S'étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit: «Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous» (Marc 9,35)
Chers frères et soeurs en Christ, au moment où bon nombres de personnes courent à toute allure à la recherche du pouvoir, Jésus nous interpelle: «Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous» (Marc 9,35), c'était dans l'Évangile de ce Dimanche le 23 Septembre 2018. Que veut-il alors signifier, Jésus, par son appel d'«être le dernier»? Le Centre Diocésain de Communication de Bujumbura (CEDICOM) vous a produit un article là -dessous pour aider ceux qui désirent lutter pour le pouvoir, à bien marier leur vie de foi et leurs aspirations de devenir dirigeant. Le CEDICOM s'inspire de la méditation proposée par le père Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale à ROME, en date du 22 septembre 2006, un message que nous estimons toujours vivant. EST-IL UN PECHE DE VOULOIR ETRE LE PREMIER?
Selon le Père Raniero Cantalamessa, Jésus n'interdit pas le désir de vouloir être le premier. Tout ce qu'Il évoque c'est seulement une manière nouvelle et différente pour y parvenir: «Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous.» Cela dit «Non» au détriment des autres et «Oui» en faveur des autres, avec toutes les implications qu'on peut avoir en choisissant l'une ou l'autre option.
Mais, quels sont les fruits de l'une et l'autre manière d'être le premier?
- Les implications d'être le premier: Etre le premier c'est occuper la place de ceux qui désirent dominent les autres, de ceux qui veulent donc être servis. Vouloir être le premier sous-entend avoir la volonté de puissance sur les autres, la domination d'un peuple sur un autre, d'une race sur l'autre, d'un parti sur les autres, d'un sexe sur l'autre, d'une religion sur l'autre? Cela conduit à une situation dans laquelle l'un, le dominant, est servi, et les autres, les dominés, servent.
Cela signifie que le dominant c'est celui qui sort vainqueur de la compétition; il est rendu «heureux» (s'il peut exister un bonheur en cela) et vit en adversaire avec ceux qui en sortent vaincus, souvent «malheureux». S'en suit alors l'éternelle angoisse que saint Jacques évoque, lorsqu'il pose son questionnement en ces mots:
«D'où viennent les guerres, d'où viennent les conflits entre vous? N'est-ce pas justement de tous ces désirs qui mènent leur combat en vous-mêmes? Vous êtes pleins de convoitises et vous n'obtenez rien, alors vous tuez; vous êtes jaloux et vous n'arrivez pas à vos fins, alors vous entrez en conflit et vous faites la guerre» (Jacques 4,1-3).
- Les implications d'être le dernier: Etre le dernier c'est occuper la place de ceux qui servent les autres, c'être donc le premier en faveur des autres. Dans une relation fondée sur le service des autres, celui qui est grand dans le service est lui-même grand et rend les autres grands. En revanche, tous bénéficient de la grandeur de l'un. Selon la conception de Jésus Christ, celui qui veut être le premier, au lieu de s'élever au-dessus des autres, il élève les autres avec lui.
MAIS, QUE FAUT-IL PENSER DES COMPETITIONS DE FORMULE «UN»?
De cette question, un seul doute demeure, surtout lorsqu'il s'agit de parler de l'antagonisme dans certains domaines, comme le sport et de la concurrence commerciale; il est difficile de dire que ces domaines sont également condamnés par la parole du Christ.
L'invitation de Jésus à être le dernier ne peut, certes, pas s'appliquer pas à ce genre de compétitions. Le sport permet précisément de mettre en lumière la limite de cette grandeur par rapport à celle du service. Il suffit de penser à ce qui se passe à la fin d'une finale de 100 mètres de course du stade: le vainqueur jubile, entouré de photographes car porté en triomphe, alors que tous les autres s'éloignent, tristes et humiliés. «Dans les courses du stade, tous courent mais un seul obtient le prix », dit saint Paul (1Co.9,24).
Toutefois, même Saint Paul tire des courses d'athlétisme un enseignement positif: «L'athlète se prive de tout; ne devrions-nous pas nous aussi faire, pour la couronne impérissable de la vie éternelle ce qu'ils font eux pour une couronne périssable?» Cela revient donc au même principe du Christ, que dans la nouvelle course d'être le premier, puisse gagne celui qui se fait le dernier de tous et le serviteur de tous.
Même dans le domaine sportif et commercial, nul n'ignore que les deux servent tous au bien commun: le sport sert à élever le niveau des prestations physiques et tandis que le commerce sert au bien-être des gens; ils servent donc indirectement.
QUE FAUT-IL RETENIR DE L'INVITATION DE JESUS A ETRE LE DERNIER?
Au désir de dominer les autres, Jésus nous interpelle donc d'éveiller notre l'honnêteté en cherchant plutôt à occuper la première place parmi ceux qui sont animés par le souci de servir les autres, et cela dans tous les domaines. Que celui qui veut être le premier se fasse le dernier en donnant ses prestations de service qui élèvent les autres avec lui.