Au cours de cette retraite, en plus des enseignements, une journée-désert a été organisée pour permettre aux retraitants de intérioriser la Parole de Dieu reçue et faire une introspection, en vue de découvrir les obstacles à leur foi et de prendre des résolutions nécessaires
«Examinez-vous et voyez vous-même si votre foi est bien enracinée!», tel était le thème de la retraite organisée par la Paroisse Cathédrale Regina Mundi, à l'endroit des membres du Conseil Paroissial et des chrétiens qui le souhaitaient. Cette retraite s'est déroulée du 05 au 11 Janvier 2020, et s'est tenue au Foyer de Charité de Rukeco dans la province de Ngozi. À travers cinq sous-thèmes proposés pour méditation, le prédicateur, l'Abbé Aloys Cambara, Curé de la Paroisse Muyaga, a invité les retraitants à cheminer avec lui pour comprendre le sens de leur foi et reconnaître quelles sont les entraves à une foi profonde afin de prendre des résolutions pour fortifier leur foi.
Dans son enseignement sur l'appropriation de l'auto-examen de la foi, le prédicateur a développé le thème en quelques cinq sujets de méditation. D'abord, que le chrétien pense à la Personne en qui sa foi est enraciné (prêchant bien évidemment la Personne de Jésus); et puis, qu'il prenne connaissance de cette Personne; ensuite qu'il s'approcher de Lui pour contempler sa gloire et renforcer sa foi; aussi, qu'il prenne le temps d'examiner la foi des personnages bibliques pris pour modèles dans leurs foi; et enfin alors qu'il s'inspire d'eux pour raviver son désir ardent d'être Saint.
«La foi s'enracine dans une vie de prière et se nourrit de prière», a indiqué le prédicateur, soulignant que notre prière s'enracine dans celle de Jésus. Selon lui, l'exemple nous est donné par Jésus lui-même, pour qui, chaque acte qu'Il posait était précédé ou accompagné d'une prière. L'Abbé Aloys Cambara a invité les retraitants à sortir de la foule, et à entrer plutôt dans un silence intérieur, dans le fin fond de leur âme, pour prier. En effet, «une prière faite avec foi incite le Ciel à s'ouvrir pour nous connecter et nous mettre en communion avec Dieu», a-t-il martelé.
Pour illustrer cette faculté de la prière de faire ouvrir le ciel, le prédicateur a cité l'exemple du Baptême du Seigneur: «Tout le peuple se faisait baptiser, Jésus fut aussi baptisé; et, pendant qu'il priait, le ciel s'ouvrit», a lu dans l'Évangile selon Saint Luc, le prédicateur (Lc.3:21). Il a martelé cette illustration par l'événement de la Transfiguration du Christ au Mont Tabor selon lequel, pendant que Jésus priait, son corps changeait d'apparence en quelques instants; de son corps terrestre, Jésus se préfigura pour révéler sa nature divine à trois de ses disciples, Pierre, Jacques et Jean (Lc 9:29-30), une transfiguration qui, selon la tradition chrétienne, annonce aux chrétiens le corps de gloire par la résurrection. Enfin, il a indiqué que la force de la prière éloigne les démons comme Jésus ne cessait de le manifester: «Cette espèce de démons ne peut sortir que par la prière» (Marc 9:29).
Le niveau suivant de l'appropriation de l'auto-examen de la foi était que celle-ci naît de la connaissance Personne de Jésus. Ici, le prédicateur a évoqué la question que Jésus avait posé à ses disciples: «Pour vous, qui suis-je?» Selon l'Abbé Aloys Cambara, pour mieux connaître Jésus, le disciple doit se distinguer de la foule et nouer une relation personnelle avec Jésus. Ce prêtre a rappelé que c'est en reconnaissant Jésus comme quelqu'un d'exceptionnel que la foule pensait que Jésus est un prophète comme les autres, à qui Dieu avait donné des pouvoirs exceptionnels (Mat 16:14).
Oui, la connaissance Personne de Jésus est d'autant plus indispensable à l'auto-examen de sa fois que seul le disciple inspiré par le Père peut décliner l'identité divine de Jésus. Le prédicateur a ici rapporté le cas de Simon Pierre qui, pour pouvoir faire preuve qu'il avait la foi, il a d'abord démontré qu'il connaissait l'autorité de Celui en qui il croyait: «Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant», (Mt 16:16). Ici, l'Abbé Aloys Cambara a invité les retraitants à découvrir Jésus dans leur vie en se référant à ce qu'il a fait pour eux et aux épreuves traversées avec Lui.
S'agissant de l'examen de la foi par la contemplation des merveilles du fils de Dieu en nous, le prédicateur a invité les retraitants à monter avec Jésus au Mont Tabor pour y contempler sa gloire et renforcer leur foi, que c'est là qu'ils diront comme Pierre le disciple: «Seigneur, il est bon que nous soyons ici!» (Mt 17:4). Pour l'Abbé Aloys Cambara, le mont Tabor représente le lieu de la vraie rencontre avec le Seigneur, le lieu donné à l'homme pour contempler et d'adorer Jésus. Le prêtre s'indigne que beaucoup des chrétiens choisissent malheureusement de rester en bas du mont Tabor, au lieu de monter avec Lui!
