L'Abbé Déo Bizimana a demandé à ces professionnels d'être des instruments de la justice d'user de la sagesse, comme le roi Salomon, mais aussi de marier la Loi divine à l'interprétation de la loi du monde par rapport aux délits à trancher
Une retraite pascale a été organisée, Dimanche le 29 Mars 2020, à l'intention des fidèles Catholiques laïcs de la catégorie des intellectuelles exerçant leurs fonctions dans le domaine du Droit, et vivant dans la ville de Bujumbura. La toute première à cette catégorie de fidèle, car relevant d'une pastorale vraiment nouvellement créée avec cette retraite, a été menée à la Paroisse Saint Michel, dans la salle «Cercle Saint Michel», autour du thème libellé ainsi: «Guidés par l'Esprit Saint, construisons notre Eglise Famille et soyons des artisans de paix!».Le Prédicateur, c'était le Curé de la Paroisse Ngagara, en même temps l'un des Responsable de l'apostolat du Tribunal Diocésain de Bujumbura. Il est aussi l'un des cinq prêtres nouvellement nommés par l'Archevêque de Bujumbura pour exercer leur pastorale dans l'Aumônerie des intellectuels et des fonctionnaires qui, ce jour là , et dans les mêmes heures, s'occupaient des autres catégories de fonctionnaires: l'Abbé Dieudonné Niyibizi (Responsable de l'Equipe, il se chargeait des professionnels des médias), Mgr Jean Louis Nahimana (le domaine de la santé), l'Abbé Pierre Maniragarura (professionnels de l'Economie, des banques, Assurances, Postes et Hommes d'affaires), et l'Abbé Jérémie Bukene, aussi chargé de I'Apostolat des laïcs.
La retraite avait été connu la participation d'une septantaine de fidèles, parmi lesquels le Conseiller du Ministre de la Justice et autres conseillers juridiques, les Magistrats de différents parquets de la mairie de Bujumbura, les Avocats du Barreau de cette même circonscription judiciaire, ainsi que les Auditeurs juridiques. Avec cette retraite, la prédication a été assurée par un prêtre qui maîtrise le domaine de la Justice, l'Abbé Déo Bizimana.
Les laïcs sont aussi les membres de leur Eglise et une mission qui leur revient...
L'Abbé Déo Bizimana a indiqué que chaque catégorie est appelé à vivre le thème Pascal de l'année en se l'appropriant. Il a d'abord cité un discours du souverain pontife, le Pape émérite Benoit-XIV, au 15 Novembre 2008, quand il accueillait solennellement les Membres du Conseil Pontifical pour les Laïcs. «Dans ce discours, [le pape] rappelait aux laïcs la mission qui leur revenait dans l'Eglise et dans le monde», a indiqué l'Abbé chargé de l'apostolat du Tribunal Diocésain.
De par là , le prêtre a rappelé les trois catégories composantes de la Famille ecclésiale, que sont, non seulement les clercs (évêques, prêtres et diacres) et les consacrés (religieux et les religieuses), mais aussi les laïcs, rappelant qu'avec le retournement du Concile du Vatican-II (1962-1965), l'objet était de passer de l'Eglise cléricale à l'Eglise Communion. «Et chacun doit se sentir membre de cette Eglise», a précisé le prêtre, évoquant cette nouvelle compréhension de l'Eglise, et ajoutant que les laïcs ont une mission d'aller évangéliser le monde par le témoignage de leur vie. Le prédicateur a étayé cet enseignement par la récitation de la parabole du sel de la Terre et de la lumière du Monde énoncée par le Christ (Matthieu 5,13). Et il a demandé à chacun que s'interroger s'il constitue réellement une source de saveur à son lieu de travail.
Les professionnels du Droit aussi: constituent une part entière de la Famille Diocésaine de Bujumbura...
