfrontaliers du Burundi, du Rwanda et de la
République Démocratique du Congo.

Cette rencontre a notamment réuni les paires de villes et des Diocèses frontaliers suivants: Goma, Gisenyi, Bukavu, Cyangugu, Uvira et Bujumbura. Les participantes étaient toutes engagées dans des initiatives locales et/ou transfrontalières pour la paix.
Elles ont travaillé autour de quatre objectifs
majeurs: affirmer le soutien des femmes au processus de paix dans la région
ainsi qu’aux différentes initiatives déjà entreprises; renforcer la cohésion
transfrontalière entre les femmes œuvrant pour la paix à l’échelle locale; témoigner
qu’il est possible d’ériger des ponts entre les communautés malgré les conflits
interétatiques; accroître les compétences des femmes en matière de plaidoyer
pour la justice et la paix.
La
délégation burundaise était conduite par Madame Marcelle Ndanezerewe,
Directrice des Programmes à la Commission Episcopale Justice et Paix (CEJP). Au
nom de cette délégation, Madame Honorine Irankunda, Présidente du Noyau
Dynamique Femmes Bujumbura, a saisi l’occasion pour adresser aux Evêques de
l’ACEAC un vibrant message de paix.

Extrait
du message prononcé par Mme Irankunda
«Nous,
femmes burundaises, vous invitons à élever nos voix: non pour accuser, mais
pour guérir; non pour diviser, mais pour unir; non pour rouvrir les blessures
du passé, mais pour semer l’espérance d’un avenir nouveau. Nos peuples du
Burundi, du Rwanda et de la République Démocratique du Congo partagent plus
qu’une frontière: un sang, une histoire, une souffrance, et aujourd’hui, une
mission.
Les
conflits qui nous ont déchirés ne sauraient être apaisés par la vengeance ou
l’indifférence. Seules la vérité, le pardon et l’amour peuvent ériger des
passerelles durables entre nos communautés.
Nous,
femmes, mères et sœurs, porteuses de vie et d’espérance, clamons : plus jamais
la haine! Plus jamais les violences fratricides ! Nous tendons la main à nos frères
et sœurs congolais et rwandais pour marcher ensemble sur le chemin d’une paix
véritable, fondée sur la justice, l’écoute mutuelle et la réconciliation.
Aujourd’hui,
nous voulons être des bâtisseuses de ponts: des ponts entre les mémoires
blessées et la guérison; des ponts entre les peuples en conflit et la
fraternité retrouvée; des ponts entre nos différences et notre humanité
commune.
Nous
appelons tous les croyants à prier avec nous pour la paix dans la région des
Grands Lacs. Que l’Esprit Saint nous inspire le courage d’arracher la haine de
nos cœurs et d’y planter la compassion. Que la paix prenne racine en chacun de
nous, s’épanouisse dans nos familles et rayonne entre nos nations. Ensemble,
dans l’unité, transformons les larmes en chants d’espérance. Que Dieu bénisse
nos peuples et fasse de nous des instruments de sa paix.»

La
rencontre s’est conclue dans une atmosphère empreinte de fraternité, rythmée
par des prestations culturelles et des danses traditionnelles offertes par les
différentes délégations, symboles vivants de l’unité dans la diversité.