La Messe est la célébration au cours de laquelle les fidèles participent à la liturgie de la Parole et à la liturgie eucharistique où est perpétué le sacrifice du corps et du sang du Christ. Mais, pourquoi et comment célèbre-t-on la messe? La rédaction web du CEDICOM met à notre disposition un article qui nous aide à méditer sur la messe et les différentes étapes de la liturgie de sa célébration pour en élucider le sens.
Pourquoi allons-nous Ă la messe?
Nous allons à la messe pour répondre à l'invitation du Christ: «Vous ferez ceci en mémoire de moi». La messe c'est la convocation du peuple de Dieu Tout-Puissant qui consacre son Fils pour nous révéler son visage en Christ ressuscité. Le peuple de Dieu est convoqué par son Seigneur pour venir lui rendre un culte parfait.
Pendant des siècles, l'Église utilise la messe pour transmettre les rudiments de la foi à travers une forme d'enseignement collective, le prône, et un acte individuel, la confession. Dans l'Eglise Catholique, deux commandements de l'Eglise concernent des obligations des fidèles vis-à -vis de la messe et de la réception du sacrement de l'Eucharistie: l'un demande de sanctifier le dimanche et les principales fêtes liturgiques en participant à la messe, et l'autre oblige de recevoir la Sainte Communion, au moins chaque année, à Pâques.
La
liturgie de la messe
La messe comporte deux parties: la liturgie de la Parole et la liturgie eucharistique. Le but de ces rites est que les fidèles qui se réunissent réalisent une communion, et se disposent à bien entendre la parole de Dieu et à célébrer dignement l'Eucharistie, car le sacrement de l'Eucharistie est source et sommet de toute la vie chrétienne.
Voici certains rites qui ouvrent la célébration et qui la concluent:
- L'ouverture de la célébration et les rites initiaux: les rites qui précèdent la liturgie de la Parole, c'est-à -dire le chant d'entrée (introït), la salutation, l'acte pénitentiel, le Kyrie, le Gloria et la prière d'ouverture (collecte), ont le caractère d'une ouverture, d'une introduction et d'une préparation. Leur but est que les fidèles qui se réunissent réalisent une communion et se disposent à bien entendre la parole de Dieu et à célébrer dignement l'Eucharistie.
- La liturgie de la Parole: au sens courant, on appelle «Liturgie de la Parole» la première partie de la messe. Mais, immédiatement après les rites d'ouverture, elle est chronologiquement le deuxième temps fort de la messe. Elle comprend la proclamation des textes sacrés de la Bible (Ancien et Nouveau Testament) qui sont la Parole de Dieu adressée aux hommes, et se termine par l'homélie, c'est-à -dire le commentaire des lectures.
- La liturgie eucharistique: elle est chronologiquement le troisième temps fort de la messe, elle fait suite à la liturgie de la Parole. Le prêtre, représentant le Christ Seigneur, accomplit ce que le Seigneur a institué et qu'il a transmis à ses disciples pour qu'ils le fassent en mémoire de lui. «Prenez, mangez, buvez; ceci est mon Corps; ceci est la coupe de mon Sang. Vous ferez cela en mémoire de moi».
Ainsi, le sacrifice de la croix est sans cesse rendu présent dans l'Eglise. Dans l'Eucharistie, l'Église fait mémoire de l'Alliance éternelle entre Dieu et l'humanité. A travers le mémorial du Corps du Christ et de son Sang livrés pour nous, Il se donne à nous: c'est son Amour que nous recevons. Il a montré à l'humanité entière que rien ne saurait la séparer de son Amour, qui est indéfectible.
L'Eglise a distribué toute la célébration de la liturgie eucharistique en plusieurs parties: la préparation des dons et l'apport à l'autel du pain et du vin, avec l'eau; la prière eucharistique par laquelle le prêtre à l'autel rend grâce à Dieu pour toute l'oeuvre du salut, et les dons offerts deviennent le Corps et le Sang du Christ; la fraction du pain et la communion (les fidèles, quel que soit leur nombre, reçoivent du pain, le Corps et le sang du Seigneur, de la même manière que les Apôtres les ont reçus des mains du Christ lui-même).
Et c'est la prière eucharistique qui est le centre et le sommet de toute la célébration. Le sens de cette prière est que toute l'assemblée des fidèles s'unisse au Christ dans la confession des hauts faits de Dieu et dans l'offrande du sacrifice.
