«On peut très bien soutenir une équipe avec ardeur tout en restant chrétien dans ses commentaires».
Pendant la Coupe du Monde de football, nous assistons aux commentaires habituels évoquant une grande messe sportive qui célèbre une nouvelle religion mondiale. Mais, quelle devrait être l'attitude d'un chrétien dans la foulée d'amateurisme des matchs? Et Aficionado de s'étonner: «L'attitude non-chrétienne, c'est de rester entre soi et de ne pas aller vers les autres», argue-t-il, car si sur le terrain les joueurs sont des adversaires, à l'extérieur, ils peuvent avoir une relation d'amis. (Source: Aleteia). Aficionado, cet ecclésiastique «footeux», en évoquant la troisième mi-temps d'un match qu'il suivait, ce temps festif où les joueurs font bonne chère ensemble, s'indigne: «Je suis déçu que certains dénigrent le foot, comme si c'était les jeux du cirque d'aujourd'hui. On peut très bien soutenir une équipe avec ardeur tout en restant chrétien dans ses commentaires».
Le Saint-Siège avait par ailleurs de publié, avant la Coupe du Monde, sur l'engagement sportif, lit-on sur le site web de l'Aleteia. Le football vient nourrir avec puissance des attentes de l'humanité. Il déporte sur un gazon vert des besoins personnels qui nous permettent de vibrer par procuration à des affrontements vifs et festifs. Il est un cocktail ultra-puissant qui convoque quelques ingrédients: l'identité (l'attachement à des couleurs, des hymnes, une patrie); l'émotion, c'est la fièvre du rassemblement et la dramaturgie de l'enjeu. Lorsqu'on dit qu'il va il y avoir du sport, c'est qu'il y aura de l'affrontement et de la vie! Le sport est une activité humaine, avec des règles, qui nous transporte dans un autre univers, avec un esprit «censé être ludique» autour de règles et de principes. Il offre une dimension cathartique qui permet de purger sur un terrain d'affrontement les pulsions belliqueuses mais aussi les envies de communion qui nous traversent. Le pape Jean Paul II expliquait que le produit fini du sport était l'offrande d'un geste qui mobilise notre personne, corps, âme, esprit.
Avec le sport, nous offrons un geste qui devra être un geste juste, fruit de travail de sacrifice, d'intuition, d'inspiration ou de génie. Le sport malaxe notre humanité et vient la célébrer. Et c'est très puissant. Pensons toujours au geste juste. Avoir l'esprit sportif, c'est convoquer notre personne pour nous dépasser et offrir à l'humanité ce que nous sommes, à travers un geste qui célèbre et révèle notre humanité.
Toutefois, «la passion du foot peut nous amener à avoir une attitude non-chrétienne; il faut que cela reste un jeu», insiste Aficionado, ce passionné du ballon rond. «Les valeurs du sport sont énormes: on parle souvent de l'argent-roi et de l'orgueil, mais il y a aussi le partage, l'amitié, la solidarité», conclut-il.