«Je lave mes mains en signe d'innocence pour approcher de ton autel, Seigneur» (Missel de saint Pie-V)
Le lavement des mains par le prêtre, ce rite pratiqué pendant la messe, se produisant au cours de l'offertoire, et qui se situe exactement au terme de la préparation des dons, immédiatement avant la prière sur les offrandes, ça s'appelle «le rite du lavabo». Ce rite se pratique au moment où le prêtre va offrir le sacrifice eucharistique, avant la grande prière eucharistique. Grâce à un peu d'eau, un bassin et un linge apportés par un servant d'autel, le prêtre se lave les mains sur le côté de l'autel, et prononce quelques paroles. Mais, de quelles paroles s'agit-il et que signifie ce geste?
Le Centre Diocésain de Communication de Bujumbura (CEDICOM) vous a produit un article sur la signification du rite de lavabo. Les chrétiens ont certainement intérêt à connaître ce rite afin de savoir en quoi ce geste combien symbolique leur est spiritualisant et purificateur.
«Lavabo» est un mot latin signifiant «Je laverai». Il est tiré du psaume: «Je laverai mes mains en signe d'innocence pour approcher de ton autel, Seigneur» (Psaume 25,6). Cette phrase a été adaptée et explicitée pour la liturgie de la messe. Le prêtre se lave les mains grâce à un peu d'eau, un bassin et un linge apportés par un servant d'autel, et dit: «Lave-moi de mes fautes, Seigneur, purifie-moi de mon péché.» Par ce geste, il demande à Dieu lui-même de le purifier.
À l'origine, cet aquamanile avait un aspect hygiénique. Les fidèles, pendant l'offertoire pouvaient venir en procession déposer des offrandes en nature (légumes, poulets, fromages, cierges, argent) devant l'autel. Parmi ces offrandes, les paroissiens fournissaient principalement le pain et le vin de l'Eucharistie.
Le prêtre devait se laver les mains et les purifier, après avoir manipulé ces offrandes qui étaient essentiellement des produits de la terre. Ensuite, avant de commencer la prière eucharistique, il prononçait ces paroles, en latin: «Lavabo inter innocentes manus meas et circumdabo altare tuum Domine», qui peut se traduire en français par: «Je lave mes mains en signe d'innocence pour approcher de ton autel, Seigneur» (Missel de saint Pie-V).
Les premiers emplois du mot «Lavabo» dans un contexte liturgique désignaient le linge avec lequel le prêtre essuyait ses mains (usage attesté en 1560) puis, par métonymie, la «prière du lavabo», et le vasque liturgique utilisé lors de la messe. Dans les sacristies, il était également ménagé ce type de réceptacle permettant au prêtre de se laver les mains avant la messe et de jeter l'eau ou le vin eucharistique qui n'avaient pas été utilisés.
Au XIIe siècle, les monastères cisterciens aussi aménageaient à l'intérieur du cloître un édicule au sein duquel se trouve une fontaine nommée «Lavabo ou fontaine». Les moines s'y lavaient les mains avant de passer au réfectoire. Par extension, la pièce contenant cette fontaine était également nommée lavabo. Il a existé de nombreux édicules de ce type dans les monastères cisterciens, mais la plupart ont disparu au cours des siècles.
Pour des raisons de commodité, la quête du rite de lavabo s'est pratiquement substituée à ces offrandes à partir du IXe siècle. Institué à la fin des années 1960 (en 1969), dans la forme tridentine du rite, le prêtre prononçait ces paroles en latin. Aujourd'hui, au moment où il va offrir le sacrifice eucharistique, le prêtre prononce ces paroles dans la langue locale de célébration de la messe.
LE RITE DU «LAVABO», SA SYMBOLIQUE
Comme à l'origine, le rite du «lavabo», est encore maintenant employé dans la liturgie chrétienne pour désigner le moment de la messe où le prêtre se lave les mains, ainsi que le récipient utilisé à cet effet. Le geste du lavabo s'effectue toujours au cours de l'offertoire, mais le prêtre prononce la formule à voix basse: «Lave-moi de mes fautes, Seigneur, purifie-moi de mon péché» qui est issue, cette fois-ci, du psaume 50.
La présentation générale du missel romain indique que ce rite doit être compris comme symbolisant le désir de purification intérieure du prêtre. Certes, par ce geste, le célébrant de la messe demande la pureté intérieure que requiert son ministère. Il demande à Dieu lui-même de le purifier. Le rite du lavabo ne peut donc être omis, si bien qu'il est un geste spiritualisé.
Alors, à la manière du prêtre célébrant, nous aussi quand nous le voyons faire le rite du lavement des mains, ravivons notre désir de demander au Seigneur de nous purifier de nos péchés, et disons: «Seigneur, lave-moi de mes fautes, purifie-moi de mon péché».
(Sources: Publication du Service National de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle -Conférence des Évêques de France).