Voici les principaux éléments qui composent la prière eucharistique: Le dialogue de la préface; l'action de grâce pour glorifier Dieu le Père pour toute l'oeuvre de salut; l'acclamation en s'unissant aux puissances d'en haut pour chanter le Sanctus; la première épiclèse (ou épiclèse de consécration) pour sanctifie les offrandes offertes par les hommes soient consacrés.
Par la consécration, le prêtre -tout seul- récite d'abord l'Institution de l'Eucharistie (prenez, ceci est mon corps; ceci est mon Sang), et le peuple, regardant le pain consacré avec foi, adore le Corps du Christ par une profonde inclination. Le prêtre fait la génuflexion. Vient ensuite l'anamnèse (le grand mystère de la foi par la mémoire du Christ). On se souvient de sa passion bienheureuse du Christ, de sa glorieuse résurrection et de son ascension dans le ciel; l'Offrande au Père (toutefois les fidèles sont appelés à s'offrir eux-mêmes).
La deuxième épiclèse (ou «épiclèse de communion» consiste en l'invocation pour demander l'envoi de l'Esprit Saint, sur le peuple, en vue de la communion. Elle sera suivie par les intercessions, parce que l'Eucharistie est célébrée pour le salut du monde. L'offrande est en effet offerte pour tous les membres de l'Eglise, vivants et morts, appelés à participer à la Rédemption et au Salut obtenu par le Corps et le Sang du Christ.
Et avec la doxologie finale, le prêtre exprime la glorification de Dieu, affirme l'égalité des personnes trinitaires et souligne leurs relations entre elles. Il la dit ou la chante en élevant le pain et le vin en un geste d'offrande, à travers le pain et le vin (fruits de la création) changés en Eucharistie. La création remonte maintenant vers le Père. A la suite du prêtre, il appartient au peuple de ratifier et de conclure la doxologie par un «Amen» percutant.
Enfin, par les rites de communion, puisque la célébration eucharistique est le banquet pascal, il convient que, selon l'ordre du Seigneur, le Corps et le Sang du Christ soient reçus par les fidèles -bien préparés- comme une nourriture spirituelle. C'est à cela que tendent la fraction et les autres rites préparatoires par lesquels les fidèles sont immédiatement amenés à la communion.
Et dans l'oraison dominicale, on demande le pain quotidien et on y implore la purification des péchés. Le prêtre rompt le pain eucharistique et, par une prière à voix basse, se prépare à recevoir le Corps et le Sang du Christ. Les fidèles font de même par une prière silencieuse, puis le prêtre leur montre le pain eucharistique, au-dessus de la patène ou du calice, et les invite au banquet du Christ. En même temps que les fidèles, il fait un acte d'humilité, en reprenant les paroles évangéliques indiquées.
Pendant que le prêtre consomme le Sacrement, on commence le chant de communion pour exprimer, par l'unité des voix, l'union spirituelle entre les communiants, montrer la joie du coeur et mettre davantage en lumière le caractère «communautaire» de la procession qui conduit à la réception de l'Eucharistie. Lorsque la distribution de la communion est achevée, le prêtre et les fidèles prient en silence pendant un certain temps. Si on le décide ainsi, toute l'assemblée pourra aussi exécuter une hymne, un psaume, ou un autre chant de louange.
- Les rites de conclusion: pour achever la prière du peuple de Dieu et conclure la liturgie de la messe, le prêtre dit la prière après la communion, dans laquelle il demande les fruits du mystère célébré. Relèvent aussi du rite de conclusion des annonces qui doivent être le plus brèves possible, la salutation et la bénédiction de l'assemblée par le prêtre et enfin, le renvoi de l'assemblée par le prêtre ou le diacre, pour témoigner de sa foi et de son amour stimulés par l'Eucharistie et le baiser de l'autel par le prêtre et le diacre, suivi de l'inclination profonde vers l'autel.
Signalons que quand on entend un chant d'envoi, c'est que c'est la fin de la célébration. Reste que, par les fruits reçus à l'eucharistie, nous devons être missionnaires de la Bonne Nouvelle. Rappelons aussi qu'il ne faut pas confondre le chant d'envoi et le chant de sortie, car le chant d'envoi l'est avant tout par son texte qui rappelle la mission que nous avons reçue au jour de notre baptême.
Michel NIBITANGA, CEDICOM