«La montagne est un lieu d'élévation, de contemplation et de proximité avec Dieu», a dit le prêtre. Il a aussi indiqué un autre lieu favorable à une telle retraite d'éveil de foi, le bord d'une mer et le désert car, comme la montagne, ils constituent un lieu privilégié où Jésus aimait se retirer pour prier, méditer et enseigner. En constituent des exemples le mont des béatitudes (Mt 5:1-11), le mont des oliviers (Mt 24:3), la montagne de la crucifixion (Jn 19:17-18), la montagne de l'Ascension (Act 1:12), pour ne citer que cela.
Des épreuves aussi n'en ont pas été moins que soulignés par le Prédicateur du jour. Il a fait allusion à la foi d'Abraham qui, pour lui, s'est consolidé à travers de nombreuses épreuves. Il se rappelle que la Bible parle de ce Père des croyants comme quelqu'un qui, pour répondre à l'appel de l'Éternel, n'a pas hésité à quitter la maison de son père, sa patrie, afin de prendre l'Éternel comme la Seule référence de sa foi en ce qu'Il lui avait promis une terre propre à lui. «L'Éternel a invité Abraham à lui faire confiance en toute circonstance», a-t-il rappelé.
Bien-sûr, les épreuves peuvent être à l'origine l'incrédulité, comme l'a relevé l'Abbé Aloys Cambara, car il arrive aux enfants de Dieu de faillir à cause de cet obstacle. «Abraham, pour se couvrir au lieu de protéger sa femme Sara, il lui a suggéré de mentir et d'affirmer qu'il était son frère et non son époux» a déploré le prédicateur, s'inspirant du livre biblique de Genèse (Gen.12:10-13 et Gén.20:2-13).
Le prédicateur aura rappelé d'autres nombreuses épreuves qui ont failli fragiliser la foi d'Abraham, mais dont leur présence dans la vie d'un chrétien sont tout de même estimés par ce prêtre comme indispensables pour faire grandir et parvenir quelqu'un à la maturité. «C'est dans ce sens qu'Abraham aura développé sa foi jusqu'à accepter d'offrir en sacrifice son fils Isaac», a été rassuré le prêtre, prêchant que Dieu ne fait pas alliance avec celui qui reste esclave de nombreux penchants mauvais. Et pour le prédicateur, ces mauvais penchants sont notamment la haine, les divisions et les ambitions démesurées.
Le dernier point développé par l'Abbé Aloys Cambara dans l'enseignement sur l'examen de conscience pour la consolidation de sa foi fut celui de la recherche de la sanctification. Il s'est inspiré de la Parole de Dieu mentionné dans l'Évangile selon Jean: «Sanctifiez-les par ta vérité, car ta parole est vérité» (Jn 17:17). Pour l'Abbé, les fidèles de l'Eglise pèlerine sont humains, donc à tendance pécheresse, et ce qui les rend saints, c'est leur désir ardent d'être des saints, et c'est ce désir qui les amène notamment à se demander constamment ce que Dieu attend d'eux, à marcher selon l'Évangile, à être solidaire avec les pécheurs, à pardonner comme ils ont été pardonnés.
«Plus le chrétien s'élève dans la sainteté, plus il se découvre pécheur et recours souvent au sacrement du pardon», a prévenu l'Abbé Aloys Cambara, invitant les retraitants à choisir d'être des saints en manifestant le témoignage d'une vie de chrétien qui respecte les commandements de Dieu et ceux de l'Eglise et qui marche selon sa vocation.
Au cours de cette retraite, en plus des enseignements, une journée-désert a été organisée pour permettre aux retraitants de intérioriser la Parole de Dieu reçue et faire une introspection, en vue de découvrir les obstacles à leur foi et de prendre des résolutions nécessaires, afin de pouvoir grandir dans leur foi. Les participants ont également eu l'occasion de recevoir le Sacrement du pardon et vivre une adoration nocturne.
Avant la messe de clôture, présidée par l'Abbé Aloys Cambara et concélébrée avec l'Abbé Félix Fupi, Curé de la Cathédrale Regina Mundi, les retraitants ont vécu un moment de partage des grâces reçus, moment riche en enseignements et fort d'émotions. Ils ont partagé leur expérience et la joie due aux nombreuses grâces reçus. La retraite leur a permis d'entrer dans le fin fond de leurs âmes et de prendre des résolutions éclairées.
Signalons que les participants étaient au nombre de 28, dont 11 membres du Conseils Paroissial. La clôture de la retraite a été rehaussée par la présence de Monseigneur Stanislas Kaburungu, momentanément Responsable à l'intérim du Foyer de Charité de Rukeco en remplacement du Père Jean Bosco Wakana, actuellement en formation.
Constance Maregeya, Cathédrale Regina Mundi