Pour élucider le lien entre le statut de professionnel du Droit et la Famille Diocésaine de Bujumbura, l'Aumônier de ces intellectuels a articulé son enseignement en deux orientations conjointes, à savoir en premier lieu, les quatre piliers de la foi chrétienne de leur Eglise qui se tiennent mutuellement, ceux qu'on retrouve dans l'Épître de St-Paul aux Éphésiens, à savoir la vérité, l'amour, l'unité et la sainteté (Chapitre 3 et 4); et en second lieu, l'intersubjectivité entre les membres d'une communauté à recourir à la cohésion et à la communion pour bâtir leur Famille Diocésaine comme artisans de Paix.
Le Prédicateur, reconnaissant que dans le domaine de la justice, il y a des situations difficiles à trancher, il a demandé de faire un choix de Charisme. Il aura noté un cas de figure d'un magistrat à qui le supérieur impose un mode opératoire, le situant dans le dilemme: le choix entre la transgression de la loi divine et l'injonction de son supérieur. Sa conscience aura deux pensées: «Est-ce que je dois accepter l'injustice pour l'appliquer, ou je dois plutôt renoncer et me disposer à être renvoyé du travail?»
Le prêtre a proposé de se remettre dans sa conscience. Il a par-à interpellé le jugement de Salomon, l'histoire hébraïque qui met en scène le roi d'Israël, Salomon, qui a statué d'une manière déroutante sur le litige de deux femmes revendiquant chacune la maternité d'un enfant vivant contre l'autre mort. Face à l'impossibilité d'établir la vérité dans ce litige entre ces deux femmes ayant, chacune, mis au monde un enfant, mais dont l'un était mort étouffé; elles se disputaient en fait l'enfant survivant. C'est ainsi que le roi aura usé de la sagesse pour que, de ce fait, il eusse à connaitre la véritable mère de l'enfant, ce qu'il a réussi, donnant ainsi le nourrisson à sa véritable mère, et sauva ainsi la vie de l'enfant.
Pour le prêtre, quand le professionnel de la justice recherche la vérité, il instaure aussi l'amour, en cherchant l'intérêt de l'autre pour bâtir lucidement son propre intérêt.
Les professionnels du Droit... artisans de paix!
Le Prédicateur a situé le problème dans l'acceptation de soi et de l'autre. Il a reconnu que dans des relations qui sont vraies, il ne manque jamais d'incompréhensions, mais que chacun devrait actualiser son "soi" et "l'autre", ce qui lui permettra d'actualiser ses potentialités dans la paix et dans la conscience. Avec la réplique à ces incompréhensions, l'Abbé Déo Bizimana a renvoyé les retraitant à la suggestion de Saint François de Sales: «Ce que tu as mis entre toi et ton ennemi, il faut toujours te munir d'un ciseau, le prendre et couper ce cordon qui t'éloigne de l'autre».
De cette jeune Aumônerie, le prêtre a saisi de l'occasion pour présenter quelques membres laïcs du Noyau qui vont collaborer avec les cinq prêtres déjà présentés. Il a par ailleurs demandé que si jamais parmi les retraitants, il advenait que l'aumônerie convie la mission d'élargir la Commission, que celui sera choisi puisse humblement accepter de prêter son concours pour la bonne marche de la pastorale.
La retraite Pascale des laïcs professionnels du secteur de la Justice s'est poursuivie sur la réception du sacrement de réconciliation. Le Prédicateur avait prévenu que quand on se reconnait dans sa faiblesse, on est capable d'avancer; mais quand on se présente comme un saint, c'est-à -dire comme une personne ayant toutes les capacités, il devient difficile de combler son vide qu'il y'a dans sa recherche de sainteté. Il avait aussi demandé de faire l'auto-examen de conscience, pour voir s'il y'aurait quelqu'un à qui il lui serait difficile de marier la Loi divine à la loi de sa profession.
La retraite s'est clôturée sur la célébration eucharistique, dans la même salle. L'animation par des chants et la présentation des saintes Lectures liturgiques a été assurée en choeur par une équipe d'Etudiants de l'Université Sagesse d'Afrique du Campus Kamenge, qui avaient même mené toute l'animation par des chants et et la prière de louange.
Michel Nibitanga, CEDICOM