La Ste Catherine de Suède, de son nom Katarina Ulfsdotter, aussi nommée Catherine de Vadstena (1322-1381), était la seconde fille et la quatrième des huit enfants de Ste Brigitte de Suède (Birgitta Birgersdotte) et de Ulf Gudmarson. Elle a grandi dans un climat fortement imprégné de l'esprit de l'Évangile, et était éduquée aux usages et préceptes de l'Eglise catholique et instruite à l'amour envers le prochain.

Appartenant à la famille royale de Suède par sa mère et par son père, c'est quand elle était encore enfant que sa mère avait été appelée à vivre à la Cour de Suède comme gouvernante de la jeune épouse du roi Magnus Eriksson, Blanche de Namur. C'est ainsi qu'elle fut élevée dans le couvent des Cisterciennes de Risaberg (ou Bisberg).

Catherine avait 14 ans quand son père, de retour avec sa femme de Saint Jacques de Compostelle, gravement malade, décide de passer les dernières années de sa vie dans le monastère cistercien de Alvastra. Mais il veut voir sa fille mariée et la donne en mariage à Edgar von Kyren. Catherine, quoique contraire à ce mariage, obéit aux parents, mai d'un commun accord avec son époux, elle fait voeu de chasteté.

En fait, son mari, bien plus âgé qu'elle, était invalide, et Catherine n'eut aucun enfant de lui; elle obtint plutôt de lui qu'il préserve sa virginité. Et elle, le soigna avec un grand dévouement. Ensemble avec lui, elle conduit un style de vie monastique, fait de prières, de jeûnes et de pénitences.

Son père meurt en 1344. En 1349, Brigitte, sa mère part pour Rome pour obtenir l'approbation de sa fondation de Vadstena et pour solliciter le retour du Pape d'Avignon à Rome. Catherine est attristée par cet éloignement, mais l'année suivante, en 1350, elle rejoint sa mère à l'occasion de l'Année Sainte, et pour répondre à l'invitation à visiter la tombe de Pierre et les autres grandes basiliques romaines afin d'obtenir les indulgences. 

Pendant son séjour, Catherine apprend la mort d'Edgar, son jeune époux, et décide alors de rester, elle aussi à Rome, jusqu'à la mort de sa mère. Là, son extraordinaire beauté blonde lui a causé bien des complications: Catherine qui a la nostalgie de la Suède, souffre la solitude, et fait de la dépression.

Malgré tout, sa mère, Brigitte, lui interdit de sortir toute seule de la maison, car la Ville n'était pas sûre pour une jeune et belle suédoise qui attire les regards malintentionnés. Ce fut notamment ces jeunes Romains qui, ayant appris son veuvage, lui firent une cour effrénée. Des seigneurs locaux aussi la demandaient en mariage. Mais elle résistait à toutes leurs sollicitations, car elle n'avait qu'un seul amour, le Christ, et n'avait qu'un seul désir, se consacrer à Lui.

Et à plusieurs reprises, des prétendants enthousiastes tentèrent parfois de l'enlever. L'un d'eux lui aura même tendu des traquenards pour la kidnapper. C'est le cerf qui lui aurait sauvée en distrayant ce prétendant repoussé qui voulait l'enlever. C'est d'ailleurs pour cela que dans l'iconographie chrétienne, la Ste Catherine a généralement comme attribut un cerf, rappelant la légende de cet animal qui la défendit contre les poursuites de ces jeunes débauchés.

Pour tenir éloignés les hommes, Catherine va jusqu'à porter des vêtements simples ou usés. Tourmentée par l'inquiétude, elle ne sait vers quel choix de vie s'orienter. Pour comprendre la volonté de Dieu elle prie alors la Vierge qui, dans un songe, l'invite à obéir à sa mère. Elle la suivra dans chacune de ses initiatives, en épousant totalement et avec amour ses causes.

Ensemble avec sa mère Brigitte, Catherine se dévoue à la catéchèse auprès des nobles familles romaines. Elle se prodigue en oeuvres caritatives, défend le projet de Vadstena, fait des pèlerinages. Toutes deux, Ste Catherine et sa mère, auront visité longuement les églises et les tombeaux des martyrs. Elles ont aussi accompli des pèlerinages en Terre sainte.

Avec elle, pendant environ vingt ans, elle réside dans une maison aux abord de Campo dei Fiori, en vivant dans l'extrême pauvreté et austérité, faites quotidiennement d'activités pastorales, prière et ascétisme rigide. Elles ont aussi soigné les malades des hôpitaux.

Le 23 juillet 1373, sa mère, Brigitte meurt. Elle avait demandé à sa fille que sa dépouille mortelle soit enterrée au monastère de Vadstena. Catherine revient en Suède pour l'ensevelir au couvent de Vadstena.  Après un long voyage, Catherine y parvient le 4 juillet de l'année suivante, et décide de se faire moniale. Elle entre, et devient bientôt l'abbesse.

Mais peu de temps après, elle retourne une fois encore à Rome pour obtenir la reconnaissance des Religieuses de l'Ordre du Très Saint Sauveur que Ste Brigitte a fondé, les Brigittines, et demander la canonisation de sa mère. Dans les cinq années suivantes Catherine recueille des témoignages sur sa mère et rencontre d'abord Grégoire XI, puis Urbain VI. Ce dernier approuve la Règle de l'Ordre Brigidin par une bulle du 3 décembre 1378, mais laisse de côté la Cause de canonisation de Brigitte. C'est après avoir rassemblé toute la documentation nécessaire, que Catherine rentre à Vadstena.

Catherine meurt à Vadstena même, le 24 mars 1381. Elle ne fut jamais canonisée car son procès qui se déroulait de 1446 à 1489,  ne fut jamais achevé en raison du passage de la Suède à la réforme protestante. C'est en 1484, par l'approbation du pape Innocent VIII, que sera assurée sa vénération comme sainte, mais sans être canonisée. Nous souhaitons bonne fête à toutes les nommées "Catherine".

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