La messe de requiem s'est déroulée à la Cathédrale Regina Mundi, et l'inhumation, dans le cimetière pour prêtres et religieux, situé dans les enceintes du Grand Séminaire de Bujumbura
Le corps de Feu l'Abbé Simon Ruragaragaza, ce prêtre formé en journalisme et qui avait décédé le jour de la fête patronal des journalistes de St François de Sales, a été inhumé jeudi le 30 Janvier 2020. Les rites de célébration des funérailles ce sont déroulés à la Paroisse Cathédrale Regina Mundi, au cours d'une messe présidée par l'Archevêque de l'Archidiocèse de Bujumbura, S.E Mgr Gervais Banshimiyubusa. Comme la liturgie de l'Eglise le prévoit, la célébration consistait en la bénédiction du corps par l'aspersion, qui consiste à bénir le cercueil avec de l'eau bénite, le cercueil d'abord à l'entrée de l'église, puis les liturgies de la parole et de l'Eucharistie, ensuite une autre bénédiction avant le rite de conclusion de la messe, et enfin, une dernière fois, le rite de mise en terre, et son corps a été inhumé dans le cimetière se trouvant dans les enceintes du Grand Séminaire Saint Curé d'Ars de Bujumbura.
Quand on célébrait la messe pour les obsèques de Feu l'Abbé Simon Ruragaragaza, la liturgie de la parole portait sur les saintes lectures du livre de l'Apocalypse (Apocalypse 21,1-7) et l'Évangile selon St Jean (Jn.6,51-58). La première lecture qui reprenait l'annonce prophétique du dernier jour, parlait d'un Ciel nouveau et d'une Terre nouvelle tels que révélés à St Jean. Cette Lecture exprimait l'accomplissement de la promesse du Seigneur selon laquelle Dieu descend vers les hommes comme une fiancée parée pour son époux, afin d'essuyer leurs larmes, apaiser leurs douleurs du corps et de l'âme et vivre avec eux une Vie éternelle dans sa demeure où ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, et où la mort ne sera plus, et où il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car tout cela aura enlevé pendant que Celui qui siège sur le Trône aura déclaré: «Voici que je fais toutes choses nouvelles!».
De cette première Lecture, Mgr Gervais Banshimiyubusa, dans son homélie, il a indiqué que les paroles qu'elle renferme invitent les fidèles à garder confiance en Dieu malgré les épreuves de la vie, car pendant qu'ils rendent les derniers hommages à leur défunt, ils doivent se rappeler que l'amour de Dieu fait passer de la mort à la Vie éternelle après la résurrection. C'est ainsi que l'Archevêque évoqua l'Évangile lue dans cette messe, une Évangile qui invite à manger le pain descend du ciel, car celui qui le mange vivra par Jésus, Celui-là qui est descendu sur Terre pour nous donner la vie éternelle et nous ressusciter au dernier jour.
L'Archevêque a indiqué: «Pendant que nous rendons hommages à Feu l'Abbé Simon Ruragaragaza, notre confrère en Christ, qui n'est plus de ce monde, c'est là que cette parole de Dieu nous est donnée pour redonner foi par rapport à l'existence d'un nouveau ciel, d'une nouvelle Terre et d'une nouvelle Vie».
Rappelant en quelque sorte que les lectures de ce jour constituaient ce qui avait raffermi la foi de Feu l'Abbé Simon Ruragaragaza, il a par ailleurs indiqué la raison de célébrer cette messe de requiem pour ce prêtre, qu'il communiait sans cesse, et qu'il faisait communier le peuple de Dieu aux travers des célébrations eucharistiques des messes qu'il officiait, leur faisant ainsi devenir eux-mêmes membres du Corps du Christ disposé à la résurrection et à la Vie éternelle qui rend impuissante la mort. Selon l'Archevêque, ce prêtre avait donc compris le mystère en cette personne divine qui ramène à la vie aux hommes, à tel pont que la mort ne parvient plus à avoir le dernier mot, car le chrétien se vêtit de Celui qui l'a vaincue. Et d'indiquer que ce prêtre pouvait d'ailleurs célébrer plusieurs messes dominicales, en cas d'empêchement par ses condisciples prêtres de sa paroisse.
