À l'âge de 14 ans, il fréquente le collège des Jésuites de Paris. Il vit une grave crise spirituelle qui se manifeste par l'angoisse de la damnation. Il trouvera la paix intérieure grâce à la Vierge Marie. En 1588, il part pour Padoue, où il étudiera le droit et la théologie pendant trois ans. À 24 ans, il passe ses derniers examens de droit. Il s'inscrit au barreau de Chambéry. Homme de son temps, il participe à la fondation d'un mouvement humaniste à Annecy, où l'on célèbre la grandeur et la beauté de l'homme.
Saint François de Sales
est ordonné prêtre en 1593. Mgr de Granier l'envoie à la Mission de Chablais, où le protestantisme est majoritaire. À partir de la Réforme protestante et de l'émergence du calvinisme à Genève, le siège de l'évêché de Genève est déplacé à Annecy. C'est là que le nouveau prévôt définit la méthode qu'il compte utiliser face à ceux que beaucoup nomment alors des hérétiques: François appelle à la reconquête de Genève.
Évangélisateur équilibré, il lutte contre le pessimisme de Luther et de Calvin en montrant une image plus positive de l'être humain et en dialoguant avec les protestants. Il comprend qu'il faut aimer ceux qui ne pensent pas comme nous. Dans un discours resté célèbre, il annonce son programme: «C'est par la Charité qu'il faut ébranler les murs de Genève, par la charité qu'il faut l'envahir, par la charité qu'il faut la recouvrer (...). Je ne vous propose ni le fer, ni cette poudre dont l'odeur et la saveur rappellent la fournaise infernale (...). Nous devons vivre selon la règle chrétienne, de telle sorte que nous soyons chanoines, c'est-à -dire réguliers, et enfants de Dieu non seulement de nom, mais encore d'effet.» Avec beaucoup d'humilité et de douceur, il prêche la confiance en Dieu. Des milliers de familles protestantes se réconcilient ainsi publiquement avec l'Église.
Le 8 décembre 1602, François de Sales est ordonné évêque de Genève à Thorens par Mgr Vespasien Gribaldi, archevêque émérite de Vienne, et métropolitain de Genève. Il accède au siège épiscopal de Genève en exil à Annecy, Genève étant protestante. Nouvel évêque, il décide d'instituer le catéchisme afin de diffuser, de faire connaître et comprendre la foi catholique aux croyants de son diocèse.
C'est au cours de l'année 1608 qu'il écrivit son oeuvre la plus connue, l'Introduction à la vie dévote. Initialement, François de Sales écrit à sa cousine Madame de Charmoisy, qui veut apprendre la dévotion et connaître une vie de prière. Durant deux ans, François de Sales, dans ses lettres, lui prodigue des conseils spirituels qu'elle fait lire également autour d'elle, jusqu'à ce qu'un jésuite lui demande de les publier. L'auteur accepte de les publier après quelques retouches sous le titre d'Introduction à la vie dévote. Le langage et le style utilisé pour cet ouvrage est très simple pour l'époque, sans citations latines ni grecque.
Offrant des conseils de piété aux hommes et aux femmes, il s'adresse à un public beaucoup plus large que les traités spirituels de l'époque.L'ouvrage se divise en cinq parties, la première enseigne comment passer du désir de Dieu à sa concrétisation; la deuxième partie cherche à rechercher la perfection; la troisième est consacrée à la pratique des vertus ; la quatrième indique les obstacles à la prière; et la dernière considère la façon de renouveler la ferveur du fidèle. Ce livre connaît très vite un énorme succès; il est réimprimé plus de quarante fois du vivant de François de Sales. Le roi Henri IV lui-même le lit et sa femme offre au roi d'Angleterre un exemplaire orné de diamants.
En 1615, François de Sales entreprend d'écrire un second traité consacré à la prière. Après l'Introduction à la vie dévote, il rédige le Traité de l'amour de Dieu, l'un de ses principaux ouvrages. Différent de l'Introduction à la vie dévote par son style, ce livre est en partie destiné aux soeurs de la Visitation et traite de la vie spirituelle, François affirmant: «on parle d'une façon aux jeunes apprentis et d'une autre sorte aux vieux compagnons».
François de Sales, son enseignement porte sur la piété dans la vie quotidienne. Par la rénovation spirituelle qu'il provoque à l'époque des guerres de religion et par la richesse de sa personnalité. François de Sales est donc l'une des figures majeures de la renaissance catholique au début du XVIIe siècle. Dans le cadre du grand courant mystique de l'époque, nul mieux que lui n'a su concilier l'humanisme et la pensée chrétienne. Il se montre attentif au perfectionnement du clergé autant qu'à l'enseignement des laïcs de toutes conditions, proposant de nouvelles formes de piété ouvertes à tous.
François de Sales se démarque tout particulièrement de ses contemporains par son attitude non violente à l'égard du protestantisme. Cette figure marquante de la Réforme catholique, a su allier d'une façon originale l'action et la contemplation. Ses célèbres traités spirituels, destinés au grand public, proposaient de mettre en oeuvre l'esprit de vie et de liberté qui, selon l'auteur, inspire la vie dévote. L'influence qu'il exerça de son vivant se prolongea encore après sa mort sur de nombreux auteurs spirituels, catholiques et protestants.
François de Sales serait l'auteur catholique le plus publié dans le monde, après la Bible. À tous ces titres, François de Sales demeure l'une des hautes figures du catholicisme européen de la période moderne. Homme d'écriture, François de Sales laissa une oeuvre importante qui témoigne de sa vision de la vie.
Décédé le 28 décembre 1622 à Lyon, l'esprit salésien continue d'animer aujourd'hui encore de nombreuses institutions religieuses, comme les Salésiens de Don Bosco, les Salésiennes missionnaires de Marie Immaculée, les Filles de saint François de Sales, les Fils de saint François de Sales, ou les prêtres de saint François de Sales, etc. Le procès en béatification de François de Sales est ouvert par le Saint-Siège dès 1626. Il est déclaré bienheureux en 1661, saint en 1665, et est fêté le 24 janvier. Depuis 1923, l'Église catholique le considère comme le saint patron des journalistes et des écrivains en raison de son recours à l'imprimerie et de ses publications qui comptent parmi les tout premiers journaux catholiques au monde.
Le pape Paul VI affirme, à l'occasion du 300 ème anniversaire de la publication de sa lettre Sabaudiae Gemma: «Vous connaissez certainement ce saint; c'est l'une des plus grandes figures de l'Église et de l'Histoire, il est le protecteur des journalistes et des publicistes parce qu'il rédigea lui-même une première publication périodique. Nous pouvons qualifier d'oecuménique ce saint qui écrivit les controverses afin de raisonner clairement et aimablement avec les calvinistes de son temps [...]. Ses grands idéaux sont toujours d'actualité.» Et le Centre Diocésain de Communication (CEDICOM) de Bujumbura souhaite bonne fête à tous les journalistes et écrivains.