Elle
se vit forcée par son père de se marier malgré le voeu de virginité que, très
jeune, elle fit au Seigneur. Il la maria contre son gré à un certain Valérien. Son mariage n'a pas été consommé. Par sa
piété, elle obtint la conversion de son mari Valérien et de son beau-frère
Tiburce.
Les
deux jeunes époux vécurent dans la chasteté et se dévouèrent aux bonnes oeuvres.
Cécile chantait les louanges de Dieu avec assiduité et y joignait souvent un
instrument de musique.
Ayant
refusé d'honorer les divinités romaines, ils souffrirent tous deux le martyre;
Tiburce, le beau-frère de Cécile, fut également martyrisé. Son mari et son beau-frère
subirent les premiers le martyre, Cécile quant à elle fut mise à mort dans un
lieu non public du fait de son rang social de noble. On la conduisit dans un bain de vapeur bouillante et pour y être
brûlée pendant une nuit et un jour. A l'instar des trois jeunes gens dans la
fournaise de Nabuchodonosor, elle y resta comme dans un endroit frais; sans même
éprouver la moindre sueur. Quand on le sut, on ordonna qu'elle eût la tête
tranchée dans le bain. Le bourreau la frappa par trois fois au cou, sans
pouvoir lui couper la tête.
Et
parce qu'une loi défendait de frapper quatre fois la victime; le bourreau
laissa Cécile à demi morte. Ensanglantée, elle baigna dans son sang pendant
trois jours au terme desquels elle rendit l'âme. Cécile mourut le 22 novembre
de l'an 230.
Il
est dit qu'en allant au martyre Cécile entendit la musique de Dieu et se mit Ã
interpréter des chants mélodieux, ce qui fit d'elle la figure virginale
emblématique des musiciens, puis des autres artistes. Et d'ailleurs des grands
artistes lui ont dédié leurs oeuvres. A titre d'exemple, Cécile inspira en effet
de nombreux compositeurs : Purcell composa en 1692 le célèbre ode à Sainte
Cécile : Hail ! Bright Cecilia;
Haendel, Liszt, Gounod, et bien d'autres
honorèrent sa mémoire.
On
ne peut pas passer sous silence Sainte Thérèse de Lisieux qui composa une
Poésie en l'honneur de sainte Cécile :
« O
sainte bien-aimée, je contemple ravie, le sillon lumineux qui demeure après
toi. Je crois entendre encore ta douce mélodie. Oui, ton céleste chant arrive
jusqu'à moi. »
La
dévotion du monde chrétien envers la sainte n'a pas cessé de se maintenir. Son
nom figure au premier canon de la messe.
Jusqu'au
moyen-âge, le patron des musiciens était le pape Saint Grégoire, mais quand
l'académie de musique de Rome fut créée en 1584, elle fut placée sous la
protection de Sainte Cécile.
Puisse cette Sainte nous illuminer
par sa vertu de chasteté, en ce monde où la virginité est considérée
comme dépassée ; puisse-t-elle également procurer, par son intercession,
aux artistes et aux chantres un goût de l'art qui élève l'âme vers le Créateur.
Bonne fête patronale à tous les
musiciens et à tous les artistes, plus particulièrement ceux adonnés à la
musique et à l'art sacrés.
Abbé Olivier NDAYISABA, CEDICOM