En cette
fête de la dédicace de la basilique de Saint-Jean de Latran, qui a rang de solennité
dans le diocèse de Rome, le Pape François a célébré, ce samedi le 9 Novembre
2012, une messe dans la «Mère et tête de toutes les églises», sa cathédrale en
tant qu'Évêque de Rome. De nombreux catholiques de la ville éternelle étaient
présents pour ce temps privilégié avec leur pasteur.
Le Pape François,
s'appuyant sur les textes du jour, leur adressé des paroles stimulantes pour
leur mission d'évangélisation. Au cours de son homélie, le souverain Pontife a
confié à l'assemblée trois versets de la Parole de Dieu, comme autant de
boussoles pour la suite de l'année pastorale.
Le premier verset s'adressait à toute la communauté diocésaine: «Le Fleuve, ses bras réjouissent la ville de Dieu» (Ps.45,5). Le Pape y a vu une image, celle des chrétiens de la ville qui «portent une Parole de vie et d'espérance capable de féconder les déserts des coeurs», dirigée vers «des terres d'apparence hostile». La ville ne peut que «se réjouir quand elle voit des chrétiens devenir de joyeux annonciateurs», déterminés dans l'annonce de l'Évangile et le don de soi «pour le bien commun», a assuré le Saint-Père.
Les fidèles romains ont été encouragés à vivre avec obéissance, courage et enthousiasme cette «nouvelle saison d'évangélisation», non pas «comme un effort grave, mais avec légèreté spirituelle». Le plus important, a souligné le Pape, est de ne pas «se faire prendre par les angoisses d'une prestation», mais d'élargir son esprit pour «saisir la présence et l'action de Dieu dans la ville». Si la ville reverdit, «Dieu est le secret de cette force de vie nouvelle».
Aux prêtres, le Saint-Père a confié un verset de saint Paul - «La pierre de fondation, personne ne peut en poser d'autre que celle qui s'y trouve: Jésus Christ» (1Co.3,11) -, avant de leur rappeler «le coeur de [leur] ministère»: aider les croyants à rester proche du Seigneur et à écouter sa Parole, les tenir «loin de toute mondanité, des mauvais compromis», des «loups rapaces» et de ceux qui voudraient les faire «dévier de la voie de l'Évangile».
François a adressé de chaleureux encouragements au presbyterium romain, confiant son admiration envers «la foi et l'amour du Seigneur», «la proximité envers les personnes et la générosité dans le soin des pauvres» dont ils témoignent. «Vous avez mis de côté les oppositions idéologiques et les protagonismes personnels pour faire de la place à ce que Dieu vous demande», a souligné le Pape, souhaitant que «la joie de l'intimité avec Lui soit la récompense la plus vraie pour tout le bien que vous faites quotidiennement».
Enfin,
François s'est tourné vers les équipes pastorales du diocèse, auxquelles il
remettra leur mandat à la fin de la messe, avant l'envoi. Un verset issu de
l'évangile du jour: «Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le
relèverai» (Jn.2,18).
Les équipes
pastorales dans leur ensemble ont pour mission de «rejoindre tous les habitants
de la ville, en déterminant des voies nouvelles pour rencontrer celui qui est
loin de la foi et de l'Église». Une certitude doit les encourager dans ce
service: «il n'y a pas de coeur humain dans lequel le Christ ne veuille ni ne
puisse renaître». La promesse du Christ devient effective dans nos coeurs de
pécheurs où il arrive que nous détruisions «le temple de Dieu». Cette situation
d'effondrement, d'éloignement du Seigneur n'est «jamais définitive». Il lui
suffit de «trois jours pour reconstruire en nous son temple», a rappelé le
Pape.
François a
poursuivi avec des paroles d'espérance, montrant que le mal n'a jamais le
dernier mot en l'homme. «De façon souvent mystérieuse mais réelle, le Seigneur
ouvre dans nos coeurs de nouvelles lueurs, des désirs de vérité, de bien et de
beauté, qui laissent de l'espace à l'évangélisation». Les «méfiances et
l'hostilité» que l'on peut rencontrer ne doivent pas ébranler notre foi en la
promesse de Dieu.
«C'est
aussi l'histoire de certains d'entre nous», a fait remarquer l'évêque de Rome,
«des conversions profondes, fruit de l'action imprévisible de la grâce !».
François a donc souhaité que chacun puisse «grandir dans la foi au Mystère
Pascal et être associé au ?zèle? du Seigneur pour notre maison».
Rappelons que
la fête de la dédicace du Latran, c'est-à -dire sa consécration officielle,
célèbre l'unité de l'Église catholique dont elle est le symbole, en tant que
«Mère et tête de toutes les églises», comme le rappelle l'inscription sur le
fronton de façade, une unité dont le ministère du Pape constitue le fondement
visible. Ce lien entre le successeur de Pierre et le peuple des croyants,
formant ensemble le Corps du Christ, Temple véritable, était particulièrement
perceptible ce samedi.
Michel
NIBITANGA, CEDICOM (Lecture sur le Vatican News)