Les cérémonies liturgiques
de l'Abbé Philippe SIRIBA ont eu lieu ce mardi 18 Juin
dans le cimetière du Grand Séminaire de Bujumbura, après une messe de requiem célébrée
dans la cathédrale Regina Mundi par l'Archevêque Emérite de l'Archidiocèse de
Bujumbura, S.E Mgr Evariste Ngoyagoye. Les derniers hommages au défunt ont vu
la participation de plusieurs prêtres de l'Archidiocèse, les membres de sa
famille, ses proches, ainsi que les fidèles de la paroisse Saint-Michel dans
laquelle il exerçait son apostolat de dernière minute.
Feu l'Abbé Philippe
SIRIBA est décédé prêtre. Sa mort est naturellement survenue, le 13 Juin 2019,
suite à l'épuisement de sa santé due au vieillissement, à l'âge de près de 90
ans. A quelques années avant sa mort, il
était déjà au repos de retraite, dans la maison des prêtres âgés, à la Paroisse
Saint-Michel. Et, aux obsèques de son corps, c'est
Mgr Evariste ngoyagoye qui a procédé aux rites de requiem, à l'église comme au
cimetière. En effet, trois bénédictions ont été observées: à l'entrée du
cercueil dans l'église, enfin de messe et, pour une dernière fois, lors de la
mise en terre.
Pendant la célébration
eucharistique, l'Archevêque Emérite a donné le sens liturgique des funérailles:
«C'est par la foi que nous sommes venus célébrer cette messe de requiem, pour présenter
nos prières au Seigneur». Dans son homélie, il a rappelé les Saintes Ecritures qui
stipulent que celui qui mange la chair du Christ et boit son sang a la vie
éternelle, et Jésus le ressuscitera au dernier jour. Ces paroles furent
tournées à la personne de Feu l'Abbé Philippe SIRIBA: Mgr Evariste Ngoyagoye est
confiant que rien ne pourra empêcher le défunt d'hériter de cette vie éternelle
par la résurrection car il avait à grande suffisance mangé le Corps et bu le
Sang du Christ à travers l'Eucharistie qu'il a même célébré.
Quant à la
biographie de Feu l'Abbé Philippe SIRIBA, nous la devons de Mgr Gabriel Barekensabe qui l'a
présentée. Philippe SIRIBA est né à Muramvya, lieu d'origine de ses parents qui
déménageront plus tard vers Rugazi, Province Bubanza. Il est né d'une famille de
Jacques Nzabampema et de Véronique Ndayirukiye, et a des frères et soeurs. Sa véritable
date de naissance n'a pas pu être connue, mais toutefois l'on sait qu'il a été baptisé
enfant d'environ trois ans ou légèrement plus, le 13 Mars 1932, dans la
paroisse Bukeye du ressort de ses parents. C'est pour cela qu'on lui estime l'âge
de 90 ans.
Concernant ses études,
l'on peut commencer par l'Ecole primaire que Philippe SIRIBA fréquenta à Bukeye,
jusqu'en 1945, pour ensuite embrasser le Petit Séminaire de Mugera. A ce moment-là ,
Ses parents avaient déjà déménagé vers Rugazi, en 1943, en Province Bubanza. Il
a achevé le Petit Séminaire en 1951 pour poursuivre ensuite ses études de
Philosophie et Théologie au Grand Séminaire de Burasira, jusqu'en 1960. Il fut
alors ordonné Diacre là -même, en date du 18 Octobre 1959, par les mains de Mgr Michel
Ntuyahaga.
Dans le cadre
pastoral, nous avons cette fois-ci l'Abbé Philippe SIRIBA le jeune prêtre, car
ordonné le 19 Avril 1960, dans la Paroisse Kiganda, par les mains du même Évêque.
Son ordination prit place en triplet de co-ordinands, l'Abbé Jean Berchimas Bwabo
et l'Abbé Marc Gahungu, les tous premiers ordinands que reçut le jeune Évêque. Depuis
lors (1960) l'Abbé Philippe SIRIBA recevra plusieurs nominations. La toute première
sera d'assurer la mission évangélisatrice dans la paroisse Kinama, jusqu'en 1963,
pour ensuite aller enseigner au Petit Séminaire de Kanyosha, et y assurer en même
temps l'Economat. Par après, il sera nommé Curé Rushubi, en 1966, mais sans tarder,
il sera muté pour la paroisse Bukeye, jusqu'en 1970.
Mais, depuis 1970, l'Abbé
Philippe SIRIBA reprendra ses études pour poursuivre avec l'Enseignement supérieur.
En 1978, il aura une bourse pour aller étudier les Sciences Sociales à l'Université
Catholique de Paris, en France. De son retour, il sera nommé Recteur du Petit
Seminaire de Kanyosha, et sera en même temps Professeur à l'Université du
Burundi. Autres missions connues, il fut Curé de la Paroisse Nyakabiga, pendant
une année. C'est après sa retraite dans l'Enseignement Universitaire que sa
santé va afficher un épuisement remarquable, et qu'il sera transféré dans la
maison de repos des prêtres âgés qui y exercent un apostolat en service minimum.
Feu Philippe SIRIBA
meurt dont tout naturellement par les effets de son âge. L'humanité lui reconnaîtra,
en plus de son zèle de prêtre dévoué à la mission sacerdotale du Christ, mais
surtout sur ses facultés de sagesse et de diligence dans l'enseignement universitaire
et dans la publication de pas mal de livres. Et de par ses études
sociologiques, nul n'en ignorera qu'il les aura appliqués partout où il a passé
sa vie, aussi bien dans les communautés presbytérales qu'avec les laïcs à qui
il avait à évangéliser ou à servir pour la Gloire du Seigneur. Rien donc d'étonnant
d'avoir vu à ses obsèques une foule immense venir prier pour son repos en paix
et lui souhaiter de goûter, si ce ne que de manger, les fruits délicieux de ses
oeuvres sur Terre, là où il siègera pour l'éternité, au ciel, quand le Seigneur
lui essuiera toute sa sueur.
Michel NIBITANGA,
CEDICOM