Biographie de Feu l'Abbé Simon Ruragaragaza
Simon Ruragaragaza, alias «Papa Gentil» (surnom lui donné par les fidèles de la Paroisse Ngagara pour sa gentillesse remarquablement avérée),est né en Décembre 1937, à la colline Kivogero (dite
«Zina ryakunze»), commune et Paroisse Bukeye, province Muramvya, Archidiocèse de Bujumbura. Son père était
Félix Barasukana, sa mère Marcelline Nsuzuguye. Il a débuté ses études en 1944, à l'Ecole primaire de Bukeye. Dans l'Enseignement secondaire, il a fait le Petit Séminaire à Mugera (1950-1957), Buis le Grand Séminaire à Burasira, en Philosophie
(1957-1960), puis à Roma, en Théologie (1960-1964),
où
il a reçu l'ordination diaconale (29 Novembre1963) puis sacerdotale (23 Décembre 1964) par le Cardinal Agagianian. Il a aussi fait les etudes du Journalisme (1968), avant de rentrer au Burundi.
Le service apostolique de
Feu l'Abbé Simon Ruragaragaza fut exercé dans diverses paroisses. A ses débuts, c'était respectivement aux paroisses Saint Michel, Rushubi et Kivoga (1968). Ensuite, il fut Professeur au petit Séminaire de Kanyosha (1968-1969), puis Curé à la même école (1969-1974), avant celle de Burasira (1974-1975) et de Bujumbura (Septembre 1975 - Juin 1980). Après çà , il sera Curé de la Paroisse Cathédrale de Muyinga (1980-1981), puis retournera à Bujumbura pour les curies respectives des Paroisses Cathédrale Regina Mundi (1981-1986), Saint Michel (1986-1999) et Ngagara (1999-2013). Le prêtre gagnera vite la confiance de l'Archevêque de Bujumbura qui lui confiera la Chancellerie (2013-2016), puis l'Adjoint du Chancelier (2016-2017), quand la santé commençait à manifester les signes d'épuisement. Et depuis 2018 dernier, il était chargé de la traduction en langue locale (le Kirundi) des déclarations épiscopales souvent éditées en Latin, en Italien et Français, service qu'il exerça jusqu'à l'expiration de son dernier souffle.
Et c'est Mgr Anatole Ruberinyange, en tant que chef du personnel sacerdotal et Vicaire Général archidiocésain qui témoignera de l'humble personnalité de Feu Simon Ruragaragaza: dévoué à son apostolat, il était un prêtre plein de courage et d'initiative, mais aussi de compassion. Le Vicaire Général aura cité parmi les souffrants qu'il aidait, les agonisants pour qui il se sacrifiait en allant leur donner le sacrement d'onction des malades, à l'hôpital comme à domicile selon le cas; mais aussi les enfants indigents pour qui il payait la scolarité, sans oublier les bénédictions qu'il donnait aux fidèles de sa Paroisse chaque fois à la sortie de la messe.
Mgr Anatole Ruberinyange n'oubliera pas surtout le dernier geste du prêtre, avant de rendre son âme. Il a appelé son garde-malade, lui a tenu la main fort mais sans lui parler; quand celui-ci essayait de lui demander en quoi il pouvait l'aider, il lui répondra enfin: «Ne me demande plus rien, car tu doit user de tes sens pour comprendre!» Il le lâcha, puis s'endormit, et tout le monde comprit alors qu'il lui adressait plutôt ses adieux. La date de son décès fut marquée: le 24 Janvier 2020, aux environs de 10h30, à l'Hôpital
POLICEB. Il avait aussi reçu l'onction des malades par l'Abbé Ildéphonse Nduwayo. Puisse le Seigneur lui faire reposer en paix!
Michel Nibitanga, CEDICOM